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Chants de femmes en Kabylie

dimanche 18 décembre 2005, par Bilal

De l’auteur Mehenna Mahfoufi, « Chants de femmes en Kabylie » est tiré de la thèse de doctorat en ethnomusicologie qu’il avait soutenue à Paris X Nanterre, intitulé : Répertoire musical d’un village berbère d’Algérie.

« Chants de femmes en Kabylie » de Mehenna Mahfoufi.

Pour chaque genre musical est consacré un chapitre. Dans chaque rite, accompagné de l’un de ces genres musicaux, est intégré un corpus de chants exécutés en la circonstance. Ils sont transcrits dans les versions kabyle et française. Ces chants ont été recueillis dans plusieurs villages, notamment à Aït Issaâd, Mezeguène (Illoula), Igourès, Aït Hichem, Taourirt Ath Menguellath et Agouni N’Tslant (Aïn El Hammam), Taourirt Amokrane (Larbaâ Nat Irathen) et Tala Gehya, petit hameau du village Aït Brahim (Aït Ouagnoun).

Ces missions de terrain ont été réalisées du 23 avril au 17 mai et du 5 au 28 septembre 1982 ; du 25 juillet au 22 août 1983 et, enfin, du 25 mars au 2 avril 1984. L’avantage de telles enquêtes est de connaître les nuances sur un mot, un genre musical, un rite ou un événement entre autres. Vu que d’un village à un autre, ou d’une tribu à une autre, il existe de légères différences quant à l’application d’un événement et les rites et chants qu’il suscite en la circonstance.

Cependant, l’auteur de « Chants de femmes en Kabylie » a étudié ces rites et genres dans un seul village, en l’occurrence Aït Issaâd, commune d’Ifigha (Azzazga) avec comme période, l’année 1986. Période durant laquelle ces rites et chants sont en phase de déperdition vu les mutations sociales que vit la région. L’auteur de définit la musique villageoise, comme « musique composée, interprétée et transmise par les seuls villageois. » (P. 46) Dans chaque rite, sont étudiés la dimension de l’espace et du temps des chants exécutés en conséquence et le rôle de chaque partie pour marquer l’événement (l’individu, la société, le village, le quartier, la famille, l’homme et la femme). D’où le recours par l’auteur à des approches sociologiques tout en s’intéressant aux détails et indices, éléments importants dans les recherches en sciences humaines. Aussi, à titre comparatif, il a pris soin de faire des rétrospectives, d’aborder d’autres genres musicaux et rites.

Mehenna Mahfoufi, l’auteur de « Chants de femmes en Kabylie » conclut (en résumé) que « les chants spécifiques villageois sont tous et en tous les cas exécutés par les seuls habitants du village, en l’occurrence les femmes » (p. 263). D’où cette « Autarcie musicale » qui caractérise le répertoire de ces chants. Comme « la pratique musicale est une activité codifiée dans le cadre de la société villageoise » (p 266). Et « tous les champs du corpus sont homophoniques et se réalisent acapella, à l’exception du chant de joute, opposant les brus et les belles-mères que les femmes accompagnent parfois d’une percussion ». (p 268).

Synthèse de Billal
D’après El Watan