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Des Califes dis "Râchidûn" (Bien-guidés)

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  • #16
    Et pourtant on peut lire dans Sourat Al-Ahzab (33) Verset 40:
    (Dernier des Prophetes)
    (Dernier Messager, Allahou Aalam,)

    عربي
    مَّا كَانَ مُحَمَّدٌ أَبَا أَحَدٍ مِّن رِّجَالِكُمْ وَلَكِن رَّسُولَ اللَّهِ وَخَاتَمَ النَّبِيِّينَ وَكَانَ اللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمًا

    Français:
    <<Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient.>>


    Dernier Messager? Jesus sera Le Dernier Messager sur la Terre.
    Verset: 33 de Sourat Maryem -19- (Marie)

    وَالسَّلَامُ عَلَيَّ يَوْمَ وُلِدتُّ وَيَوْمَ أَمُوتُ وَيَوْمَ أُبْعَثُ حَيًّا


    << Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant...>>
    Dernière modification par Al-Fares, 16 février 2006, 05h17.

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    • #17
      Bonjour Al-Fares,

      En partie d'accord avec vous.
      1- Muhammad Sceau des Prophètes : oui >> voir verset 33:40
      2- Dernier des Messagers : je ne vois rien dans le Saint Coran qui l'indique, au contraire.

      3- Vous parlez du retour de Jesus : d'accord avec vous. Ce qui confirme le point 2.

      43.59. Il (Jésus) n'était qu'un Serviteur que Nous avions comblé de bienfaits et que Nous avions désigné en exemples aux Enfants d'Israël.
      43.60. Si Nous voulions, Nous ferions de vous des Anges qui vous succéderaient sur la terre.
      43.61. Il sera un signe au sujet de l'Heure. N'en doutez point. Et suivez-moi : voilà un droit chemin.


      salutations.

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      • #18
        atabek et Al Fares

        D'abord c'est un hors sujet etant donné que le topic traite des 4 Califes donc: Abu Bakr, Omar, Othmane et Ali et non du prophete !!!

        Et puis encore une fois Monsieur Atabek, le sujet que tu veux discuter a ete amplement discuté dans le topic que je t'ai cité. Tu y trouveras les versets cités par Al Fares et tu y trouveras tes repliques aussi et bien autre chose !!!!

        Je sais d'avance ce qui que tu attends qu'on dise et je sais d'avance ce que tu veux repliquer et on n'en a vraiment ni envie ni l'intention de repeter ce qui ete deja dis !!!

        On sait aussi que vous, bahaistes, vous etes polis dans les discussions, vous vous enervez pas, repectueux ...etc et cette consigne tu sembles bien l'appliquer!!

        je te dis donc gentillement aussi de ne plus polluer ce topic et si tu veux tu peux ouvrir un topic a toi et proposer le sujet qui te tient au coeur !!!

        Ici on veut lire quelques sur les califes et rien d'autre !!!
        Alors encore une fois gentillement respectes les regles de ce Forum !!!

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        • #19
          Atabak
          En partie d'accord avec vous.
          1- Muhammad Sceau des Prophètes : oui >> voir verset 33:40
          2- Dernier des Messagers : je ne vois rien dans le Saint Coran qui l'indique, au contraire.
          Pffffff, Tu fait expret de ne pas comprendre ou quoi ?
          tu connais queleque chose qui s'apelle la logique ?

          On te la bien expliqué dans l'autre topic (Tizinissa et Harachi) que puisque "Naby" englobe prophetes + messagers donc point barre.

          Suposons qu'un messager vient après Mouhamed (Saws), il sera automatiquement Naby aussi, ce qui est en contradiction flagrante avec le verset 33:40. (Khatam Al-nabyine)

          Alors explique moi cette contradiction, j'attend.
          Sans compter le nombre de fois que le prophete Mouhamed (Swas) a crlairement précisé qu'il est le dernier des prophetes et messagers.

          Si tu ne peut pas saisir une chose aussi simple et aussi claire alors je peut rien pour toi.

