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Algérie : Eaux bleues et sable doré

vendredi 27 août 2004, par Hassiba

Depuis les rives d’une Méditerranée parsemée de beaux coins et d’installations touristiques modernes, jusqu’aux profondeurs du désert, en passant par des régions d’une impressionnante beauté naturelle, l’Algérie s’étale telle une mosaïque multicolore chargée des plus riches échantillons, de la variété amassée durant des siècles d’histoire et conservée grâce à un solide amour pour les traditions.

Alger, la capitale, a une ambiance de ville aux touches européennes héritées de la longue domination française qui a laissé son empreinte dans des cours et des boulevards où perdure la trace de ses riches édifices, de ses grandes places et de ses belles avenues, alternant avec des rues qui montent vers le ciel, par les collines, à travers un labyrinthe de ruelles étroites et pittoresques où l’ombre des auvents invite à la promenade entre des façades d’une blancheur éblouissante tachetée de teintes bleutées.

De l’Empire romain à la culture musulmane
Parmi les nombreux endroits qui invitent à la visite, il y a lieu de citer le monument érigé en l’honneur des combattants de l’indépendance, sur les hauteurs dominant la ville et offrant une ample vue sur son port et sa baie. De l’autre côté de la ville, proche de la Casbah, le palais du bey, en cours de reconstruction, offre une vision de la véritable architecture et de la vie de palais, à l’intérieur des anciennes demeures de la noblesse.
Surplombant la mer, le Bastion 23 accueille entre ses murailles et ses édifications typiques le plus important centre d’apprentissage de la musique et abrite aussi d’autres activités culturelles.

En contrebas, la mer s’étend tout au long de la grande baie, au centre de laquelle se trouve le port qui connaît une activité incessante et un trafic maritime de grande importance commerciale.

Mais en Algérie, pays d’une extension impressionnante, il faut quitter la ville pour jouir de la visite d’endroits où sont conservées les ruines d’importants sites romains comme Timgad, l’ancienne Thamugadi, fondée en l’an 100 avant J.-C., sous le royaume de l’empereur Trajan et qui constitue l’une des cités les plus importantes de l’histoire de la civilisation romaine du nord-est de l’Algérie.
Au milieu des ruines de Timgad, on peut observer de nombreux édifices qui abritèrent à l’époque, l’administration romaine, ainsi que les temples et des lieux consacrés au commerce, à divers métiers et à des installations artisanales. Plusieurs pièces et ustensiles qui y ont été découverts, sont exposés actuellement dans le musée situé près des ruines. Un bel arc, bien conservé, attribué à Trajan, sert de fermeture à une large avenue qui conserve une partie de ses pavés primitifs, alors que ses sveltes colonnes nous rappellent 1’endroit où s’élevait le capitole. Le forum, l’amphithéâtre, le marché et autres constructions, jalonnent une grande enceinte où l’on s’attelle à la tâche pour sauvegarder là richesse des ruines historiques.

Poursuivant le parcours dans les environs de l’impressionnante ville de Constantine, la ville de Guelma, située au sud de Annaba, offre la possibilité de contempler l’un des plus beaux théâtres romains de la région où s’est installée la colonie romaine, du temps de Trajan, sur ce qui avait été, auparavant, une importante ville numide et plus tard, une colonie phénicienne.

Continuant dans la même zone, on peut visiter les traces laissées par les anciennes populations de Madaure, une ville tranquille où se trouvaient d’importants centres d’enseignement qui abritèrent entre leurs murs, des penseurs et des hommes de lettres tels que Apulée, considéré comme le grand maître de la littérature africaine. Son beau théâtre et ses ruines sont la preuve de l’importance culturelle de cet endroit où la chaleur vous incite à la recherche d’un abri à l’ombre des colonnes et des murs.

Près de Constantine, la ville de Sétif, plusieurs fois millénaire, conserve les traces de ses époques barbare, romaine, vandale, byzantine, puis musulmane, où se trouvent les restes de la tombe de Scipion, ainsi que des constructions aussi belles que la mosquée El Atk, et de ce qui reste de la ville byzantine où des vestiges archéologiques et historiques de la ville de Djamila, classés patrimoine de l’humanité, viennent compléter avec les ruines romaines un ensemble de grand intérêt.
Toute cette région intéressante, loin de la capitale et proche de la frontière avec la Tunisie, nous offre une vision différente d’un pays qui conserve les traces de son histoire dans laquelle on peut lire l’importance qu’il a eue, lorsque du temps de l’Empire romain, et plus tard sous la civilisation byzantine, il était considéré comme une enclave privilégiée du nord d’un continent plein de surprises et d’endroits intéressants.

