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L'arabisation de l’école algérienne, était-elle le début d'un essor ou d'une décadence ?

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  • Harrachi

    Oui, tout comme il n'y a que deux grandes familles de dialectes arabes,
    c'est pas le sujet ,mais bon j’achète ..
    réunis par leur "classique" qui est leur norme et leur véhicule commun.
    je crois que les véhicules ont empruntés des voies parallèles,l'une étant la voie de l'éloquence,l'autre la forme vernaculaire ..
    la première a été normalisée par sibaweyh et ses disciples puis modernisé par les Egyptiens et les Syro libanais au XiX éme siécle ,la seconde est un patchwork moderne de créoles plus ou moins différents ,plus ou moins proches des formes dialectales originales selon les régions,les influences des langues locales peuvent être très importantes .
    زقزق المقرقر " zegzeg el m'karkar" ,(regarde la grenouille) c'est de l'arabe,je ne sais pas encore à quelle famille il appartient ...

    Par quoi sont réunis les "rameaux" des parlers berbères actuels ?
    je suppose une forme ancienne du berbère,un paléoberbère parait il ,un linguiste nous en dira certainement plus ,bref,d'ou le travail actuel sur le berbère standard .
    Une arabité qui se partage forcément avec le reste des Arabes, et une berbérité qui se partage tout aussi nécessairement avec le reste des berbères. Donc, "algérien tout court" devient problématique si elle est prise vraiment "court".
    l'algérianité n'est pas du tout problématique,c'est un englobant qui fait sien l'ensemble de l'héritage historique de ce pays.

    L'arabe (ma langue), l'arabité (mon identité), le Maghreb (ma patrie) et l'Algérie (mon pays et ma nationalité). Tout plein de choses pardi !
    les choses chez moi sont plus simples,elles n'ont même pas besoin de se définir tellement elles sont l'évidence ,tout coule de sources..
    Dernière modification par xenon, 03 janvier 2018, 19h57.
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • Un retour sur la scène mondiale des arabes (au sens large) et leur nation musulmane du Sénégal jusqu'en Tchétchénie !? pas question.
      La francisation de l'Algérie frondeuse assurait son contrôle, feu Houari Boumediene l'avait compris, du coup on l'avait assassiné. Afin de bloquer la roue complétement on procéda par la création d'un antagonisme avec sa sœur amazigh (protégée de la disparition par le mur arabe). Finalement, ce sont des algériens qui combattront l'arabe. Une lutte intestine qui n'est pas prête à s'estomper assurée par des têtes enflées voulant créer à la hâte une langue nouvelle, faire jaillir un espéranto qui déraillera la langue de l'islam ...
      et depuis, on en est là, de retard en retard.
      Et pourquoi ce serait à l'Algérie que reviendrait la défense et la projection de cette langue de l'islam que tu chérie ? ...

      Entre la justice et ma mère je choisis ma mère disait à juste titre un grand romancier en l’occurrence Albert Camus ...

      Moi aussi entre mon identité propre et celle de substitution par ce qu' enrobée dans l'islam, c'est mon droit le plus absolu de choisir la première que j'ai tété aux sein de ma mère ! ...

      Commentaire


      • Normal, en toutes circonstances les gens "ordinaires" constituent la grande majorité de la masse. Notre Maghreb ne faisant pas exception, les arabes maghrébins ordinaires -comme moi- forment 80% des "algériens tout court" si l'on crois les sources les plus communes.
        tu ne peux pas être compté dans les 80% des "algériens tous court "puisque toi tu es d'abords un arabe algérien ou arabe maghrébin selon tes dires.
        ensuite je vois ou tu veux en revenir,mais là,,peux tu nous détailler un peu tes "sources les plus communes"?.
        Dernière modification par xenon, 03 janvier 2018, 19h23.
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        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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        • مُنَاظَرَةٌ جَميلَه ياٱلْحَرَّاشي وَكْسِينون شُكْراً

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          • Envoyé par infinite1
            Moi aussi entre mon identité propre et celle de substitution par ce qu' enrobée dans l'islam, c'est mon droit le plus absolu de choisir la première que j'ai tété aux sein de ma mère ! ...
            T'as le droit de t'isoler tant que tu veux, tu constitues déjà une infime minorité dans la minorité.
            Le retournement de veste n'est pas une noble qualité.
            وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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            • T'as le droit de t'isoler tant que tu veux, tu constitues déjà une infime minorité dans la minorité.
              Une minorité qui finirait par triompher sur un mensonge qui n'a que trop duré ...

