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Drame à la frontière entre le Maroc et l’Algérie

dimanche 9 octobre 2005, par Ahlem

Une centaine d’émigrés expulsés d’Espagne vers le Maroc, un millier d’émigrés clandestins entassés dans le centre d’accueil de Melilla, des centaines d’immigrés africains abandonnés dans le dénuement en plein désert marocain le long de la frontière avec l’Algérie.

Les immigrés clandestins vivent dans le dénouement le plus total dans le désert du Maroc.

Le calvaire que vivent les milliers d’immigrés clandestins africains qui rêvent d’un eldorado utopique en Europe devient une véritable tragédie aux abords des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, théâtre ces dernières semaines de tentatives d’infiltration massives et où 6 clandestins sont morts par balles à Melilla et cinq autres à Ceuta en moins de quinze jours. Une tragédie humaine où chacun se renvoie la balle des responsabilités. Le Maroc, premier concerné par ce drame, rejette pour sa part sa responsabilité sur l’Algérie.

Les responsables marocains n’ont eu de cesse de demander un durcissement de la position espagnole et européenne à l’égard de l’Algérie. Dernier en date, l’ambassadeur marocain auprès de l’Union européenne, Menouar Alem, qui, dans une déclaration à un quotidien marocain, a regretté que l’UE ne fasse aucune pression sur l’Algérie, laquelle « ne fait aucun effort sérieux pour contrôler les milliers de ressortissants subsahariens qui transitent notamment par la région de Maghnia ». « Si l’Europe ferme les yeux sur les pays d’origine des ressortissants subsahariens et surtout sur le pays de transit qu’est l’Algérie, on n’arrivera pas à bout de ce problème de migration ».

Il est vrai que le royaume est plus préoccupé de finaliser l’accord de rapatriement direct avec la Commission européenne, sans doute incité par la récente promesse de l’Union européenne de débloquer 40 millions d’euros d’aide pour lutter contre l’immigration clandestine.

Après avoir expulsé jeudi passé 73 émigrés clandestins vers Tanger, le gouvernement espagnol vient d’initier la même démarche, selon l’AFP, en vue de l’expulsion, via Malaga, d’une centaine d’émigrés ayant entre 20 et 27 ans, entrés illégalement en territoire espagnol lors des assauts de lundi et mercredi de Melilla vers le royaume marocain. Et ce, en vertu d’un accord de rapatriement de clandestins signé en 1992 par l’Espagne et le Maroc, mais qui n’a presque jamais été appliqué hormis pour les clandestins marocains. Ce refoulement concerne essentiellement des ressortissants maliens qui seront transportés à Algesiras, au sud de l’Espagne, pour embarquer dans un bateau en direction de Tanger.

Synthèse de Ahlem
D’après le Quotidien d’Oran