La Bataille de Siffîn
Ce qui est évident dans l’action d’Ali c’est qu’il avait pour principal souci le rétablissement de l’Unité à travers toutes les terres de l’Empire. Comme tout musulman des premières heurs, il était très sensible au maintient de cette unité si chèrement acquise par le Prophète. Intransigeant de nature, il entendait d’abord rétablir l’autorité califale dont il incarnait la légitimité avant de recevoir toute forme de doléance. Une telle position peut paraître très recevable et très légitime sur le principe, mais il faut aussi avouer que c’est là un manque de pragmatisme et une attitude politique pour le moins mal adroite et qui coûtera très cher par la suite à Ali car ces autres contestataires ne seront pas tous de la bonne foi ou de la piété de Talha et d’al-Zubayr. Pour l’heure, après avoir pacifié l’Arabie et l’Irak, Ali se tourne vers la province de Syrie, le bastion de la famille d’Uthmân, les riches Banî Umayya.
A Damas, pendant ce temps, Mu’awiya ibn Abi Sufyân demeurait sur ses positions et refusait toujours de reconnaître l’autorité d’Ali. Il précisait toutefois en publique qu’il ne contestait ni la valeur d’Ali en tant que vénérable compagnon et de doyen des musulmans ni même la supériorité d’Ali sur lui-même ; aussi, jusqu’à ce moment Mu’awiya ne réclamait pas le califat pour sa personne. Officiellement, tout ce qu’il exigeait d’Ali c’était de désavouer ouvertement et publiquement le meurtre d’Uthmân et d’appliquer la loi sur ses assassins qui étaient connus et qui se trouvaient au su et au vu de tous dans l’entourage du calife. Il précisait que c’est uniquement sous cette condition qu’il lui fera allégeance et qu’il le reconnaîtra comme Calife légitime. On vois que les positions des deux hommes se heurtent déjà sur les principes avant même de passer à toute autre considération politique : l’un exige la soumission sans condition à sa légitime autorité tandis que le second annonce faut et fort sa rébellion tant que le calife n’a pas satisfait ses exigences toutes aussi légitimes en principe !
Mais pendant qu’Ali préparait son offensive depuis l’Irak, la situation s’envenimera encore puisque à partir de là beaucoup de gens dans l’entourage de Mu’âwiya commencèrent a accuser ouvertement Ali d’être de mèche avec les insurgés de Médine et qu’il avait donc approuvé le meurtre de Uthman. N’oublions pas que pour beaucoup d’autres compagnons qui ne sont pas en rapport avec Mu’âwiya pensaient pour leur part que le calife Ali contrôlait peu ou pas tous ses « partisans » et notamment les intrigants qui provoquèrent l’assassinat d’Ali se demandant du coup si il était leur otage que leur maître ! Dans les deux cas ils estimaient qu’il était impossible de le reconnaître comme calife, du moins dans ces conditions.
C’est donc sur ce dernier pont que la position d’Ali parait la plus vulnérable. Si il parait vouloir adopter la même position que celle d’Abu Bakr lors de la guerre d’Apostasie trente ans plus tôt estimant -à juste titre- qu’il avait le droit et le devoir de combattre les insoumis et tous ceux qui se rebellaient contre l’autorité légitime, une telle intransigeance de sa part s’avérera être peu sage dans les conditions actuelles : contrairement à Abu Bakr qui disposait de l’appui total et inconditionnel de tous les compagnons et donc de tous les musulmans, Ali lui est entouré d’un patchwork de partisans qui n’ont que peu de choses en commun, si ce n’est la crainte voir d’autres qu’eux prendre le pouvoir alors qu’une bonne partie des anciens sont soit contre lui, soit au mieux neutres !
En 658, quand le calife ordonnera à ses troupes de marcher contre Mu’awiya, son fils al-Hassan tentera encore une fois de l’en dissuader, mais en vain et il dut finalement se résigner à le suivre. Mu’awiya pour sa part fera de même dès qu’il aura vent des mouvements de troupes de l’Irak se dirigeant vers sa province, l’affrontement devint alors inévitable et la rencontre se fera a mi-chemin, dans la plaine désertique de Siffîn. Les deux camps se dresseront face à face durant des semaines et des pourparlers seront alors engagés pour tenter de dénouer la crise pacifiquement, mais en vain car les deux hommes ne semblent pas disposés à faire les concessions nécessaires et les hostilités furent engagées. Au bout de quelques jours de combats les troupes loyalistes et les alliés d’Ali marquèrent de nettes victoires et semblaient sur le point de gagner définitivement la bataille, mais si le camps d’Ali était plus nombreux et plus motivé, celui de Mu’awiya comptait quelques hommes d’une valeur immense qui a eux seuls peuvent changer le cours des événements, ce fut le cas du plus rusé des Arabes de sont temps : ‘Amr ibn al ‘Aass.
