Suite
Le 6 juillet 1961, un protocole d'accord entre le gouvernement du Maroc et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) marque clairement les positions en présence : Rabat soutient le GPRA dans ses négociations avec la France sur la base du respect et de l'intégrité du territoire algérien ; le GPRA reconnaît le problème posé par la délimitation imposée arbitrairement par la France entre les deux pays et qui trouvera ultérieurement sa solution dans des négociations entre les deux gouvernement. Ce protocole précise dans son dernier paragraphe : « De ce fait, le Gouvernement provisoire de la république algérienne réaffirme que les accords qui pourront intervenir à la suite des négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables au Maroc quant aux délimitations territoriales algéro-marocaines ». (11). Cela signifie que les dispositions qui seront prises entre la France et le GPRA, notamment dans les questions de délimitations frontalières ne pourront servir de base à un refus algérien quant aux revendications marocaines. Les deux gouvernements décident d'ailleurs la création d »'une commission algéro-marocaine pour procéder à l'étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d'unité maghrébine.
Mais le gouvernement de l'Algérie indépendante n'est pas disposée à reconnaître l'esprit de cet accord. En effet, en mars 1963, lors de sa visite officielle à Alger, le sultan Hassan II reçoit du président algérien Ahmed Ben Bella l'assurance que la question des frontières sera étudiée rapidement. Mais à son retour de nombreux marocains sont expulsés d'Algérie. La tension monte très rapidement et des affrontements ont lieu le ç octobre dans la région de Tindouf. Une guerre larvée commence.
Parallèlement, le Maroc joue une partie difficile dans le domaine diplomatique à Addis-Abeba. En effet, les pays africains, représentant les groupes de Casablanca (progressistes) et de Monrovia (modérés) se réunissent sous la houlette du Négus Hailé Séilassié dans la capitale éthiopienne. Ils adoptent une Charte créant l'organisation de l'Unité africaine. Le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah étant présent, le souverain du Maroc ne participe pas à la conférence des chefs d'Etat et ne signe pas la Charte. En effet, celle-ci dans son article 3, paragraphe 3 prévoit : « le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque Etat et son droit inaliénable à une existence indépendante » ce qui se traduit par le principe de l'uti possidetis juris c'est-à-dire le respect des frontières héritées de la décolonisation.
Le Maroc émet une réserve à cet article lorsqu'il adhère à la Charte en septembre 1963 : « Le gouvernement de Sa Majesté n'entend renoncer d'aucune façon à ses droits légitimes dans la réalisation pacifique de l'intégrité territoriale du royaume dans ses frontières authentiques ». Cela signifie que le Maroc, en souscrivant à la Charte, n'entend aucunement renoncer à la poursuite de la réalisation de son intégrité territoriale.
Ne reconnaissant pas la Mauritanie, le Maroc ne pouvait soumettre le contentieux frontalier à l'OUA ; il n'en est pas de même pour l'Algérie dont le Maroc reconnaît l'existence. Le différend algéro-marocain est donc transmis à l'OUA à l'issue de la conférence de Bamako (octobre 1963), tenue sous les auspices de Modibo Keita. Un cessez-le-feu est néanmoins signé entre les protagonistes. Mais la conférence des ministres des Affaires étrangères de l'OUA se réunissant du 15 au 18 novembre se déclarait incompétente pour juger sur le fond et la forme en la matière. Le Conseil décidait de créer une commission « ad hoc » de règlement fonctionnant sur le principe de décisions unanimes.
Le 6 juillet 1961, un protocole d'accord entre le gouvernement du Maroc et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) marque clairement les positions en présence : Rabat soutient le GPRA dans ses négociations avec la France sur la base du respect et de l'intégrité du territoire algérien ; le GPRA reconnaît le problème posé par la délimitation imposée arbitrairement par la France entre les deux pays et qui trouvera ultérieurement sa solution dans des négociations entre les deux gouvernement. Ce protocole précise dans son dernier paragraphe : « De ce fait, le Gouvernement provisoire de la république algérienne réaffirme que les accords qui pourront intervenir à la suite des négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables au Maroc quant aux délimitations territoriales algéro-marocaines ». (11). Cela signifie que les dispositions qui seront prises entre la France et le GPRA, notamment dans les questions de délimitations frontalières ne pourront servir de base à un refus algérien quant aux revendications marocaines. Les deux gouvernements décident d'ailleurs la création d »'une commission algéro-marocaine pour procéder à l'étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d'unité maghrébine.
Mais le gouvernement de l'Algérie indépendante n'est pas disposée à reconnaître l'esprit de cet accord. En effet, en mars 1963, lors de sa visite officielle à Alger, le sultan Hassan II reçoit du président algérien Ahmed Ben Bella l'assurance que la question des frontières sera étudiée rapidement. Mais à son retour de nombreux marocains sont expulsés d'Algérie. La tension monte très rapidement et des affrontements ont lieu le ç octobre dans la région de Tindouf. Une guerre larvée commence.
Parallèlement, le Maroc joue une partie difficile dans le domaine diplomatique à Addis-Abeba. En effet, les pays africains, représentant les groupes de Casablanca (progressistes) et de Monrovia (modérés) se réunissent sous la houlette du Négus Hailé Séilassié dans la capitale éthiopienne. Ils adoptent une Charte créant l'organisation de l'Unité africaine. Le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah étant présent, le souverain du Maroc ne participe pas à la conférence des chefs d'Etat et ne signe pas la Charte. En effet, celle-ci dans son article 3, paragraphe 3 prévoit : « le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque Etat et son droit inaliénable à une existence indépendante » ce qui se traduit par le principe de l'uti possidetis juris c'est-à-dire le respect des frontières héritées de la décolonisation.
Le Maroc émet une réserve à cet article lorsqu'il adhère à la Charte en septembre 1963 : « Le gouvernement de Sa Majesté n'entend renoncer d'aucune façon à ses droits légitimes dans la réalisation pacifique de l'intégrité territoriale du royaume dans ses frontières authentiques ». Cela signifie que le Maroc, en souscrivant à la Charte, n'entend aucunement renoncer à la poursuite de la réalisation de son intégrité territoriale.
Ne reconnaissant pas la Mauritanie, le Maroc ne pouvait soumettre le contentieux frontalier à l'OUA ; il n'en est pas de même pour l'Algérie dont le Maroc reconnaît l'existence. Le différend algéro-marocain est donc transmis à l'OUA à l'issue de la conférence de Bamako (octobre 1963), tenue sous les auspices de Modibo Keita. Un cessez-le-feu est néanmoins signé entre les protagonistes. Mais la conférence des ministres des Affaires étrangères de l'OUA se réunissant du 15 au 18 novembre se déclarait incompétente pour juger sur le fond et la forme en la matière. Le Conseil décidait de créer une commission « ad hoc » de règlement fonctionnant sur le principe de décisions unanimes.
Commentaire