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Un Casino Royale réussi

mardi 21 novembre 2006, par Kahina

Le nouveau James Bond, « Casino Royale », interprêté par le Britannique Daniel Craig, est l’un de meilleurs films de la saga d’espionnage d’Ian Fleming.

Un excellent Casino Royale

Avant de parler du 21e volet tiré de la saga d’espionnage d’Ian Fleming, "Casino Royale" (sortie mercredi dans les salles en France), un conseil s’impose : oubliez cette vaine polémique sur la couleur capillaire de Mr. Bond, ou ses quelques centimètres en dessous de la taille réglementaire des espions de Sa Majesté. Car rarement depuis Sean Connery, le premier et l’éternel "007", un acteur a su aussi bien incarner l’essence même de James Bond, et endosser son costume avec autant de crédibilité, de modernité et de sex-appeal.

Dans "Casino Royale", James Bond, Commandeur, ancien soldat de la Marine et agent des services secrets britanniques, vient d’obtenir le très rare statut de "00", qui lui donne le permis de tuer. Pour sa première opération en tant que "007", Bond est à Madagascar, à la poursuite d’un poseur de bombes, Mollaka. Une mission qui s’achève dans l’enceinte de l’ambassade du Nambutu et tourne en incident diplomatique. Mis à pied par "M" (la magnifique Judi Dench), Bond n’hésite pas à faire cavalier seul pour retrouver un financier du terrorisme international, le tout-puissant Le Chiffre (l’inquiétant Mads Mikkelsen). Pour ruiner ce banquier et démanteler son réseau criminel, "007" doit le battre lors d’une partie de poker à dix millions de dollars, au Casino royale du Monténégro.

Le gouvernement britannique accepte de lui remettre sa mise, qu’il reçoit des mains de la belle Vesper Lind (la gracieuse Eva Green), attachée au Trésor de Sa Majesté. Mais malgré toutes les précautions du MI6, une partie de poker ne se passe jamais comme prévu, surtout quand l’un des joueurs est un espion arrogant et amoureux, répondant au nom de Bond, James Bond. Echaudé par la médiocrité et les invraisemblances des récentes aventures de "007", on ne donnait pas cher de la peau de ce James Bond, condamné à la critique avant même sa sortie sur grand écran. Mais dès sa séquence d’ouverture, en noir et blanc -une première !-"Casino royale", réalisé par Martin Campbell ("GoldenEye") fait exploser tous les doutes et les préjugés.

Grâce à un splendide scénario, écrit par le trio Ned Purvis, Robert Wade et Paul Haggis (oscarisé pour "Collision" et "Million Dollar Baby"), cette adaptation du premier roman d’Ian Flemming, publié en 1953, est une pure merveille. Non seulement elle dévoile les origines du "superhéros" James Bond et opère un retour aux sources salutaire pour le personnage, mais elle redonne un nouveau souffle à la franchise grâce à une aventure à la fois sobre et spectaculaire. Sobre, puisque l’agent "007" ne possède aucun de ses artifices et gadgets habituels, évite les jeux de mots éculés et regagne la part d’ombre indispensable à son métier. Spectaculaire, car aucun élément fondateur d’un James Bond réussi (femmes fatales, action, exotisme, décors somptueux) n’a été oublié. Tourné aux Bahamas, en Italie, en République tchèque et en Grande-Bretagne, « Casino Royale » fait aussi la part belle aux cascades (réalisées en partie par Daniel Craig lui-même), avec deux scènes mémorables de poursuite dans des chantiers et une séquence de torture d’une violence et d’une audace inédites.

Synthèse de Kahina
D’après Reuters