          En plus, dit moi, comment s'appelle ta religion ? Bahaisme c'est ça, où bien Babisme ? pourquoi dieu a apellé notre religion Islam ? pourquoi il l'a pas appelé tout simplement Mouhamadisme, comme des hommes ont appelé leurs religions Christianisme et judaisme. Dieu appelerai t'il une continuation et mise à jour de l'Islam bahaism ???? d'apres le nom d'un humain ???
          Eh bein mon frère bahai ou babi, nous, nous somme musulmans et pas mohamadiens, l'Islam, soumission a dieu est la religion universelle depuis Adam.
          Rien que cet argument d'appelation suffit pour vous leguer au rang de secte et votre bab-bahaoullah au rang de faut prophete (qui en plus on raté leurs mission).

          Enfin je te prie d'arreter de poluer ce topic qui est dedié au khoulafa alrachidine.
          Dernière modification par absent, 20 février 2006, 22h41.

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          • #20
            Salut a tous !

            ATABAK ,tu as dit :

            En partie d'accord avec vous.
            1- Muhammad Sceau des Prophètes : oui >> voir verset 33:40
            2- Dernier des Messagers : je ne vois rien dans le Saint Coran qui l'indique, au contraire.

            Tous les Prophètes ont été envoyé a des peuples précis ,alors que le Messager d’Allâh Muhammad (Paix et Salut sur lui) a été envoyé a l’humanité ,comme il est dit par le Saint Coran ,et est également une miséricorde pour les Mondes ,or la miséricorde touche toute chose (voir Coran)

            Nous savons que : « Tout Rasûl est un Nabî ,alors que tout Nabî n’est pas Rasûl »

            Donc le Prophète Muhammad est bien le Khatîm (pas confondre avec Khatâm anneau, voir lissân al-Arab) :« le Khatîm de n’importe quelque chose est son DERNIER étant ! »


            Résulta: dans sa fonction de Khatîm ,il y a le Rasûl et le Nabî !


            3- Vous parlez du retour de Jesus : d'accord avec vous. Ce qui confirme le point 2.
            Jésus est déjà investie de la prophétie et ceci depuis 2006 ans ,avant le temps de Muhammad (sur eux le Salut d’Allâh)
            Contrairement au bahai' nous avons pas comme croyance en la croix et en la mort de Jésus !



            Maintenant monsieur Atabak ,je voudrais savoir une chose ,votre bahaullah est-il un Prophète ,un Messager ou Jésus ou encore Dieu ?

            Quand je dis « Dieu » je pense a ses propres paroles et a votre Qibla (direction pour la prière) comme nous la Mekke !


            « …Lorsque vous voulez accomplir cette prière , tournez-vous vers la cour de ma très sainte présence … » ( Baha'u'llah ,Kitáb-i-Aqdas ,1/6)


            « de même nous tournons nos coeurs vers la manifestation de Dieu, Bahá'u'lláh, lorsque nous prions ;... nous tournons nos visages ... vers l'endroit de cette terre où reposent ses cendres , comme symbole de cet acte intérieur. » (Baha'u'llah: Aqdas: Notes, page 169)


            « …Quiconque m'a connu a connu le but de tout désir, et quiconque s'est tourné vers moi [Baha’ullah] s'est tourné vers l'objet de toute adoration …. »( Baha'u'llah Le Kitáb-i-Aqdas ,1.138)


            Note bahaïsme : (2) - "Qiblih" se prononce "Ghéb-lèh". C'est la direction vers laquelle se tournent les croyants pour faire leur Prière quotidienne de rigueur. Pour les Baha'is, c'est le Tombeau de Baha'u'llah à Bahji ('Akka).



            Ps : Je rappel que la Qibla des bahai’ (direction pour le prière et le pèlerinage ) c’est le tombeau de bahaullah ,qui se trouve en Israël .

            Salutations.

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            • #21
              @far_solitaire

              Salut mon ami,

              Il ne faut surtout pas tomber dans ce pânneau en le relançant de la sorte allons ! TIZINISSA a trés bien flairé le coup et l'a simplement invité a discuter de ce qu'il veux bien discuter dans le topic indiqué en gros et en gras plus haut !
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #22
                Bonjour à tous,

                Je suis désolé d'avoir perturber votre topic, ce n'est pas le but croyez moi.
                Je voulais simplement souligner qu'il ne fallait pas attribuer au Coran ce qui ne s'y trouvait pas.
                Lorsque Mtr harrachi dit : Cet homme selon le Coran est le dernier des Messagers c'est son interprétation, puisque nul part dans le Saint Coran il est dit cela et ni même la logique ne peut l'accepter au vu d'autres versets au risque de voir naître des contradictions.

