NATIONS UNIES (Reuters) - Le Maroc et le Front polisario viennent chacun de soumettre aux Nations unies un plan visant à résoudre l'épineuse question du Sahara occidental, dont ils se disputent la souveraineté depuis plus de 30 ans.
Aucun des deux textes n'a été publié pour l'instant, mais selon des diplomates ils divergent fortement: le Maroc n'est en effet pas prêt à autoriser la tenue d'un référendum sur l'indépendance dans l'ancienne colonie espagnole, réclamé par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
A New York, un représentant du Front Polisario a qualifié d'inapproprié le texte marocain, tout en soulignant ne pas l'avoir consulté dans son intégralité.
Le Maroc, qui revendique le Sahara occidental, l'a annexé en 1975 à la faveur du retrait de l'Espagne, ce qui a déclenché le conflit avec le Front Polisario, basé en Algérie.
Un cessez-le-feu obtenu par l'Onu en 1991 prévoyait un référendum sur l'avenir de ce territoire comptant 260.000 habitants mais la consultation n'a jamais eu lieu et Rabat la rejette à présent, affirmant qu'il ne peut faire mieux que lui accorder l'autonomie.
Le nouveau plan de Rabat, qui a été remis par l'ambassadeur du Maroc à l'Onu, Moustapha Sahel, au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, semble ne faire aucune concession sur ce point, selon une déclaration de l'ambassadeur.
LE FRONT POLISARIO PROPOSE UNE "RELATION SPÉCIALE"
Selon lui, le document, qui évoque nommément l'autonomie dans son titre, "vise à permettre aux Sahraouis de conduire leurs affaires de manière démocratique tout en respectant la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume (du Maroc)."
D'après des responsables à Rabat, le gouvernement marocain garderait le contrôle de la défense et de la diplomatie du Sahara occidental.
Peu auparavant, le Front Polisario avait annoncé avoir soumis mardi à l'Onu un plan de solution "souple et constructif" restant "ouvert à la coopération et aux relations de bon voisinage avec le royaume du Maroc et l'ensemble des pays de la région".
Ce plan, a-t-il dit, est conforme "aux résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies qui appellent toutes à l'exercice par les Sahraouis de leur droit à un vote sur leur autodétermination par un référendum libre et légitime".
Aux Nations unies, le représentant du Front Polisario, Ahmed Boukhari, a expliqué que son mouvement proposait à Rabat une "relation spéciale" dans les domaines de l'économie, du commerce et de la sécurité si le référendum était organisé.
Il est prêt par ailleurs à proposer au Maroc une collaboration pour l'exploitation des ressources de la province, qui renferme des phosphates, du poisson et peut-être du pétrole, a déclaré Boukhari à Reuters.
LE SPECTRE D'UNE "IMPASSE ILLIMITÉE"
Quant au plan marocain, sur la base de ce qu'il a entendu dire de son contenu, Boukhari a jugé qu'il équivalait à une "annexion de notre territoire". "Cela ne peut être avancé comme une solution mutuellement acceptable ou une base de négociation", a-t-il dit.
Un diplomate du Conseil de sécurité au fait des propositions de Rabat a déclaré que les Marocains "jugeaient être allés assez loin" mais continuaient à exclure le type de référendum réclamé par le Front Polisario. "Ils n'ont aucune intention de demander dans ce référendum: 'Alors, vous voulez l'indépendance ?'", a-t-il dit.
Rabat a déclaré que la France soutenait le plan d'autonomie, mais selon le diplomate "personne ne va vraisemblablement le soutenir comme une solution définitive". "Le Conseil de sécurité se contentera de noter que cette proposition a été faite", a-t-il ajouté.
Le dépôt des plans sahraoui et marocain intervient à quelques jours du réexamen par le Conseil de sécurité de ce dossier épineux et du renouvellement éventuel du mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), qui arrive à expiration fin avril.
Le Conseil l'avait renouvelé unanimement fin octobre sans proposer d'initiative nouvelle pour régler ce litige sur lequel l'Onu se casse les dents depuis 1991, faute d'avoir été capable d'organiser le référendum d'autodétermination.
Lors du dernier examen de la question par le Conseil de sécurité, Kofi Annan, alors encore secrétaire général de l'Onu, avait souhaité que les pays membres imposent aux deux parties des négociations directes - ce à quoi le Conseil s'est refusé - ou se résigne à "une impasse illimitée".