              Le retournement de veste n'est pas une noble qualité.
              Continuer à s'aligner et patauger dans un projet de société des plus crade, n'est guère un choix de référence non plus ...

              Alors autant retourner à son originalité des plus saines .

              Commentaire


              • @Xénon

                ... la première a été normalisée par sibaweyh et ses disciples puis modernisé par les Egyptiens et les Syro libanais au XiX éme siécle ...

                Mouais, c'est à peu près cela dans l'ensemble, chose d'ailleurs que le berbère n'a jamais connu dans son histoire et d'où l'inexistence d'une forme standard de berbère ... qui reste à forcément à inventer.

                ... la seconde est un patchwork moderne de créoles plus ou moins différents ,plus ou moins proches des formes dialectales originales selon les régions,les influences des langues locales peuvent être très importantes ...

                Sans trop m'attarder sur l'inexactitude, au moins technique, de termes comme "patchwork" (terme impliquant un agencement synthétique et artificiel qui serait plutôt applicable sur le berbère standard à inventer) et de "créole" (applicable spécifiquement aux variantes de langues européennes nées à une époque bien précise dans les communautés d'esclaves africains des Antilles) par lesquels tu définis les dialectes arabes, on notera encore une fois que le sens que tu vises s'appliques tout aussi exactement aux divers dialectes et parlers berbères que nous connaissons de nos jours.

                ... zegzeg el m'karkar" ,(regarde la grenouille) c'est de l'arabe,je ne sais pas encore à quelle famille il appartient ...

                A savoir ! L'arabe est tellement riche à la base, alors si on étends le constat à toutes ses formes dialectales, ca devient un océan de richesse quasiment infini.

                ... je suppose une forme ancienne du berbère, un paléoberbère parait il,un linguiste nous en dira certainement plus ,bref,d'ou le travail actuel sur le berbère standard ...

                Tu supposes juste sur ce point, un supposé paléo-berbère (voire même proto-berbère) dont on ignore tout vu qu'il n'a laissé aucune trace écrite (quand il y eut différenciation ? quelle était la distribution dialectale à telle ou telle époque ... etc.) et qu'on ne peut que reconstituer sur des bases académiques, donc purement théorique.

                ... l'algérianité n'est pas du tout problématique,c'est un englobant qui fait sien l'ensemble de l'héritage historique de ce pays ...

                Il faut lire la phrase entière avant de proposer un commentaire : il n'a pas été dit que l'algérianité était problématique en elle-même, il a été dit que ta définition de cette algérianité "tout court" ne peut être que problématique sur le plan de la logique si parallèlement à cela tu te revendiques "berbère" (donc forcément d'un même groupe que d'autres berbères non-algériens) tout en refusant, soit disant, l'intituler berbère algérien. Simple question de bon sens ... sémantique.

                ... les choses chez moi sont plus simples,elles n'ont même pas besoin de se définir tellement elles sont l'évidence ,tout coule de sources ...

                Hmmm ... Ce n'est pas ce qui ressort des longs traités que tu publies ici-même à chaque fois que l'arabité des algériens est évoquée de quelque manière. Il y a comme une contradiction dans le propos là.

                ... tu ne peux pas être compté dans les 80% des "algériens tous court "puisque toi tu es d'abords un arabe algérien ou arabe maghrébin selon tes dires ...

                Tout d'abord, c'est toi-même qui édicte ici le principe d'une "priorité" dans les niveaux d'appartenance évoqués. Cela ne ressort nulle part dans mon propos et je ne puis donc en être comptable. De ce fait, il serait utile de préciser : l'arabité étant à la base et à l'origine même du concept d'algérianité (ce n'est pas un caractère acquis, ni un ajout postérieur, ni un élément exogène, ni un corps aggloméré ... etc.), il n'y a pas d'ordre ni de préséance entre elle et le reste des éléments constitutifs de l'algérianité.