                Si d'autres intervenants ont dévié sur un autre sujet, je n'y peux rien, je n'avais absolument rien demandé et je n'y donne pas suite, à moins qu'ils créent un autre topic avec le sujet qu'ils veulent.
                Je suis désolé s'il y a eu perturbation.


                Bonne continuation.
                Salutations.

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                • #23
                  @ atabak

                  tant fait pas mon ami , le CORAN est tres bien entre les mains des Musulman , alors ne t'inkiete surtout pas
                  2.7. et Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue, et ils sont voués à un terrible châtiment. (Al Baqâra)

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                  • #24
                    @atabek

                    Lorsque Mtr harrachi dit : Cet homme selon le Coran est le dernier des Messagers c'est son interprétation, puisque nul part dans le Saint Coran il est dit cela et ni même la logique ne peut l'accepter au vu d'autres versets au risque de voir naître des contradictions.

                    Pour la énième fois chère ami et au risque de me répeter je te dirais que le musulman que je suis n'a aucune éspèce d'injonction, de correction, de suggestion, d'orientation ou d'information à recevoir de la part du non-musulman (pour ne pas utiliser d'autres qualificatifs moins diplomates mais plus adéquat à la pseudo-religion que tu professes) que tu es en matière de compréhension et d'éxégète coranique.

                    Ainsi, le verset cité plus haut par AL-FARES : "Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes ..." est bien connu de tous et ne souffre d'aucune forme déquivoque pour toute personne douée d'un minimum de bon sens ! Du moins il l'est parfaitement pour les musulmans et c'est ici la seule chose qui compte.

                    Le Coran étant le Livre sacré de l'Islam et des Musulmans, toute interpération faite par des non-musulmans est nulle et non avenue dans la mesure ou il ne s'agit pas là d'une polémique entre religions mais d'un topic conscaré à l'histoire politique de l'Islam ! Les affubulations bahaiies ou les enterloupes gnostiques n'ont pas lieu d'être puisque elles n'ont rien a voir avec le Coran des Musulmans.

                    Il est donc le Sceau des Prophètes, le Dérnier des Méssagers, l'Ultime Avertisseur ... et toute la suite des équivalents possibles et imaginables à l'idée énnoncée on ne peut plus clairement dans le verset coranique cité en haut. Ce que toi, Bahaullah ou Confucius en pensez est d'abord le dérnier de nos soucis et surtout pas le sujet du topic. Fin de la parenthèse.
                    Dernière modification par Harrachi78, 16 février 2006, 20h44.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #25
                      @Voltaire / Ammyar

                      Joues pas au plus fin et laisse un peu tomber ton masque hypocrite. On en a vu d'autres comme toi mon ami alors va parler de Bahulllha là ou on en parle, c'est a dire dans le topic qui traite du sujet.
                      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                      • #26
                        'Uthmân ibn 'Affân (I)

                        Si la tradition Chiite voit en ‘Uthmân une sorte de premier des Omeyyades, celle du Sunnisme reste surtout attachée à sa place de compagnon du Prophète et de musulman des premières heures. Il est donc un des quatre califes Orthodoxes, le troisième des Califes bien guidés. Son califat étant crucila pour l'Histoire de l'Islam pour les siècles qui suivront, j'ai préféré rentrer plus ou moins dans le détaille.
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #27
                          'Uthmân ibn 'Affân (II)

                          ‘Uthmân ibn ‘Affâne ibn abi al-‘Aass est issu du clan qurayshite des Banî Oumayya, le plus riche et le plus influent à la Mecque du temps du Prophète. Dans ce sens les grands chefs qui combattirent l’Islam à ses débuts tels Oumayya ibn Harb, Abu Sufyân et d’autres encore sont en grande partie ses cousins directes. Plus jeune que le prophète de six ans, il était lui-même un commerçant très prospère comme tout son clan. A 39 ans, approché par Abu Bakr, il n’hésitera pas pourtant à épouser le message de l’Islam parmi les tous premiers croyants et y persévérer même quand la persécution des siens atteindra ses plus hauts degrés. D’ailleurs comme Abu Bakr il sera un des plus proches amis du Prophète et sera lui aussi lié à lui par une alliance de famille puisque il épousera deux des filles de Mohammad (qlpssl) : Ruqayya puis après sa mort Oum Kulthum. Ceci lui vaudra le surnom de « Dhû al-Nûrayn », l’Homme aux Deux Lumières !

