Angela Merkel, chancelière d’Allemagne

A 51 ans, Angela Merkel, physicienne de formation, devient le huitième chancelier de l’après-guerre. Elle avait besoin de 308 voix pour être désignée par la chambre basse du Parlement allemand. Elle a obtenu bien davantage, avec 397 voix contre 202, et deux abstentions. Toutefois, signe des difficultés potentielles qui l’attendent, plus de 50 membres de sa "grande coalition" gauche-droite, qui représente 448 des 614 sièges du Bundestag, ont voté contre elle.

Angela Merkel a accueilli les résultats du vote avec un sourire. "J’accepte les résultats du vote", a-t-elle seulement déclaré, fidèle à sa réserve habituelle. Gerhard Schroder, qui n’avait renoncé à briguer la chancellerie que trois semaines après les élections serrées du 18 octobre, s’est levé le premier pour aller la féliciter. Après une brève cérémonie au palais de Charlottenburg avec le président Horst Kohler, la patronne de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), arrivée en tête du scrutin juste devant le Parti social-démocrate (SPD) de Schroder, est revenue devant les députés pour prêter serment. L’ancienne fille de pasteur, qui a grandi dans l’ex-RDA officiellement athée, a terminé par la formule facultative "avec l’aide de Dieu", que son prédécesseur avait omise.

La passation de pouvoir a eu lieu dans la journée. Angela Merkel a pris possession de la nouvelle chancellerie berlinoise, imposant cube de béton et de grès face au Reichstag restauré, dont elle est le deuxième locataire. Après des semaines de difficiles tractations, Angela Merkel prend ainsi la tête d’un improbable gouvernement partagé entre la CDU-CSU (Union chrétienne-démocrate et son parti frère bavarois, l’Union chrétienne-sociale) et le SPD (Parti social-démocrate). Reste qu’Angela Merkel va devoir coordonner l’action d’un attelage de raison qui succède à l’alliance rouge-verte du SPD et des Verts.

Synthèse de Souad
D’après AP