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Michel Delpech fait planer ses fans à Alger

samedi 23 avril 2005, par Stanislas

Même s’il n’est plus au zénith de sa carrière, Michel Delpech conserve l’allure d’un jeune de 20 ans et l’enthousiasme d’un crooner romantique pour l’éternité.

Il n’a plus 20 ans et, pourtant, il fait encore rêver les jeunes de 7 à 77 ans. Michel Delpech était jeudi soir à la salle Ibn Khaldoun,

Michel Delpech.

où il a marqué une sortie triomphale, au bonheur de nombre de ses fans nostalgiques et qui n’ont rien oublié de son répertoire, empreint de tendresse et de rêve. Encore sous le charme ensorceleur de la voix très blues de la cantatrice capverdienne Césaria Evora, que les habitués de la salle Ibn Khaldoun sont conviés à un nouveau rendez-vous musical avec la chanson française. Il faut dire que du côté de l’établissement Arts et Culture, ça ne chôme pas du tout depuis quelque temps. Les concerts se succèdent mais ne se ressemblent pas, les musiques sont aussi cosmopolites, que chacun parmi le public trouve son compte. Et avec le concert de Michel Delpech, le public algérois a prouvé, une fois de plus, que malgré toutes les difficultés (décennie du terrorisme, indigence culturelle et artistique, manque de moyens), il reste ouvert à toutes les musiques du monde et fidèle à tous les artistes, même les plus oubliés.

Michel Delpech, qui ne figure pas dans le Top 20 de la chanson française et dont les albums ne sont pas les mieux vendus en France, a eu à découvrir la loyauté de ses fans de plus de 40 ans et même des plus jeunes. Il faut reconnaître que lui non plus n’a pas déçu, en offrant une soirée très romantique. De sa voix chaude et caressante, il gratifia l’assistance de chansons de son riche répertoire, ancien et nouveau. La balade nocturne dans le monde, Delpech commence par Quand j’étais chanteur, la salle plonge dans un silence religieux. “Je suis heureux d’être enfin à Alger, car ça fait longtemps que ça devait arriver. Vous Algérois et nous Parisiens avons une chose en commun, nous avons les deux plus belles villes du monde”, la foule répond par un tonnerre d’applaudissements.

Michel Delpech enchaîne avec Voila pourquoi il s’en allait. Réputé pour sa grande maîtrise de la scène, il sera contraint de se contenter de quelques déhanchements au milieu de la scène, à cause d’une malencontreuse panne du micro sans fil. Mais ça ne change rien à l’ambiance festive du concert, auquel les fans adhèrent totalement. Une petite virée initiatique, très épicée avec les Carry, Du côté de Bombay, Nos 15 ans, Malgré tout, Le prince Charmant, Je l’attendais... Emportée par les souvenirs, l’assistance se transforma en chorale pour chanter Wight is wight, une adhésion absolue. Certaines de ses dames iront planer dans les bras de Michel Delpech, qui n’a rien perdu de son charme. Le slow Tu me fais planer est un moment de forte émotion pour le chanteur et ses admirateurs, surtout les admiratrices. Même Salim Saâdoune est venu se rappeler le bon vieux temps, juste après son direct Soleil de nuit, l’émission nocturne sur El-Behdja, qui donne la parole aux prisonniers. Michel Delpech et ses musiciens se retireront au bout de plus d’une heure et quart de parfaite communion avec le public, avant d’être rappelé pour un tour Chez Laurette et un dernier Pour un flirt avec toi.

Par W. L., liberte-algerie.com