                ... peux tu nous détailler un peu tes "sources les plus communes" ? ...

                Le sens même de "choses communes" c'est leur accessibilité et la reconnaissance générale de leur recevabilité. Pour ce cas précis, réfères toi à la première encyclopédie générale qui te tombe sous la main, ou prends n'importe quel dictionnaire de noms propres dans n'importe quelle langue qui te sied, cherches ensuite les articles genre "Algérie", "Maghreb", "Berbères" ou "Arabes" ... etc. et tu auras tous les détails "communs" que ton cœur désire ...
                Dernière modification par Harrachi78, 04 janvier 2018, 15h14.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • Harrachi

                  Mouais, c'est à peu près cela dans l'ensemble, chose d'ailleurs que le berbère n'a jamais connu dans son histoire et d'où l'inexistence d'une forme standard de berbère ... qui reste à forcément à inventer.
                  Ben si tu veux,le berbère a toujours été la langue de l'intimité du peuple,il remplissait donc cette fonction domestique et il suffisait à cela,et même si dans la cours des princes,on parle aussi berbère,il n’accède pas à une officialité qui lui permet d’accéder au rang de la langue de l'Etat,concurrencé par des langues au vecteurs culturels plus puissants comme le punique ou encore des langue liturgique comme le latin ou l'arabe classique ,ceci dit,si la majorité des langues de l'antiquité ont quasiment disparus ,le berbère lui s'est fortement maintenu,même si le domaine de la berbérophonie s'est réduit au profit de l'Arabophonie,notamment depuis la colonisation française et l'exode rurale vers les villes.
                  après effectivement,la structuration sur une forme standard du berbère,n'a pas eu lieu,les berbères n'en n'ont pas senti le besoin,mais il en va de même pour l'arabe,ni les berbères sous formes arabisée ou non,et ni les dits arabes de souche,j'entends banou hillal n'ont jamais effectué le moindre effort dans ce sens ni même écrit le moindre livre en arabe ou si peu,on peut donc regretter que nous n'ayant pas eu la chance de voir des persans ou des gens du croissant fertile prendre sur eux de donner de l'organisation et de la sophistication au champs linguistique berbère,mais était ce nécessaire à l'époque ?j'en doute.

                  Sans trop m'attarder sur l'inexactitude, au moins technique, de termes comme "patchwork" (terme impliquant un agencement synthétique et artificiel qui serait plutôt applicable sur le berbère standard à inventer)
                  il semblerait selon quelques sources consultés sur le Net,que plus de la moitié (>50%) des mots formant l'arabe standard moderne sont issus de l'effort de modernisation durant la nahda du XIX éme siècle (toujours en Egypte et dans le croissant fertile),ce sont donc des mots neufs et inventés pour l'époque,ceci pour l'agencement synthétique et artificiel,car à un moment donné de l'histoire d'une langue,il y'a toujours un phénomène de réinvention,les spécialistes de ses questions linguistiques nous en diront peut être plus .

                  et de "créole" (applicable spécifiquement aux variantes de langues européennes nées à une époque bien précise dans les communautés d'esclaves africains des Antilles) par lesquels tu définis les dialectes arabes,
                  Définition ( désolé,je me suis permis un copié collé) :En linguistique, un créole (creole en anglais, criollo en espagnol, crioulo en portugais1) est un parler issu des transformations subies par un système linguistique utilisé comme moyen de communication par une communauté importante, ces transformations étant vraisemblablement influencées par les langues maternelles originelles des membres de la communauté.

                  on notera encore une fois que le sens que tu vises s'appliques tout aussi exactement aux divers dialectes et parlers berbères que nous connaissons de nos jours.
                  Évidemment !!! beaucoup parlers berbères modernes sont très influencés par des langages autres ,c'est un processus normal d'inter pénétration,par exemple,dans le kabyle du 21 éme siècle,on trouve énormément de mots arabes berberisés,du français ou encore du turc,il faut aller chez les touaregs pour parait il retrouver une sémantique plus originelle.

