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Ali Lamrabet interdit d’exercer au Maroc

mardi 12 avril 2005, par nassim

Au terme d’un procès pour diffamation, le journaliste Ali Lamrabet a été interdit d’exercer au Maroc pour une période de dix ans.

Le journaliste franco-marocain Ali Lamrabet, connu pour ses démêlés avec les autorités marocaines, a été interdit mardi 12 avril d’exercer son métier au Maroc pendant 10 ans au terme d’un procès en diffamation, a-t-on appris à Rabat de source judiciaire. Le tribunal de première instance de Rabat s’est prononcé dans un procès lancé contre Ali Lamrabet le 5 avril par Ahmed Kheir, porte-parole de l’Association des Parents des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf (PASVERTI).

Position officielle

La plainte se fondait sur des déclarations

Ali Lamrabet interdit d’exercer au Maroc.

du journaliste à l’hebdomadaire marocain Al Moustaqil, publiées en janvier, selon lesquelles les réfugiés saharouis de Tindouf (sud-ouest algérien) "n’ont aucune envie de rentrer au Maroc" -et qu’ils n’auraient au demeurant "aucune difficulté" à le faire, via la Mauritanie. Ces propos contredisent la position officielle marocaine, sur ce dossier ultra-sensible, pour qui les réfugiés sahraouis sont "séquestrés" par le front Polisario - l’organisation armée qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental avec le soutien de l’Algérie.

Demande d’annulation du verdict

Le syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a réclamé, cet après-midi, l’annulation du verdict contre Ali Lamrabet, estimant que la peine d’interdiction d’exercer le journalisme n’était pas applicable dans ce procès en diffamation. "Nous réclamons l’annulation de ce verdict parce qu’il est basé sur un texte de loi qui n’a rien à voir avec la profession", a déclaré Younes Moujahid, secrétaire général du SNPM, en allusion au fait que le tribunal se soit référé au Code pénal et non au Code de la presse. Ali Lamrabet avait notamment été condamné en 2003 à trois ans de prison pour "outrage au roi" et avait été gracié par Mohammed VI après sept mois de prison en janvier 2004.

"Attitude anti-démocratique"

"La demande ne signifie pas pour autant que nous appuyons les pratiques journalistiques de Lamrabet, en particulier lorsqu’il s’attaque ou diffame ses confrères", a ajouté Younes Moujahid. "Le plus grave, c’est que Lamrabet se soit lié avec la droite espagnole fasciste, notamment lorsqu’il a qualifié le Maroc de complice dans les attentats du 11 mars", a poursuivi le secrétaire général du SNPM.
"De plus, Ali Lamrabet a affirmé que son nouveau journal serait financé par les services secrets étrangers", a souligné Younes Moujahid, assurant que "cette attitude ne peut être accepté dans aucune démocratie".

Source : permanent.nouvelobs.com