/MD/NC(le monde)
Aucun des deux textes n'a été publié pour l'instant, mais selon des diplomates ils divergent fortement: le Maroc n'est en effet pas prêt à autoriser la tenue d'un référendum sur l'indépendance dans l'ancienne colonie espagnole, réclamé par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
A New York, un représentant du Front Polisario a qualifié d'inapproprié le texte marocain, tout en soulignant ne pas l'avoir consulté dans son intégralité.
Le Maroc, qui revendique le Sahara occidental, l'a annexé en 1975 à la faveur du retrait de l'Espagne, ce qui a déclenché le conflit avec le Front Polisario, basé en Algérie.
Un cessez-le-feu obtenu par l'Onu en 1991 prévoyait un référendum sur l'avenir de ce territoire comptant 260.000 habitants mais la consultation n'a jamais eu lieu et Rabat la rejette à présent, affirmant qu'il ne peut faire mieux que lui accorder l'autonomie.
Le nouveau plan de Rabat, qui a été remis par l'ambassadeur du Maroc à l'Onu, Moustapha Sahel, au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, semble ne faire aucune concession sur ce point, selon une déclaration de l'ambassadeur.
LE FRONT POLISARIO PROPOSE UNE "RELATION SPÉCIALE"
Selon lui, le document, qui évoque nommément l'autonomie dans son titre, "vise à permettre aux Sahraouis de conduire leurs affaires de manière démocratique tout en respectant la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume (du Maroc)."
D'après des responsables à Rabat, le gouvernement marocain garderait le contrôle de la défense et de la diplomatie du Sahara occidental.
Peu auparavant, le Front Polisario avait annoncé avoir soumis mardi à l'Onu un plan de solution "souple et constructif" restant "ouvert à la coopération et aux relations de bon voisinage avec le royaume du Maroc et l'ensemble des pays de la région".
Ce plan, a-t-il dit, est conforme "aux résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies qui appellent toutes à l'exercice par les Sahraouis de leur droit à un vote sur leur autodétermination par un référendum libre et légitime".
Aux Nations unies, le représentant du Front Polisario, Ahmed Boukhari, a expliqué que son mouvement proposait à Rabat une "relation spéciale" dans les domaines de l'économie, du commerce et de la sécurité si le référendum était organisé.
Il est prêt par ailleurs à proposer au Maroc une collaboration pour l'exploitation des ressources de la province, qui renferme des phosphates, du poisson et peut-être du pétrole, a déclaré Boukhari à Reuters.
LE SPECTRE D'UNE "IMPASSE ILLIMITÉE"
Quant au plan marocain, sur la base de ce qu'il a entendu dire de son contenu, Boukhari a jugé qu'il équivalait à une "annexion de notre territoire". "Cela ne peut être avancé comme une solution mutuellement acceptable ou une base de négociation", a-t-il dit.
Un diplomate du Conseil de sécurité au fait des propositions de Rabat a déclaré que les Marocains "jugeaient être allés assez loin" mais continuaient à exclure le type de référendum réclamé par le Front Polisario. "Ils n'ont aucune intention de demander dans ce référendum: 'Alors, vous voulez l'indépendance ?'", a-t-il dit.
Rabat a déclaré que la France soutenait le plan d'autonomie, mais selon le diplomate "personne ne va vraisemblablement le soutenir comme une solution définitive". "Le Conseil de sécurité se contentera de noter que cette proposition a été faite", a-t-il ajouté.
Le dépôt des plans sahraoui et marocain intervient à quelques jours du réexamen par le Conseil de sécurité de ce dossier épineux et du renouvellement éventuel du mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), qui arrive à expiration fin avril.
Le Conseil l'avait renouvelé unanimement fin octobre sans proposer d'initiative nouvelle pour régler ce litige sur lequel l'Onu se casse les dents depuis 1991, faute d'avoir été capable d'organiser le référendum d'autodétermination.
Lors du dernier examen de la question par le Conseil de sécurité, Kofi Annan, alors encore secrétaire général de l'Onu, avait souhaité que les pays membres imposent aux deux parties des négociations directes - ce à quoi le Conseil s'est refusé - ou se résigne à "une impasse illimitée".
/MD/NC(le monde)
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