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Syriana de Stephen Gaghan

mardi 21 février 2006, par Céline

Syriana, écrit et réalisé par Stephen Gaghan, est inspiré du livre de l’Américain Robert Baer, "La chute de la CIA : les mémoires d’un guerrier de l’ombre sur les fronts de l’islamisme".

George Clooney dans Syriana.

Ce récit d’un ex-agent de la CIA au Moyen-Orient, très critique vis-à-vis des défaillances de l’agence dans les années 1990, a servi de point de départ à "Syriana", vu par le réalisateur comme une "réplique de ces films des années 1960 ou du début des années 1970 qui avaient le cran de présenter les échecs du gouvernement comme notre échec collectif".

Film choral complexe, à multiples intrigues et ramifications, sans personnage ni héros principal, "Syriana" appartient à cette nouvelle vague de films politiques née du choc des attentats du 11 septembre et de la guerre en Irak. Et à l’instar des films de l’ère post-Watergate (tels "Les trois jours du Condor", "Conversation secrète" ou "Les hommes du président"), il marque une prise de conscience salutaire d’une certaine partie d’Hollywood de la nécessité d’extirper leur cinéma de la vacuité ambiante
De nos jours, dans un émirat du Golfe non identifié : une ère nouvelle doit s’ouvrir avec l’arrivée au pouvoir du jeune et charismatique prince Nasir (Alexander Siddig).

Réformiste et progressiste, l’héritier du trône est décidé à rompre les relations privilégiées entre son pays et les Etats-Unis, avec une première mesure : accorder des droits de forage du gaz naturel à une compagnie chinoise.
A Washington, le choc est rude. Le géant pétrolier texan, Connex, implanté de longue date dans le Golfe, décide de racheter Killen, une petite compagnie texane installée au Kazakhstan. Objectif : maintenir ses capacités de production. La fusion Connex-Killen attire l’attention du ministère américain de la Justice qui demande au puissant cabinet d’avocats de Dean Whiting (Christopher Plummer) de veiller au bon déroulement de cette opération douteuse.

Dès lors, tout se joue dans les coulisses. Alors que le prince Nasir vient d’engager un cadre américain expert en ressources énergétiques, Bryan Woodman (Matt Damon), pour l’aider à mettre en oeuvre ses réformes, sa chute est déjà programmée aux Etats-Unis. Via le cabinet Whiting qui intrigue pour évincer le prince au profit de son frère cadet, mieux disposé à l’égard de Washington. Ou via le vétéran de la CIA, Bob Barnes (George Clooney), appelé par ses supérieurs à remplir une dernière mission clandestine au Moyen-Orient : éliminer le prince Nasir.

"Syriana désigne, dans le langage des tacticiens de Washington, un très hypothétique remodelage politique du Moyen-Orient", souligne Stephen Gaghan. "Dans notre film, le mot revêt un sens plus abstrait. Syriana désigne le rêve fallacieux de refaire des Etats nations à notre image ; c’est un mirage."

Synthèse de Céline
D’après AP