                          Proche parmi les proches du Prophète, ‘Uthmâne lui était fidèle comme un ombre. Si il n’a jamais été réputé pour la sagesse d’un Abu Bakr ni la force de caractère d’un Omar, il était très aimé et respecté des compagnons pour sa générosité sans bornes puisque il dépensa toute sa fortune pour aider les musulmans de la Mecque dans les diverses épreuves qu’ils subirent et n’hésita jamais à faire la guerre à son puissant clan pour l’Islam ; il reste toutefois fameux pour sa piété et la douceur de son esprit et un hadith avéré raconte la place qu’il tenait auprès du Saint Prophète :

                          Selon ‘Aïcha, épouse du Prophète : « Un jour, le Prophète était assis chez lui avec une cuisse légèrement découverte. A ce moment arriva Abou Bakr et lui demanda permission d'entrer, il le lui accorda et l’accueillit sans changer de position. Peu après arriva 'Omar et le Prophète fit de même. Ensuite, arriva 'Uthmân mais le Prophète se releva un peu et recouvrit sa cuisse. Quand ils sont sortis je lui est demandé : "Ô Messager de Dieu, Abou Bakr et 'Omar sont venus et tu les as accueillis sans prendre la peine de changer ta posture ; mais quand arriva 'Uthmân tu t'es recouvert ?!" Il dit : Ô ‘Aïcha, ne devrais-je donc pas avoir un peu de pudeur devant un homme envers qui les anges de Dieu montrent de la pudeur ! ».
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • #28
                            'Uthmâneibn 'Affân (III)

                            L'Election :

                            Comme on l’a vu, en 644 c’est un collège composé des six compagnons du Prophète les plus illustres et plus anciens encore vivant à Médine désignés par ‘Omar ibn al-Khattâb avant sa mort qui fut chargé de désigner son successeur à la tête de la Communauté. Ce collège s'étant réuni, trois d'entre ses membres se désistèrent d’office jugeant la fonction trop lourde à porter ne reste alors en course que trois compagnons : Ibn ‘Awf, ‘Uthmân ibn ‘Affân et ‘Alî ibn Abî Tâlib. Mais très vite, Ibn ‘Awf se désiste à son tour en posant comme condition que les deux derniers candidats le laissent trancher parmi eux ; ils acceptèrent tous deux.

                            Fort de cette confiance placée en lui, Ibn ‘Awf entama durant trois jours des consultations à Médine pour arrêter un choix consensuel. Au bout de la troisième nuit il s’entretint une dérnière fois avec les deux candidats [Bukhâri 7207] et dit à chacun d’entre eux : "Fais serment par Dieu que si tu es nommé dirigeant tu seras juste, et si l'autre est nommé tu obéiras" [Bukhâri 3700]. Au petit matin, après la prière de l'aube, il convoque une assemblée générale des compagnons présents à Médine : les Emigrants (Muhajirîn), les Auxiliaires (Ançârs) et tous les chefs des armées – tous présents à Médine pour accomplir le pèlerinage prévu avec Omar avant sa mort- Ils se réunirent tous dans la mosquée du Prophète. Ibn ‘Awf leur déclarent alors qu'après avoir consulté les sages et les anciens, il a constaté "qu'ils ne considèrent personne comme étant du même niveau que ‘Uthmân." Il fait alors allégeance à ce dernier, et les responsables présents font de même [Bukhâri 7207], y compris ‘Alî qui honora ainsi fait le serment qu’il a fait trois jours plutôt. Cette élection fera plus tard dire à Ahmad ibn Hanbal que "Aucune allégeance n'aura autant fait l'unanimité que celle faite à Uthmân".

                            ‘Ali, quel que soit son état d’esprit, accepta donc cette élection pour des raisons évidentes. Mais il parait que beaucoup de ses partisans et des partisans d’un califat exclusif à la famille du Prophète la supportèrent beaucoup moins facilement. Cet état d’esprit négatif va par la suite peser sur la situation politique sous califat d’Uthmân, on y reviendra, mais pour le moment, l’année 644 c’est celle de l’élection d’un nouveau calife pour l’Islam, le troisième des califes orthodoxes et son règne parait commencer sous les meilleurs hospices !