Saint Augustin,
un Algérien universel

Saint Augustin, le grand théologue dont la célébrité s’est étendue à toute la chrétienté, est né dans la ville de Thagaste, appelée actuellement Souk-Ahras, le 13 novembre 354, fils de païen et d’une fervente chrétienne nommée Monique, il passa toute sa jeunesse dans les environs et suivît ses études dans les lycées et les universités de Thagaste, Madaure et Carthage, avant d’entreprendre des voyages qui le menèrent vers des endroits lointains tels que Rome et Milan, où il se convertit au christianisme et consacra sa vie à la philosophie et à la théologie à un tel point qu’il se fit baptiser par l’évêque Ambroise de Milan.
Il laissa de nombreuses traces et il existe à Taghaste un club de réflexion qui se réunit fréquemment sous la coupe de l’olivier sous-lequel méditait le saint évêque et qui est considéré comme une relique dans son village natal, tout comme est conservée sa grande œuvre léguée à la postérité et qui comprend plus de 113 traités, 218 lettres et plus de 500 serments avec des études approfondies de la Bible, dont ses célèbres Confessions, dans lesquelles il relate l’expérience de sa rencontre avec la foi en Dieu et l’importante apologie du christianisme dans La Ville de Dieu, avec beaucoup d’autres œuvres divulguées parmi les croyants du monde entier.

Investi de la dignité d’évêque, saint Augustin était un penseur qui réalisa un labeur pastoral remarquable en contribuant à la connaissance de la foi chrétienne et en divulguant ses profondes études sur certains de ses dogmes et matières les plus importants. Dans la ville de Annaba se trouve la basilique de saint Augustin où reposent ses restes et qui constitue un lieu de pèlerinage pour des milliers de catholiques qui voyagent en terre d’Algérie avec le principal objectif de suivre les traces d’un père de l’Eglise profondément enraciné dans l’histoire de l’Algérie.

Technologie espagnole dans le développement de l’Algérie
Dans un pays destination privilégiée en Afrique du Nord comme l’Algérie, qui a des rythmes de développement considérables et qui voit son avenir dans l’industrie et le tourisme, l’empreinte espagnole se laisse sentir dans l’apport d’une technologie fondée essentiellement sur la direction et la gestion et qui connaît actuellement un développement dans le domaine des technologies appliquées à la construction que ce soit pour l’habitat, les centres d’attraction ou les sièges des institutions officielles ou encore en ce qui a trait à l’édification d’importants complexes appelés à désengorger les centres urbains les plus saturés.

Dans cette tâche se trouve immergé le prestigieux studio d’engineering et d’architecture de Perez Guerras qui, il y a deux ans, joint à ses studios de Madrid, Alicante, Benidorm, Marbella et Valence, une délégation à Alger, installée dans la moderne municipalité de Zéralda, à partir de laquelle il réalise des projets, dirige et contrôle de nouvelles constructions en y apportant des innovations d’une grande valeur professionnelle.

Dans le studio algérien, le conseiller de la compagnie, Enrique Herrera, une personne qui a d’excellentes relations à tous les niveaux dans les milieux professionnels et pavés d’Alger, établit les contacts nécessaires pour l’expansion de la firme et l’obtention de nouveaux contrats. A ses côtés, Jaime Navascues, dirige la délégation et adapte les travaux du studio aux nécessités d’un pays dont la complexité requiert une attention permanente.
Parmi les projets réalisés ou en voie, il existe certains aussi prestigieux que la direction technique de la construction d’un hôtel cinq étoiles, le projet d’un auditoire de six cents places dans la ville nouvelle de Sidi Abdellah ou une participation dans le projet ambitieux d’un nouveau cyberparc pour lequel l’équipe a conçu, entre autres éléments, l’impressionnant et non moins majestueux portail.

Le prestige de l’équipe de Perez Guerras à Oran est important pour ceux des techniciens espagnols qui réussissent dans la dure concurrence avec les multinationales intéressées par l’obtention d’une place dans un marché qui offre d’importantes perspectives d’avenir.

Mouton et couscous
dans la gastronomie algérienne

La gastronomie algérienne, sans prétendre déprécier d’autres apports culinaires non moins intéressants, accorde une attention particulière, comme dans presque tous les pays musulmans, au mouton qui se prépare de différentes manières : accompagné de divers légumes de potager ou rôti, doré au four ou sur la braise, servi avec les célèbres couscous que l’on peut savourer selon les arômes que leur donne un savant mélange d’épices.

Le grand plat algérien
Magnifiques les chorbas ou soupes aux riches nuances gustatives, comme la constantinoise ou la chorba frik.
Quant au couscous, il est nécessaire de mentionner une variété : le mesfouf. Il est fait à base de semoule fine, cuite à la vapeur, avec une légère touche aromatique. Parsemé de raisins secs, on assaisonne généralement le plat d’un miel extrait des excellentes ruches des régions à la végétation variée du pays.

Dans toute la région nord-est de l’Algérie, plus particulièrement tout près de Constantine, plantée de champs d’oliviers, dans certains cas centenaires, on élabore une huile d’olive de très haute qualité, appelée habituellement « huile du pays des Berbères », pour laquelle sont mobilisées les meilleures récoltes dans une zone où tant la culture du fruit que sa collecte sont menées avec soin, tout comme l’élaboration de l’huile à partir d’une presse manipulée, depuis des années, avec grande délicatesse.

Il va sans dire que cette huile est délicieuse quand elle est prise crue, en faisant une chose aussi simple qu’agréable comme y tremper le pain rustique qui accompagne les repas dans la plupart des foyers. Un pain à la croûte consistante et à la mie spongieuse dans lequel persiste souvent l’odeur des fours traditionnels.

Source : La Nouvelle République