                  A savoir ! L'arabe est tellement riche à la base, alors si on étends le constat à toutes ses formes dialectales, ca devient un océan de richesse quasiment infini.
                  bien sur,toutes les langues du peuple sont riches de leurs vécu quotidiens ,des évolutions de ces sociétés ,c'est ce qui fait le dynamisme des dialectes (arabes ou autres) .
                  "zegzeg el m'karkar" ,(regarde la grenouille):c'est de l'arabe de la région de sidi bel abbès ,mais c'est du berbère dans le texte,c'était un exemple pour mettre en évidence le côté extrêmement créoles des parlers maghrébins et notamment algériens.
                  Tu supposes juste sur ce point, un supposé paléo-berbère (voire même proto-berbère) dont on ignore tout vu qu'il n'a laissé aucune trace écrite (quand il y eut différenciation ?
                  je suppose par humilité,car des spécialistes (donc plus compétent que moi) ont fait des travaux dans ce domaine,quand aux traces écrites,il semblerait qu'il y'ait matière à faire de la recherche dans les écrits du lybique ancien déjà retrouvés,
                  il y'a des universitaires algériens qui travaillent dessus.
                  quelle était la distribution dialectale à telle ou telle époque ... etc.) et qu'on ne peut que reconstituer sur des bases académiques, donc purement théorique.
                  il ya des bases académiques qui peuvent être déjà reconnus dans les formes syntaxiques et grammaticales qui existent déjà et puis comme déjà évoqué plutôt haut pour l'arabe moderne,une langue peut tout à fait être re structurée par un effort de modernisation faisant appel à des outils linguistiques contemporains.
                  Hmmm ... Ce n'est pas ce qui ressort des longs traités que tu publies ici-même .
                  oh non, je publie rarement de longs traités,je n'ai le temps pour ça,je réponds parfois quand je perçois des tentatives de déformation ou d'abstraction de certains faits dûment vérifiés et relevant du patrimoine national.
                  à chaque fois que l'arabité des algériens est évoquée de quelque manière. Il y a comme une contradiction dans le propos là
                  à contrario de toi vis à vis de la berbérité,je n'ai aucun problème avec l'arabité existante en Algérie,je suis moi même arabophone,par contre,je suis totalement et irréductiblement indépendant d'une quelconque forme de subordination identitaire ou culturelle à toute autre aire civilisationnelle que la mienne,je fais miens donc tout le continuum historique et humain de ce pays depuis les temps anciens jusqu'à nos jours,évidemment,la part de berbérité ancestrale que je me revendique par simple logique statistique dans mon algérianité facilite cette translation car celle ci transcende fondamentalement toutes les époques.
                  Tout d'abord, c'est toi-même qui édicte ici le principe d'une "priorité" dans les niveaux d'appartenance évoqués.
                  pas du tout ,je parle même d'un englobant algérianisant,qui a cette possibilité d'ouvrir la porte à tout le monde et de n'en fermer aucune.
                  De ce fait, il serait utile de préciser : l'arabité étant à la base et à l'origine même du concept d'algérianité (ce n'est pas un caractère acquis, ni un ajout postérieur, ni un élément exogène, ni un corps aggloméré ... etc.)
                  ben non,par rapport à quoi l'arabité serait à l'origine du concept d'algérianité ?
                  Le sens même de "choses communes" c'est leur accessibilité et la reconnaissance générale de leur recevabilité. Pour ce cas précis, réfères toi à la première encyclopédie générale qui te tombe sous la main, ou prends n'importe quel dictionnaire de noms propres dans n'importe quelle langue qui te sied, cherches ensuite les articles genre "Algérie", "Maghreb", "Berbères" ou "Arabes" ... etc. et tu auras tous les détails "communs" que ton cœur désire ...
                  ok je vois à présent de quoi ce qu'il s'agit,il y'a peu de sources en fait ni d'études universitaires poussées ou détaillées,il existe des estimations sur un nombre donné de locuteurs de tel ou tel langue selon les régions,on estime généralement entre 20 et 30 % de la population actuel les locuteurs d'un parler berbère en Algérie(chiffres données par salem chaker),ce sont des approches empiriques évidemment et je pense qu'elles ne doivent pas être loin de la vérité,cependant,ces études n'ont pas la prétention d'aborder les approches sociologiques des références identitaires et appartenance Ethnico culturelles régionales,je pourrais te donner des exemples pour illustrer mon propos si tu veux,je pense que tu fais des confusions dans ces différentes notions.
                  Dernière modification par xenon, 04 janvier 2018, 19h07.
                  ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                  On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                  • @Abdallah

