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Coup d’Etat en Mauritanie

jeudi 7 août 2008, par Rédaction

Le coup d’Etat militaire en Mauritanie a mis fin à la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Nouveau coup d’Etat en Mauritanie.

La Mauritanie avait surpris et ravi en 2007 en organisant des élections pré sidentielle et législatives dans le plus strict respect des normes de la démocratie. Hélas, l’expérience était trop belle pour durer dans ce pays arabo-africain. Les militaires y ont mis fin hier en procédant à l’arrestation du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et de son Premier ministre. Ce sont pourtant ces mêmes militaires, alors conduits par l’ex-colonel Vall, qui ont engagé le pays sur la voie démocratique après avoir mis bas en 2005 le régime autoritaire de l’un des leurs, l’ancien président Sid Ahmed Ould Taya. Un année à peine de démocratie et de pouvoir civil et les militaires ont remis ça par un énième coup d’Etat. La cause déclenchante de celui-ci a été, semble-t-il, la décision prise mardi soir par le président déchu de limoger deux des principaux chefs de l’armée mauritanienne, lesquels ont réagi en faisant arrêter tôt le mercredi matin le chef de l’Etat et son Premier ministre.

En apparence, ce n’était pas avec les militaires que le premier président mauritanien démocratiquement élu avait des problèmes, mais avec sa propre majorité parlementaire. Elle a récemment voté une motion de censure contre le chef du gouvernement, fidèle allié du Président. Ce n’est qu’en menaçant de dissoudre l’Assemblée nationale que Sidi Ould Cheikh Abdallahi a obtenu de sa majorité parlementaire la reconduction de son Premier ministre. Pour autant, la crise entre le Président et sa majorité a persisté puisque des députés de celle-ci ont exigé la création d’une commission d’enquête sur sa fortune et celle de sa femme. Selon les observateurs, Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’est fait la conviction que derrière la fronde de sa majorité parlementaire, il y aurait eu l’instigation du haut commandement de l’armée, inquiet de l’indépendance qu’il était en train de prendre à son égard. D’où sa décision de réagir en limogeant deux des principaux responsables de ce haut commandement militaire. Quelle que soit la cause qu’invoqueront les putschistes pour justifier leur coup de force, ils ont trahi l’engagement pris par leur institution de respecter l’autorité civile dûment et démocratiquement mandatée par le suffrage des Mauritaniens. Sidi Ould Cheikh Abdallahi a peut-être commis des erreurs dans l’exercice de ses fonctions, il a certainement déçu, mais il n’appartient pas à l’armée de son pays, qui a accepté la règle du jeu démocratique, de le sanctionner en le destituant.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran