Charm El-Cheikh : Six pakistanais recherchés

Selon une source sécuritaire, la police égyptienne a retrouvé dans un hôtel les passeports des six ressortissants pakistanais arrivés le 5 juillet à l’aéroport du Caire avant de rallier Charm El-Cheikh. Quarante-huit heures après les trois attentats quasi simultanés qui ont endeuillé la plus célèbre des stations balnéaires égyptiennes, la police a fait placarder leurs portraits dans les postes de police dans la région.

L’un d’entre eux pourrait avoir été tué dans les explosions, selon la police. Deux villages, Khouroum et Roueissat, dans le sud de la péninsule du Sinaï, à 30 km de Charm El-Cheikh, où se cacheraient deux des Pakistanais soupçonnés d’avoir participé aux attentats, ont été cernés, lundi par la police égyptienne, selon des sources sécuritaires. Des échanges de tirs ont eu lieu lors de cette opération. « Deux Pakistanais ont été localisés là, et il y a des soupçons que les bombes ont été assemblées dans cette région », a-t-on indiqué de même source, précisant que l’opération avait commencé dans la nuit de dimanche à lundi. Lundi, de nouveaux détails ont été révélés de sources policières sur ces trois attaques qui ont eu lieu samedi vers 01h15 locales, et dont deux ont été menées à l’aide de voitures piégées. Selon ces sources, la première explosion a eu lieu près du souk de la vieille ville quand la police a intercepté pour un contrôle une voiture se dirigeant vers un hôtel non identifié.

Le (ou les) terroriste(s) a alors actionné la charge explosive. Une voiture a ensuite forcé l’entrée de l’hôtel 4 étoiles Ghazala Gardens, et son conducteur a actionné une charge d’environ 300 à 400 kg d’explosif, périssant dans l’attentat, le plus meurtrier, précise-t-on de mêmes sources.

Le troisième attentat, perpétré à l’aide d’un colis piégé, a eu lieu dans un parking, proche de cet hôtel. Au total, quelque 600 kg d’explosifs auraient été utilisés par les auteurs des attentats. Ils auraient été cinq à y participer directement, en plus d’un nombre inconnu d’autres personnes impliquées dans sa préparation, indique-t-on de sources proches de l’enquête.

Sans établir jusqu’à présent une corrélation entre les attentats de Londres et ceux de Charm El-Cheikh, plusieurs experts estiment crédibles leurs revendications par des groupes liés à la nébuleuse d’Al-Qaïda. Cependant, après celle d’Al-Qaïda, une seconde revendication des attentats de Charm El-Cheikh, émanant d’un groupe inconnu disant s’appeler « les Moujahidine d’Egypte », a pourtant été diffusée sur Internet et donne les noms de cinq « martyrs » qui auraient commis ces attaques. « Vos frères, les Moujahidine d’Egypte ont mené l’opération bénie de Charm El-Cheikh », peut-on lire dans ce communiqué daté du 23 juillet et diffusé sur un site islamiste. « Ne croyez pas à ce qu’on dit à propos d’une revendication d’Al-Qaïda, que Dieu protège », ajoute le communiqué, indiquant que cinq « martyrs » ont mené ces attaques visant « des sionistes ». Le texte, dont il était impossible d’établir le degré de crédibilité, ne précise pas la nationalité de ces « martyrs », terminologie laissant entendre que ceux-ci seraient morts dans les attentats. « Cette opération est une réponse aux forces du mal qui font couler le sang des musulmans en Irak, en Afghanistan, en Palestine et en Tchétchénie », pouvait-on lire dans ce premier communiqué de revendication.

Lundi, des experts légistes continuaient leur travail d’identification des corps des victimes des attentats, alors qu’une certaine confusion régnait sur le nombre de morts total de ces attaques. Interrogée lundi par l’AFP, la porte-parole du ministère du Tourisme, Hala Al-Khatib, a indiqué que le bilan, encore provisoire, était de 64 morts comptabilisés, alors que jusque-là le bilan donné par le gouverneur du Sinaï du Sud était de 88 morts.

Par le Quotidien d’Oran