                    مُنَاظَرَةٌ جَميلَه ياٱلْحَرَّاشي وَكْسِينون شُكْراً
                    يهلا صديقنا الكريم عبد اله
                    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                    • يهلا صديقنا الكريم عبد اله
                      عبد الله

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                      • Je suis fière que Xenon et Harrachi soient algériens ,beau et riche débat où l'on apprend beaucoup de choses sur notre algérianité multiple ,deux points de vue différents et néanmoins complémentaires, sans agressivité ,sans insultes (comme on en voit ailleurs) et avec beaucoup de respect .

                        Chapeau les gars ,on en redemande .
                        L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

                        Commentaire


                        • عبد الله
                          oui c'est vrai,mais je n'arrive pas à l'écrire avec mon clavier arabe ,j'ai du me contenter donc de ce que j'ai pu mettre par écrit..
                          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                          • @Xénon (questions historiques)

                            ... Ben si tu veux,le berbère a toujours été la langue de l'intimité du peuple,il remplissait donc cette fonction domestique et il suffisait à cela ...

                            Il y a là comme un retour persistant sur une donnée que nous avions pourtant réglé plus en amont dans le débat : il n'existe pas de "langue berbère" dans la pratique (donc encore moins l'univers dans "intime" que tu évoques). Il existe un groupe de divers parlers (langues ou dialectes, ça dépend comment ca peut être vu) berbères qui descendent manifestement d'un ancêtre commun (tout comme les langues latines du latin, les dialectes arabes de l'arabe ... etc.) mais dont nous ne savons rien de pratique. Ca serait bien, au moins pour l'éthique du débat, de garder cette vérité en exergue pour éviter certaines confusions (parfois volontaires) plus en aval, dans le sens où l'on nous opposes souvent sur ce sujet un arabe classique "que personne ne parle" avec une dârija qui ne serait pas de l'arabe.

                            ... dans la cours des princes,on parle aussi berbère,il n’accède pas à une officialité qui lui permet d’accéder au rang de la langue de l'Etat,concurrencé par des langues au vecteurs culturels plus puissants comme le punique ou encore des langue liturgique comme le latin ou l'arabe classique ...

                            Si le constat que tu fais là est vrai quant au résultat, les digressions que tu y adjoints en guise de précisions le sont beaucoup moins et ca ne relève pas du détail comme le suggère ta formulation : Tout d'abord, le fait que des Etats proprement berbères aient existé au Maghreb, avant l'Islam comme après, sans que jamais une langue berbère n'ait joué le rôle d'une langue officielle ni que l'on ait observé ne serait-ce que le début d'un processus de standardisation et de l'élaboration d'une langue écrite formelle, indique plutôt que : soit qu'il n'existait pas de vecteur berbère commun à l'ensemble des Berbères dès l'Antiquité, soit qu'il était totalement déconsidéré par ses propres locuteurs. Le fait est donc bien ancien et n'a rien à voir avec l'émergence du fait arabe au Maghreb. Ensuite, si tu concèdes au punique la domination de la scène linguistique nord-africaine en son temps sur la base d'une "puissance culturelle", tu résumes le latin et après lui l'arabe aux statuts de "langues liturgiques, ce qui est totalement faux puisque le latin a eu une existence vivante et populaire dans nos contrées durant des siècles, tout comme l'arabe après lui et jusqu'à nos jours.

                            ... ceci dit,si la majorité des langues de l'antiquité ont quasiment disparus, le berbère lui s'est fortement maintenu,même si le domaine de la berbérophonie s'est réduit au profit de l'Arabophonie, ...

                            Pour être plus précis, le punique a été remplacé dans ses fonctions de langue officielle par le latin, et ensuite ce dernier a été remplacé à la fois dans ses fonctions de langue officielle et dans son rôle de langue ordinaire des populations romano-africaines par l'arabe. Ce n'est donc pas au profit des parlers berbères que cette disparation s'est faite ni par un fait berbère. C'est l'arabe, classique pour les fonctions officielles puis dialectal pour les autres fonctions, qui s'est positionné comme nouvelle langue maghrébine et qui a fini par devenir majoritaire.

                            ... notamment depuis la colonisation française et l'exode rurale vers les villes ...

                            Non, ca c'est une contre-vérité. Dès les premiers dénombrements de la population effectués par l'administration coloniale dans les années 1834 et jusqu'aux recensements et aux études ethnologiques les plus complètes effectuées dans les années 1900, il ressort toujours pour l'Algérie une proportion de l'ordre de 80% d'arabophones, avec une distribution géographique des zones berbérophones à peu près identique à la situation présente. Donc, l'arabisation de l'Algérie est un fait bien antérieur à la période coloniale française.

                            ... effectivement,la structuration sur une forme standard du berbère,n'a pas eu lieu,les berbères n'en n'ont pas senti le besoin ...

                            Comme indiqué plus haut, la question est de savoir pourquoi un tel besoin ne s'est jamais ressenti chez les concernés ? Sachant qu'il s'était constitué à divers moments de leur histoire des Etats berbères, ou tout au moins fondés et dirigés par des dynasties berbères et dont au moins une partie des souverains sont clairement attestés comme ayant étés berbérophones et parfois même exclusivement berbérophones.

                            ... mais il en va de même pour l'arabe,ni les berbères sous formes arabisée ou non,et ni les dits arabes de souche ... n'ont jamais effectué le moindre effort dans ce sens ni même écrit le moindre livre en arabe ou si peu ...

                            Pardon ? Le Maghreb n'aurait pondu aucune littérature ni aucun ouvrage en langue arabe, ou alors "si peu" ?!!!

                            ... on peut donc regretter que nous n'ayant pas eu la chance de voir des persans ou des gens du croissant fertile prendre sur eux de donner de l'organisation et de la sophistication au champs linguistique berbère ...

                            Dans la mesure où il s'agit de "regretter" des choses, ne serait-il pas plus logique de regretter le fait qu'aucun berbère à travers l'histoire et y compris sous le règne de grands souverains berbères n'ait jamais pris la peine de donner à sa propre langue le niveau de sophistication que tu décris ?
                            Dernière modification par Harrachi78, 07 janvier 2018, 17h14.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • @Xénon (questions de linguistique)

                              ... plus de la moitié (>50%) des mots formant l'arabe standard moderne sont issus de l'effort de modernisation durant la nahda du XIX éme siècle ... ce sont donc des mots neufs et inventés pour l'époque,ceci pour l'agencement synthétique et artificiel ...

                              Les matériaux étant fournis par des ressources propres à une langue déjà existante et le travail en lui-même étant fait dans le cadre des règles déjà fixées, connues et reconnues, au sein de ladite langue, on ne peut parler d'un "agencement synthétique et artificiel" (et encore moins à un "patchwork" comme tu l'a évoqué), autrement toutes les académies de langues à travers le monde seraient des "inventeurs de langues". Par ailleurs, une langue ce n'est pas un inventaire de mots, autrement l'arabe est lui-même à l'origine d'une partie non négligeable du vocabulaire de langues étrangères et aussi éloignées que le persan et le castillan, en passant par le français et l'Urdu. Ces derniers ne sont pas pour autant des "constructions synthétiques et artificielles" ni des "patchwork".