Ce qui est évident dans l’action d’Ali c’est qu’il avait pour principal souci le rétablissement de l’Unité à travers toutes les terres de l’Empire. Comme tout musulman des premières heurs, il était très sensible au maintient de cette unité si chèrement acquise par le Prophète. Intransigeant de nature, il entendait d’abord rétablir l’autorité califale dont il incarnait la légitimité avant de recevoir toute forme de doléance. Une telle position peut paraître très recevable et très légitime sur le principe, mais il faut aussi avouer que c’est là un manque de pragmatisme et une attitude politique pour le moins mal adroite et qui coûtera très cher par la suite à Ali car ces autres contestataires ne seront pas tous de la bonne foi ou de la piété de Talha et d’al-Zubayr. Pour l’heure, après avoir pacifié l’Arabie et l’Irak, Ali se tourne vers la province de Syrie, le bastion de la famille d’Uthmân, les riches Banî Umayya.
A Damas, pendant ce temps, Mu’awiya ibn Abi Sufyân demeurait sur ses positions et refusait toujours de reconnaître l’autorité d’Ali. Il précisait toutefois en publique qu’il ne contestait ni la valeur d’Ali en tant que vénérable compagnon et de doyen des musulmans ni même la supériorité d’Ali sur lui-même ; aussi, jusqu’à ce moment Mu’awiya ne réclamait pas le califat pour sa personne. Officiellement, tout ce qu’il exigeait d’Ali c’était de désavouer ouvertement et publiquement le meurtre d’Uthmân et d’appliquer la loi sur ses assassins qui étaient connus et qui se trouvaient au su et au vu de tous dans l’entourage du calife. Il précisait que c’est uniquement sous cette condition qu’il lui fera allégeance et qu’il le reconnaîtra comme Calife légitime. On vois que les positions des deux hommes se heurtent déjà sur les principes avant même de passer à toute autre considération politique : l’un exige la soumission sans condition à sa légitime autorité tandis que le second annonce faut et fort sa rébellion tant que le calife n’a pas satisfait ses exigences toutes aussi légitimes en principe !
Mais pendant qu’Ali préparait son offensive depuis l’Irak, la situation s’envenimera encore puisque à partir de là beaucoup de gens dans l’entourage de Mu’âwiya commencèrent a accuser ouvertement Ali d’être de mèche avec les insurgés de Médine et qu’il avait donc approuvé le meurtre de Uthman. N’oublions pas que pour beaucoup d’autres compagnons qui ne sont pas en rapport avec Mu’âwiya pensaient pour leur part que le calife Ali contrôlait peu ou pas tous ses « partisans » et notamment les intrigants qui provoquèrent l’assassinat d’Ali se demandant du coup si il était leur otage que leur maître ! Dans les deux cas ils estimaient qu’il était impossible de le reconnaître comme calife, du moins dans ces conditions.
C’est donc sur ce dernier pont que la position d’Ali parait la plus vulnérable. Si il parait vouloir adopter la même position que celle d’Abu Bakr lors de la guerre d’Apostasie trente ans plus tôt estimant -à juste titre- qu’il avait le droit et le devoir de combattre les insoumis et tous ceux qui se rebellaient contre l’autorité légitime, une telle intransigeance de sa part s’avérera être peu sage dans les conditions actuelles : contrairement à Abu Bakr qui disposait de l’appui total et inconditionnel de tous les compagnons et donc de tous les musulmans, Ali lui est entouré d’un patchwork de partisans qui n’ont que peu de choses en commun, si ce n’est la crainte voir d’autres qu’eux prendre le pouvoir alors qu’une bonne partie des anciens sont soit contre lui, soit au mieux neutres !
En 658, quand le calife ordonnera à ses troupes de marcher contre Mu’awiya, son fils al-Hassan tentera encore une fois de l’en dissuader, mais en vain et il dut finalement se résigner à le suivre. Mu’awiya pour sa part fera de même dès qu’il aura vent des mouvements de troupes de l’Irak se dirigeant vers sa province, l’affrontement devint alors inévitable et la rencontre se fera a mi-chemin, dans la plaine désertique de Siffîn. Les deux camps se dresseront face à face durant des semaines et des pourparlers seront alors engagés pour tenter de dénouer la crise pacifiquement, mais en vain car les deux hommes ne semblent pas disposés à faire les concessions nécessaires et les hostilités furent engagées. Au bout de quelques jours de combats les troupes loyalistes et les alliés d’Ali marquèrent de nettes victoires et semblaient sur le point de gagner définitivement la bataille, mais si le camps d’Ali était plus nombreux et plus motivé, celui de Mu’awiya comptait quelques hommes d’une valeur immense qui a eux seuls peuvent changer le cours des événements, ce fut le cas du plus rusé des Arabes de sont temps : ‘Amr ibn al ‘Aass.
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