                            Connus depuis longtemps pour la douceur de son cœur et sa bonté généreuse, le nouveau calife trancha un peu avec la piété exemplaire d’Abu Bakr et la discipline de fer d’Omar. Il voulait se sentir plus proche de ses administrés et pour se faire il met en place dans chaque ville de l’Empire un registre public destiné à recevoir les doléances tout comme il consacrait des séances d’écoute pour les plaintes lors de chaque période de pèlerinage. On vois bien qu’Uthmân voulais garder le style sobre et simple de ces prédécesseurs puisque ignorant presque complètement des changements qu’on amenés les grandes conquêts arabes des vingt dernières années, il refusait toujours la mise en place d’une garde personnelle pour le calife ! Quand Mu'âwiya, plus réaliste, lui proposera d'envoyer une petite garnison pour assurer l'ordre à Médine le calife refusera catégoriquement l’idée, lui disant que de toute manière il refusait qu’on fasse couler le sang du moindre musulman pour le défendre. Il restera fidèle à cette attitude jusqu’à la fin, bien que ce soit ce pacifisme et cette douceur d’esprit qui le perdra en fin de compte, certains y voyant de la faiblesse.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • #29
                              'Uthmân ibn 'Affân (IV)

                              La Crise :

                              Les choses durèrent de la sorte pendant les six premières années du règne d‘Uthmân. Il est évident que la sédition couvait durant tous ce temps, mais le fait est que l’opposition directe à son action n’apparaîtra en publique que vers 650. Il devra toutefois faire face à une première crise, l’affaire dite « Abu Lu’lua » : en gros, Abdallah ibn ‘Omar, le fils du calife assassiné, finit par tuer Abu Lu’lua le tueur en guis e de vengeance. Selon les lois islamiques en vigueur, la vendetta et la vengeance personnelle ne sont pas admises ce qui mettait Abdallah en état d’accusation pour meurtre ! Le calife ‘Uthmân étant conscient de la délicatesse de cette affaire et des possibles répercussions politiques d’une éventuelle exécution du fils du de son prédécesseur martyre il lui accorda la grâce et le libéra. Sa décision lui sera par la suite reprochée et retenue comme grief contre lui.

                              C’est en Irak, province traditionnellement instable à cette époque, que les premiers remous verront le jour. Là-bas, dans de nombreux cercles contestataires on se mit à critiquer de plus en plus les prises de positions du calife ‘Uthmân et certains agitateurs comme Abdullâh ibn Saba' se donneront à cœur joie pour diffuser diverses rumeurs et monter l’opinion publique contre le Calife. Au départ le plus grand des reproches qu’on lui faisait c’était que, soi-disant, il nommaient les membres de son propres clan, celui des Banî Umayya (Omeyyades) aux postes de direction de l’Etat, on évoquait notamment Mu'âwiya ibn Abî Sufyân (gouverneur de Syrie), Abdullâh ibn Kurayz, al-Walîd ibn 'Uqba (gouverneur du Sud Irak) et Marwân ibn al-Hakam.

                              En fait cette accusation est pour le moins très discutable étant donné que beaucoup de ces omeyyades étaient nommés à leur postes par les califes précédents à l’image de Mu’âwiya qui fut placé en Syrie par Omar, ‘Uthmân se contentant de le confirmer dans sa charge. D’ailleurs, du vivant même du Prophète on notera que parmi tous les clans de Quraïsh, c’est les membres des Banî Umayya que auront plus de nominations et cela pour la simple raison que la plupart d’entre eux étaient des riches et influents commerçants aux capacités de gestion prouvés et avérés ! Mais les mauvaises langues trouveront tout de même une belle occasion quand on surprit al-Walîd ibn 'Uqba à Bassora (Irak) en état d’ébriété le Calife ne lui fera subir de châtiment qu’après une protestation publique de la part d’Ali ibn Abî Tâlib alors qu’il s’était montré assez sévère avec un vieux compagnon du Prophète, le pieux Abû Dharr al-Ghifâri, pour une autre affaire jugée moins grave. Dans ce même sillage, on accusa ‘Uthmân d’accorder d’importantes donations à certains de ses parents en puisant dans les caisses publiques, mais cela ne fut jamais prouvé car le calife donnait autant à ses proches qu’à des gens qui n'avaient pas de lien de parenté avec lui ! D’autre part il pouvait bien s’appuyer sur le fait que le prophète distribuait la part qui lui revenait de par la Loi (Khums = Cinquième) en tant que Chef de l’Etat selon ce qu’il jugeait bon, y compris à ses proches parents.

                              En fait, cette accusation de clanisme contre ‘Uthmân est d’autant moins recevable que ces accusateurs désiraient faire d’un autre clan, celui des Banî Hâchim, le détenteur exclusif du pouvoir et avec une connotation divine de surcroît ! On ne peut donc que constater une vérité, toutes les oppositions à l’autorité d’Uthmân furent plus l’œuvre de l’inimité politique que lui vouaient les partisans d’Ali (les futurs Chiites) que celles du souci de la justice et de l’intérêt publique.

                              Vers 655 les choses prennent une tournure vraiment grave, quand on commença à intercepter diverses missives appellent à la rébellion et soi-disant signées par des compagnons illustres, dont ‘Ali ou ‘Aïcha, l’épouse du saint Prophète. Pourtant, quand certains contacteront Ali à Médine pour lui signifier leur appui celui-ci en sera très étonné et s'exclamera vigoureusement : "Par Dieu ! Je ne vous ai jamais envoyé de lettre !". De même, quand un des compagnons ira reprocher à ‘Aïcha d'avoir écrit aux gens pour les soulever contre le calife, elle protestera en disant : "Par Celui en qui les croyants ont foi et que les incroyants renient, je ne leur ai pas écrit une seule lettre !". Les temps étaient donc bien difficiles et véritables climat de suspicion s’installa partout, et tout spécialement à travers les provinces ou circulaient sa cesse des rumeurs dénigrant le calife et son gouvernement.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                              • #30
                                'Uthmân ibn 'Affân (V et fin)

                                Le Drame :

                                A ce moment là la pression atteint son comble de sorte que durant la période du pèlerinage de l’année suivante, quelques centaines de contestataires infiltrés de plusieurs comploteurs originaires de l’Irak et de l’Egypte décident de se retrouver à Médine pour en finir avec ‘Uthmân. Si à cette date l’Islam était déjà un Empire qui va de la Tripolitaine (Libye) au Sind (Pakistan), et de l’Arménie (Caucase) au Yémen le califat demeurait encore une institution simple et le calife vivait dans le dépouillement dont le Prophète donnait exemple de son vivant. Ainsi à Médine, ‘Uthmân demeurait comme ses deux prédécesseur, dans la petite maison qu’il occupait depuis la Hijra (Emigration), sans protocole, sans la moindre ostentation et même sans une petite garde personnelle !

                                L’année suivante, profitant de la saison du Pèlerinage, une délégation de contestataires venus d’Egypte exige une audience du calife, ce qu’il leur accorde. Omettant toutes les marques de respect qui luis sont dus, ils lui reprochent de vive voix les griefs –vrais et faux- qu’on portait contre lui et contre ses hommes dans les provinces de l’Empire et le menaçant ouvertement de le renverser au cas ou il ne remédiait pas à la situation. Le Calife leur demanda alors ce qu’ils attendaient de lui et lui firent part d’une liste d’exigences, notamment de révoquer certains gouverneurs et ne plus nommer aux postes de l’Etat que des personnes jugées dignes par eux ; abolir toute fiscalité en dehors de la Zakât … Finalement ‘Uthmân aurait apparemment accepté leurs doléances et un arrangement fut finalement trouvé. L’affaire réglée, les insurgés prennent alors le chemin du retour vers l’Egypte mais bientôt voilà que certains hommes disent avoir interceptés un cavalier porteur d'une missive du calife au gouverneur d’Egypte lui ordonnant d’exécuter tous les insurgés dès leur arrivée. Leur troupes font alors demi-tour et revienne vers Médine et campent tout autour dans ce qui parait être un siège qui ne dit pas son nom !

                                Leurs chefs vont alors rencontrer Ali et l’informent qu'ils vont se soulever ouvertement contre ‘Uthmân et demandent son appui publique, chose qu’il refusa catégoriquement. Etonnés ils demandèrent alors : « Pourquoi donc nous as-tu donc envoyé la lettre ? » et lui de dire : « Par Dieu je ne vous ai jamais envoyé de lettre ! ». Les chefs des insurgés vont alors demander des explications au calife et celui-ci jure ne pas être à l'origine de la missive qu'ils ont interceptée ! La confusion est à son comble et les comploteurs ont à ce moment largement gagné leur pari puisque plus personne ne sait exactement ce qui se passe réellement ; mais convaincus que la lettre en question émane bel et bien de ses services, les insurgés exigent alors d’Utmân de leur livrer son secrétaire, Marwân ibn al-Hakam, ce qu’il refuse tout naturellement. Ce fut pour eux preuve de culpabilité évidente et ils lui déclarent alors ouvertement la guerre en assiégeant sa maison ; l’heure était grave. A Médine les Compagnons et les Anciens ne savaient plus à quel saint se vouer, partagés entre l’envie de défendre le calife maltraité et la crainte d’envenimer la situation et risquer de verser le sang des musulmans entre eux. D’ailleurs ils vivaient à une époque ou on croyait encore qu’il était impossible que les choses dépassent un certain point en terme de gravité.

                                En fait le calife ‘Uthmân lui-même semblait convaincu de cela puisque on le vois refuser à trois reprises la proposition de compagnons de mettre fin à cette mascarade en usant de la force contre les insurgés. Le calife pensait encore pouvoir les raisonner fidèle en cela à son idéal et son vœu de n’être jamais la cause d’une tuerie entre musulmans. Dans sa chronique Tabari rapporte qu’il leur dit à un moment : « Soyez donc raisonnables ! Si vous me tuez, vous ne pourrez plus vous aimer les uns les autres, vous ne prierez plus sous la direction des uns et des autres et vous ne serez plus unis face à vos ennemis ! ». Les années qui suivront prouveront amèrement la justesse de son propos, pour l’heure, ils répondent à ses exhortations en lui interdisant l’accès à l’eau de la ville ! Pourtant, ironie du sort ou folie des hommes, trente ans à peine avant ce jour néfaste, quand les premiers émigrants Musulmans mecquois arrivèrent à Médine en exilés et qu’ils se voyaient être obligés d’acheter leur eau potable, c’est ‘Uthmân qui, à la demande du Saint Prophète, va payer de son propre argent le puit de Rûma avant de l’offrir gracieusement aux musulmans !

                                En fait, si ces insurgés étaient pour la plus part des nouveaux musulmans venus d’Egypte ou quelques jeunes arabes qui ne connurent pas le Prophète et son époque, les Compagnons présents à ce moment à Médine savaient bien mieux la place d‘Uthmâne, même ceux d’entre eux qui étaient plus ou moins en brouille avec lui. A bout du quarantième jour de siège on voit donc Ali ibn Abî Tâlib entrer dans une grande colère en entendent dire qu’on venait de lui couper l’eau et en portant lui-même à la maison assiégée. Voyant de ses propres yeux la gravité de la situation il charge ses deux fils al-Hassan et al-Husseyn ainsi qu’un groupe de jeunes, tous fils des Compagnons, de monter la garde devant la maison du Calife car il craignait vraiment le pire, et il avait bien raison puisque le soir même quelques insurgés se ruèrent sur la porte de sa maison avant d’en être empêchés par les deux fils d’Ali, Zoubayr et Talha. Cependant, de l’autre côté de la bâtisse d’autres purent escalader les murs et prirent d'assaut la maison en passant par la maison d’un voisin prenant à revers ceux qui gardaient la porte. On rapporte que parmi les trois qui purent s’introduire dans la maison fut Muhammad ibn Abî Bakr, il surprit le calife entrain de lire le Coran dans sa chambre mais il ne trouva aucune gène à prendre par sa barbe pour le faire sortir ! Stoïque, le vieillard de 81 ans ne trouva pas mieux de lui dire : « Si ton père te voyait faire cela il ne serait pas content de toi mon fils ! ». Le fils d’Abu Bakr en éprouvera une telle honte qu’il le lâchera pour sortir en courant, mais un autre parmi le groupes qui réussit à entrer sera présent et aura moins de scrupules : il frappera le compagnon du Prophète de son sabre, n’hésitant pas au passage de couper les doigts de sa pauvre femme qui s’était jetée sur lui pour protéger son époux … et dire qu’elle aurait bien pu être une des filles du saint Prophète ! Ainsi mourut l’homme aux « Deux Lumières », l’homme dont le Prophète à dit que même les anges ressentaient de la pudeur en sa présence !
                                Dernière modification par Harrachi78, 20 février 2006, 21h13.
                                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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