                              Ca n'a rien de comparable avec le fait de (re)créer une langue, berbère dans ce cas, qui aurait existé jadis mais dont on n'a aucun enregistrement connu ni aucune information documentée quant à sa forme et sa structure au moment où elle aurait existé.

                              ... Définition : En linguistique, un créole (creole en anglais, criollo en espagnol, crioulo en portugais1) est un parler issu des transformations subies par un système linguistique utilisé comme moyen de communication par une communauté importante, ces transformations étant vraisemblablement influencées par les langues maternelles originelles des membres de la communauté ...


                              Soyons plus pointus alors :

                              Créole : Langue transmise de parents à enfants (à la différence des pidgins), au lexique en majeure partie emprunté à une langue européenne, à la syntaxe originale, d'usage national et officiel dans plusieurs Etats.

                              Source : Dictionnaire Historique de la Langue Française
                              Les dialectes arabes maghrébins constituent un groupe de parlers dérivant eux-mêmes de deux formes d'arabe plus anciens. Il s'agit d'une évolution dialectale interne, survenue au sein d'un groupe arabophone à l'origine et cette évolution est mue de façon naturelle. Ca n'a rien avoir avec le créole, et ce n'est pas une forme de créole.


                              ... quand aux traces écrites, il semblerait qu'il y'ait matière à faire de la recherche dans les écrits du lybique ancien déjà retrouvés, il y'a des universitaires algériens qui travaillent dessus ...

                              Malheureusement, il n'y a pas assez de matière pour se faire une idée précise sur l'état de la langue à l'origine et encore moins pour se faire une idée précise de son évolution à travers le temps, de ces variations régionales à telle ou telle époque ... etc. Donc, tout travail de reconstruction repose totalement sur les théories de la linguistique et revêt un caractère totalement académique, sans lien directe avec la réalité de l'époque qui reste inconnue. Je précise ici que ce n'est pas un "problème" en soit, mais qu'il est juste nécessaire de faire cette précision pour calmer les ardeurs d'une certaine mythologie.
                              Dernière modification par Harrachi78, 07 janvier 2018, 17h19.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                              • @Xénon (questions identitaires)

                                ... à contrario de toi vis à vis de la berbérité,je n'ai aucun problème avec l'arabité existante en Algérie ...

                                Ton commentaire là soulève en moi deux réactions amusées, la première est un étonnement quant au "problème" que j'aurais vis-à-vis de la berbérité en Algérie. Pourrais-tu développer chouiya ? La seconde concerne ton "non-problème" avec l'arabité en Algérie. Je pourrais développer si tu le souhaites.

                                ... évidemment,la part de berbérité ancestrale que je me revendique par simple logique statistique dans mon algérianité ...

                                Elle est bonne celle-là ... Disons alors que chacun lira ses "statistiques" à sa convenance ...

                                ... ben non,par rapport à quoi l'arabité serait à l'origine du concept d'algérianité ? ...

                                L'arabité est à l'origine du concept d'algérianité, d'abord parce que lorsque l'idée même de nation algérienne est née la majorité des algériens étaient arabes, parce c'est en arabe que l'idée en elle-même a été exprimée pour la première fois, et parce que l'arabité en question était proclamée élément fondamental de cette algérianité à sa base, à son origine, à sa naissance. L'un ne va pas sans l'autre, et l'autre ne peut être sans l'un.

                                ... il y'a peu de sources en fait ni d'études universitaires poussées ou détaillées,il existe des estimations sur un nombre donné de locuteurs de tel ou tel langue selon les régions,on estime généralement entre 20 et 30 % de la population actuel les locuteurs d'un parler berbère en Algérie(chiffres données par salem chaker) ...

                                C'est les mêmes proportions qui sont données par toutes les statistiques, depuis le début du 19e siècle apr. J.-C.

                                ... cependant,ces études n'ont pas la prétention d'aborder les approches sociologiques des références identitaires et appartenance Ethnico culturelles régionales,je pourrais te donner des exemples pour illustrer mon propos si tu veux,je pense que tu fais des confusions dans ces différentes notions ...

                                Vas-y ?
                                Dernière modification par Harrachi78, 07 janvier 2018, 13h29.
                                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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