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Crispations autour de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem

dimanche 10 avril 2005, par Hassiba

La tension règne, dimanche 10 avril, aux abords de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, où des nationalistes juifs menacent toujours de manifester, pour protester contre le plan de retrait de Gaza défendu par le gouvernement Sharon.

Une telle manifestation sur ce site considéré comme le troisième lieu saint de l’islam après la Grande Mosquée de La Mecque et la mosquée du Prophète de Médine serait considérée par les Palestiniens comme une grave provocation . "Si les sionistes défilent devant la mosquée d’Al-Aqsa, ils sèmeront les germes d’une troisième intifada", a déclaré, samedi, à Gaza, Nizar Rayyan, un haut responsable du Hamas.

Mais dimanche, à l’heure du rendez-vous fixé fixé à 7 heures 30 devant le Mur des Lamentations, peu nombreux étaient les sympathisant de Revava - le mouvement organisateur- à se présenter pour le rassemblement interdit. De là le cortège prévoyait de forcer le passage vers l’esplanade des Mosquées.

La radio de l’Armée israélienne a rapporté que la police, déployée en force pour déjouer les plans de Revava, avait arrêté trois dirigeants du groupe au Mur des Lamentations. "Etant donné que l’on craint qu’un tel déplacement vers le Mont du Temple [le nom donné par les juifs à ce site qui est également sacré pour eux] risque de provoquer des violences et des troubles de la part des fidèles qui s’y trouvent, cette décision est définitive et non négociable", a déclaré à la radio de l’armée israélienne le chef de la police de Jérusalem, Ilan Franco.

DÉFENDRE LA MOSQUÉE
Par ailleurs, un des chefs politique du Hamas en Cisjordanie, le cheikh Hassan Youssef s’est jointaux milliers de musulmans réunis dimanche matin sur l’esplanade des Mosquées dans la Vieille Ville de Jérusalem, malgré l’interdiction des autorités israéliennes. Comme les autres Palestiniens ne disposant pas d’un permis spécial, Hassan Youssef est interdit de séjour en territoire israélien et à Jérusalem-est. Des milliers de musulmans ont passé la nuit sur l’esplanade en vue de "défendre" la mosquée d’Al-Aqsa.

En 2000, les Palestiniens avaient déclenché la seconde intifada en 2000 après une visite sur le site d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition, sur l’esplanade des mosquées. Les Israéliens affirment que des activistes palestiniens avaient préparé des violences avant cette visite.

Aujourd’hui, des heurts sur les lieux saints risqueraient de mettre en péril, non seulement la trêve, mais aussi les efforts de relance du processus de paix. Les tensions sont montées d’un cran, samedi, lorsque l’armée israélienne a abattu trois Palestiniens dans le sud de la bande de Gaza, amenant le Djihad islamique et le Hamas à reconsidérer la trêve de facto observée par les groupes radicaux palestiniens depuis le 17 mars. Le pésident de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a dénoncé la mort "d’enfants non armés qui ne constituaient aucune menace pour Israël" et il y a vu une violation délibérée de la trêve qu’il avait conclue le 8 février à Charm el-Cheikh, en Egypte, avec Ariel Sharon.

Par AFP et Reuters, lemonde.fr


Route bloquée à Tel-Aviv
Des nationalistes israéliens opposés au retrait de Gaza ont brièvement bloqué l’une des principales voies express de Tel Aviv, dimanche, à l’heure de pointe, a fait savoir la police. Ces manifestants se sont assis sur la chaussée de la voie express Ayalon. Des pneus ont également été brûlés. La police a dispersé ce rassemblement au bout de quelques minutes.

"Nous nous attendions à une action de ce style", a déclaré le chef de la police de Tel Aviv, David Tsur. En mars, une série de manifestations simultanées sur des autoroutes avait paralysé le trafic routier dans la majeure partie d’Israël.