Ariel Sharon en appelle à la France

Interrogé sur France-3, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a confirmé au sujet du désengagement de Gaza que « tout se fera en temps et en heure selon la décision du gouvernement et du Parlement. Tout se réalisera et commencera le 15 août ». Mais pour le reste, « si le terrorisme continue, la feuille de route ne sera pas mise sur la table ni débattue », a-t-il averti sur France-2. « Dans ce contexte, la France peut faire comprendre aux Palestiniens qu’il faut avancer dans les négociations et lutter contre le terrorisme », a estimé M. Sharon sur TF1. « Ce sont des mots clairs que l’ont peut attendre des Français et qui sont susceptibles de faire avancer le processus de paix ».

Interrogé sur les menaces qui pèsent sur lui, Ariel Sharon a répondu : « je n’ai pas peur ». « Je n’ai pas changé mon emploi du temps » ni « mon programme de travail » et « je ferai exactement ce qui a été décidé par mon gouvernement ». Le Premier ministre israélien, qui doit regagner Israël vendredi matin, s’était entretenu jeudi dans la matinée avec Philippe Douste-Blazy. Le ministre français des Affaires étrangères, qui doit se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens du 4 au 7 septembre, a souhaité que l’Union européenne « joue un rôle de plus en plus important » dans la région, rappelant l’attachement de la France à « la coexistence pacifique de deux Etats » telle que déterminée dans la feuille de route pour la paix.

Ariel Sharon a également rencontré les représentants de la communauté juive de France. Avec quelque 600.000 membres, la France compte la deuxième communauté juive dans le monde hors d’Israël, derrière les Etats-Unis. « Ces dernières années, alors que (...) l’antagonisme entre Israël et le monde avait atteint un pic, vous êtes restés, déterminés, à nos côtés. Israël vous en est reconnaissant », leur a-t-il dit.

« Aujourd’hui, il est clair que le terrorisme n’est pas uniquement un problème israélien », a-t-il souligné. « Vous ne pouvez pas faire de compromis avec le terrorisme » et « le monde doit unir ses efforts pour (le) combattre ».
Comme à son arrivée, Ariel Sharon a à nouveau salué le « rôle important » joué par la France, notamment au Liban et dans les négociations sur le programme nucléaire iranien. « Sur ces questions, la France, dirigée par le président Chirac, comprend les dangers qui existent et les affronte avec courage et détermination », a-t-il souligné, avant de rendre une nouvelle fois hommage à l’action de Paris contre l’antisémitisme.

« Je vois le combat mené par le gouvernement français, par le président Chirac, contre cet antisémitisme », a-t-il souligné sur France-2. « Ce qui se passe ici peut vraiment être un modèle, un exemple pour les autres gouvernements d’Europe ».

Par AP