Accueil > INTERNATIONAL > Ariel Sharon invité, lundi, dans le ranch de George Bush

Ariel Sharon invité, lundi, dans le ranch de George Bush

dimanche 10 avril 2005, par Hassiba

Ariel Sharon s’est envolé, dimanche 10 avril, pour les Etats-Unis, où le président américain George Bush le recevra, lundi, dans son ranch de Crawford, au Texas.

Pour cette dixième visite aux Etats-Unis depuis son arrivée au pouvoir en 2001, le chef du gouvernement israélien bénéficiera ainsi pour la première fois du traitement particulier que Bush réserve à ses hôtes préférés. Les deux hommes tiendront à l’issue de leur entretien une conférence de presse commune à 12 heures locales (17 heures GMT).

M. Bush devrait logiquement renouveler son soutien au plan de retrait de Gaza que M. Sharon entend mettre en oeuvre à compter de juillet malgré la vive opposition des nationalistes et orthodoxes juifs, qui menacent de s’opposer physiquement au démantèlement des 21 colonies de la bande de Gaza.

En dépit de leurs relations étroites, M. Bush a laissé paraître à plusieurs reprises ces derniers jours une certaine impatience sur la question des colonies israéliennes en Cisjordanie. Il a répété vendredi, après l’avoir fait une première fois mardi dernier, que "la Feuille de route fixe des obligations claires sur les colonies et je m’attends à ce que le premier ministre (Sharon) respecte ces obligations".

LE DÉMENTI DU PRÉSIDENT AMÉRICAIN
Le courroux américain a été provoqué par la décision des autorités israéliennes de construire 3 500 logements supplémentaires à Maalé Adoumim, la plus importante colonie de Cisjordanie (28 000 habitants). Ce projet, dont le but est de relier cette colonie, la plus importante de Cisjordanie, à Jérusalem, annexe des territoires de Cisjordanie que revendiquent les Palestiniens pour leur futur Etat. En outre, ces derniers redoutent de se voir privés de la sorte d’un accès à Jérusalem-Est, partie de la ville sainte qu’ils revendiquent.

Depuis que George W. Bush a estimé il y a un an qu’il était "irréaliste" d’envisager une frontière entre Israël et le futur Etat palestinien revenant au tracé de 1949, les Israéliens considèrent que ces colonies font partie intégrante de leur territoire. Ils ont été manifestement été pris à revers par les récentes déclarations du président américain.

Les responsables israéliens ont tenté dans un premier temps de minimiser le différend, soulignant que seul le plan de retrait de Gaza présenté par Ariel Sharon serait à l’ordre du jour des entretiens de Crawford. Le vice-premier ministre israélien Shimon Peres a ainsi affirmé, vendredi , que la question des colonies de Cisjordanie ne figurerait pas au menu du sommet. Mais quelques heures plus tard tombait le démenti du président américain : "J’ai évoqué la question des colonies publiquement", a rappelé ce dernier, "je le ferai en privé également".

"PROGRESSER SUR LE PLAN DE RETRAIT"
Les entretiens, lundi, porteront toutefois essentiellement sur le retrait israélien de Gaza, qui doit débuter fin juillet et s’accompagner de l’évacuation des 8 000 colons de ce territoire, en plus de ceux de quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie. "La rencontre va s’attacher principalement à progresser sur le plan de retrait et à inciter les parties à se concentrer sur la Feuille de route", a souligné le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan.

Ce retrait ne fait pas partie de la Feuille de route, soutenue par les Etats-Unis, les Nations Unies, l’Union européenne et la Russie, qui définit les étapes devant conduire à un Etat Palestinien indépendant. L’objectif initial était d’y parvenir d’ici la fin 2005 mais George W. Bush a repoussé cette échéance à la fin de son second mandat en 2008.

Par AFP et Reuters, lemonde.fr