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L’Algérie compterait 20 000 sorciers et un million d’adeptes

samedi 5 mars 2005, par Stanislas

Selon un universitaire du département de sociologie à Constantine, l’Algérie compte un million d’adeptes de la sorcellerie et du charlatanisme pratiqués par 20 000 sorciers.

Le sociologue, qui s’exprimait jeudi lors d’une rencontre organisée à ce sujet au niveau du Centre culturel islamique Ahmed-Hamani de Constantine, n’a pas fourni de précision sur la méthode de recensement de ces sorciers.

Par ailleurs, et tout en relevant la progression du phénomène, l’intervenant a ajouté que dans les pays du Moyen-Orient ont déboursé annuellement 5 milliards de dollars pour s’attacher les services des sorciers et autres charlatans. Lui succédant, un enseignant de l’université islamique Emir Abdelkader a soutenu pour sa part qu’une bonne partie de ceux qui sollicitent les services des sorciers sont des universitaires ! Il a, dans ce contexte, affirmé que les femmes, avec une proportion de 70 %, représentent le plus gros de la clientèle adepte de la sorcellerie et du charlatanisme. Une clientèle qui se recrute, aussi paradoxal que cela puisse paraître, surtout dans la frange des jeunes dont l’âge se situe entre 20 et 35 ans. Le même universitaire qui a souligné que le Coran a évoqué dans 60 cas ce phénomène, a affirmé que le recours de plus en plus important à ces sorciers et charlatans se fait dans un but curatif induit par le manque de confiance dans la médecine classique.

De son côté, l’imam de la grande mosquée Emir Abdelkader a laissé entendre que des citoyens de différentes couches sociales, y compris des notables de la ville et des régions limitrophes, lui rendent régulièrement visite pour les besoins d’une rokia. Sur ce point, l’imam a voulu être clair : le traitement par le Coran (rokia) ne peut être une alternative aux maladies dont les remèdes sont connus et prodigués par le médecin. L’imam a par ailleurs dénoncé la crédulité de certaines gens qui mettent leur vie entre les mains de charlatans qui utilisent la sorcellerie. Pour sa part, un avocat, présent à la rencontre de Constantine, a affirmé que 4 affaires liées à la sorcellerie sont pendantes au niveau du tribunal de la ville. L’article 372 du code pénal, a-t-il ajouté, pénalise les dégâts occasionnés par le recours à ce genre de pratique.

Le sorcier ou le charlatan, rendu coupable de dommage physique ou moral sur autrui, risque une peine de 5 ans d’emprisonnement. L’avocat a, d’autre part, prévenu que l’atteinte au Prophète Mohamed (QSSSL) et aux messagers de Dieu vaut à son auteur une condamnation allant de 3 à 5 ans de prison ferme en sus de privation des droits civiques et politiques.

Samir B, Le Jeune Independant.