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Ben Ali invite Sharon

samedi 26 février 2005, par nassim

C’est officiel, Ariel Sharon a accepté l’invitation que lui a adressée Zine Al Abidine Ben Ali pour participer à une conférence scientifique du 16 au 18 novembre 2005.

L’information a été confirmée par les milieux officiels tunisiens aux agences de presse. Tout porte à croire que le coup d’envoi de la normalisation israélo-arabe passera par Tunis. “Le sommet mondial sur les sociétés d’information (SMSI) est un sommet mondial où tous les pays du monde sont invités”, avance-t-on dans la capitale tunisienne pour justifier l’invitation.

Les officiels tunisiens donnent l’impression de dégager toute responsabilité quant à la présence annoncée d’Ariel Sharon à Tunis, en novembre prochain, en précisant que leur pays n’est que la terre d’accueil de cet événement dont l’organisation est assurée par l’Organisation des nations unies. Ceci étant, la Tunisie, qui entretient depuis 1996 avec Israël des relations à travers des bureaux d’intérêts, passe à la vitesse supérieure avec l’invitation officielle adressée par le chef de l’État tunisien au premier ministre israélien, que ce dernier s’est empressé d’accepter. Il s’agira d’un sans précédent dans les relations israélo-arabes, si l’on excepte les relations qu’entretiennent des pays comme l’Égypte ou la Jordanie, possédant des accords de paix avec Israël. En effet, aucun pays arabe n’a adressé une invitation officielle de ce genre à un chef du gouvernement israélien. Le porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères s’est déclaré très satisfait de cette invitation qui “pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays” et entre l’État hébreu et “d’autres pays arabes”. Il a notamment ajouté que Sylvan Shalom avait eu avec son homologue tunisien, Abdelbaki Hermassi, un entretien sur le sujet au début de la semaine.

Le chercheur israélien Barry Rubin a mis l’accent sur le fait “qu’il s’agit là d’un développement de première importance, qui s’inscrit dans une volonté générale de certains pays arabes de jouer un nouveau rôle dans le processus de paix au Proche-Orient”. Il y a lieu de rappeler que le chef de la diplomatie israélienne avait évoqué, lundi dernier, la possibilité que “dix pays arabes ouvrent une représentation diplomatique” en Israël, précisant qu’il s’agissait de pays d’Afrique du nord et du Golfe. Shalom a annoncé qu’outre le Maroc qui possède un bureau de représentation et la Tunisie un bureau d’intérêts à Tel-Aviv, Oman et le Qatar leur ont emboîté le pas, même si leurs activités ont été gelées à la suite du déclenchement de l’Intifadha en septembre 2000. Les derniers développements à travers le rapprochement palestino-israélien semblent précipiter les choses pour une normalisation généralisée entre les pays arabes et l’État hébreu. La Tunisie prend ainsi les rênes de l’opération en attendant d’autres initiatives. C’est une véritable embellie diplomatique qui est en train de prendre forme dans une région où Washington fait le forcing pour imposer sa “pax americana” et son projet de “Grand Moyen-Orient”.

Les pays arabes entretenant des relations avec Israël
Depuis 1989, Israël entretient ou a entretenu des
relations officielles avec les pays arabes suivants :

 Égypte : Après l’accord de paix de 1979, Israël et l’Égypte ont noué des relations diplomatiques entières en 1980. Cependant, en novembre 2000, l’Égypte a rappelé son ambassadeur pour protester contre la répression par l’armée israélienne de la seconde Intifadha, le soulèvement palestinien. L’annonce du retour de l’ambassadeur égyptien à Tel-Aviv a été faite le 8 février 2005.

 Jordanie : À la suite de l’accord de paix de 1994, la Jordanie et Israël ont noué des relations diplomatiques. Cependant, Amman a rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv pour protester contre l’emploi démesuré de la force dont faisait preuve, selon elle, l’armée israélienne pour mater l’Intifadha. La Jordanie a renvoyé un ambassadeur à Tel-Aviv en février 2005.

 Mauritanie : La Mauritanie a établi des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs avec Israël en octobre 1999, les deux pays étant liés par des sections d’intérêt depuis 1996.

 Maroc : Israël a ouvert un bureau de liaison à Rabat en 1994, le Maroc ouvrant son bureau à Tel-Aviv en 1995. Le royaume a suspendu ses relations en octobre 2000, conditionnant la réouverture de sa représentation à “l’évolution du processus de paix”.

 Qatar : Le Qatar abrite une représentation commerciale israélienne depuis 1996.

 Sultanat d’Oman : Le Sultanat et Israël ont ouvert des représentations commerciales à Tel-Aviv et Mascate en 1996. Le 12 octobre 2000, Oman a annoncé la fermeture de son bureau.

 Tunisie : En 1996, la Tunisie et Israël ont ouvert des “bureaux d’intérêts” à Tel-Aviv et Tunis et désigné des “représentants permanents”. En octobre 2000, la Tunisie a gelé ses relations en protestation contre la répression de l’Intifadha.

Par K. ABDELKAMEL, liberte-algerie.com