Les soldats qui composaient le janissariat furent des esclaves chretiens que le sultan enlevait dans ses differentes expeditions
Scandale à Tlemcen
Une armée de janissaires pour célébrer la culture islamique
Des Tlemcéniens, outrés par ce qu’ils appellent un «affront à notre histoire», dénoncent l’inertie des autorités locales face à ces
«dépassements dilués dans des activités dites culturelles».
Scandale au Grand bassin Mbedda de Tlemcen, samedi 7 mai à 19 h, lors de l’ouverture de la semaine culturelle turque, entrant dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique» Jugez-en : une armée de Janissaires venant fredonner des chants militaires sur un lieu hautement symbolique où un massacre a été perpétré 5 siècles, auparavant, par Arrouj à l’encontre des Ziyanides, marquant le début de 3 siècles d’occupation turque en Algérie. Cette symbolique, pour des Tlemcéniens, au fait de l’histoire et scandalisés, a été «calculée, on en est sûr, à l’heure des chamboulements du monde arabe» et de s’interroger «la Turquie veut-elle lancer un message à l’Algérie par le truchement de leur participation à cet évènement?» Des Tlemcéniens, outrés par ce qu’ils appellent un «affront à notre histoire», dénoncent l’inertie des autorités locales face à ces «dépassements dilués dans des activités dites culturelles».
Sinistre souvenir
Pour ceux qui ne connaissent pas les janissaires turcs, ils formaient en Turquie une «milice analogue à celle des prétoriens de Rome ou des strélitz moscovites. Véritable armée permanente dont la création précéda de 115 ans le premier essai de ce genre qui fut fait dans les États européens, elle dura cinq siècles, de 1334 à 1826. Son histoire est intimement liée à celle de l’empire Ottoman. Après avoir été la terreur de l’ennemi du dehors et avoir conduit l’empire ottoman à l’apogée de sa puissance, ce corps d’élite, devenu une non-valeur militaire et la pierre d’achoppement de toutes les réformes, finit par être la terreur des sultans eux-mêmes et une perpétuelle menace de ruine pour le pays».
Les soldats qui composaient le janissariat furent, d’abord, des esclaves chrétiens que le sultan enlevait dans ses différentes expéditions; mais, par la suite, on y admit des Turcs. La parade de samedi dernier de cette armée, au sinistre souvenir, nous incite à nous interroger si les organisateurs de l’évènement de Tlemcen consultent les programmes des délégations étrangères avant leur production en public et devant les caméras de la télévision ?!
Chahredine Berriah
el watan
quelques photos
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