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Bush nargue les Arabes

samedi 26 mars 2005, par nassim

Le sommet arabe d’Alger à peine terminé et le plan de paix adopté au sommet de Beyrouth en 2002 et entériné les 22 et 23 mars, Bush a encore une fois apporté son soutien ferme à la politique israélienne en Palestine et par là même un appui au gouvernement d’Ariel Sharon.

En effet, Washington, par la voix de son ambassadeur à Tel-Aviv, a soutenu hier le maintien de blocs de colonies en Cisjordanie, avant un débat crucial au Parlement israélien sur le retrait de Ghaza, provoquant une vive protestation palestinienne. D’ailleurs, pratiquement à la veille de l’ouverture du sommet d’Alger, le 20 mars plus exactement, le gouvernement d’Ariel Sharon donnait son feu vert pour l’implantation de nouvelles colonies avec la construction de 3500 logements non loin d’El Qods.

Le soutien américain est jugé par les observateurs comme étant particulièrement bienvenu pour le Premier ministre de droite israélien Ariel Sharon, qui fait face à une très forte opposition dans son propre camp à son « plan de désengagement », portant essentiellement sur le retrait de la bande de Ghaza, prévu pour cet été.Les Palestiniens ont exprimé leur colère sur le terrain par des manifestations qui ont été sauvagement réprimées par les soldats israéliens comme ce fut le cas à Deir Ballout près de Kalqyya où plusieurs dizaines d’entre eux ont été blessés alors qu’ils protestaient contre la construction sur leurs terres du « mur de la honte ». Et au plan diplomatique à travers les propos du Saeb Erakat : « Les Etats-Unis ne peuvent négocier au nom du peuple palestinien. Ce que Bush a promis à Sharon est inacceptable. La colonisation est illégale partout en Cisjordanie. » « L’administration américaine doit contraindre le gouvernement israélien à cesser toutes les activités de colonisation immédiatement, car leur poursuite anéantit toute chance de parvenir à la paix entre Israël et les Palestiniens », a-t-il poursuivi.

Faut-il rappeler que le président Bush avait déclaré le 14 avril lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon à Washington : « Il est irréaliste de penser que le résultat des négociations sur un règlement définitif aboutira au retour total sur les frontières de l’armistice de 1949. » Ce qui en d’autres termes permet au président américain d’évacuer définitivement la question des réfugiés palestiniens et leur retour sur les territoires occupés depuis, comme le prévoit la résolution 194 des Nations unies et dont les Arabes ont demandé, encore une fois, son application en tant qu’élément du plan de paix lors du sommet d’Alger. Israël a immédiatement interprété cette prise de position américaine comme un soutien au maintien de blocs de colonies en Cisjordanie. C’est la première fois qu’un responsable américain abonde publiquement en ce sens. Ariel Sharon, qui doit rencontrer le président Bush au Texas le 11 avril prochain, devrait voir l’appui apporté par l’Administration Bush davantage conforté.

C’est sans doute ce qui amené le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï à appeler quant à lui, jeudi, Washington à adopter une position « claire et ferme » sur la colonisation juive en Cisjordanie, lors d’une rencontre avec deux émissaires américains. « Nous voulons une position américaine claire et ferme concernant les plans appliqués par le gouvernement israélien d’agrandissement de trois blocs de colonies en Cisjordanie et de poursuite de la construction du mur », a déclaré M. Qoreï. Ce qui n’a pas tardé puisque le lendemain Washington s’exprimait par la voix de son ambassadeur en Israël. Pour sa part, le haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne Javier Solana s’est dit, hier à Bruxelles, « préoccupé » par les projets d’extension de colonies israéliennes en Cisjordanie et a appelé l’Etat hébreu au gel des implantations.

La décision israélienne d’accorder de nouveaux permis de construire « contrevient à l’engagement des parties de s’abstenir de toute mesure unilatérale pouvant affecter un règlement final » du conflit israélo-palestinien, a déploré M. Solana. « L’Union européenne attend du gouvernement israélien qu’il se conforme à ses obligations telles que prévues dans la Feuille de route, s’agissant notamment du gel des implantations », a-t-il déclaré. Mais il ne faut pas être grand clerc pour deviner qu’Israël n’entend pas du tout se conformer à une Feuille de route qu’il a déjà expurgée de tout ce qui peut gêner ou compromettre sa politique de colonisation qui est la base de sa survie.

Par Reda Bekkat, elwatan.com