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Fallouja en Irak : les marines accusés

vendredi 7 mai 2004, par nassim

Moins d’une semaine après sa formation, la brigade de Fallouja en Irak, une force formée et commandée par d’anciens soldats et officiers de l’armée de Saddam Hussein, chargée de maintenir l’ordre dans cette ville, a déjà un nouveau chef.

Il s’agit du général Mohammed Latif, un ancien de l’armée, qui a passé des années dans les prisons de l’ex-dictateur. Il coiffe le général Jassem Saleh, que tous les médias avaient montré paradant dans son ancien uniforme dans la ville qui a été le théâtre en avril de violents combats. Embourbés, les marines avaient accepté la mise en place de cette brigade pour rétablir l’ordre dans la cité sunnite.

Mais l’apparition du général Saleh, un ancien de la garde républicaine de Saddam, avait soulevé des protestations parmi les chiites. Il aurait participé à la répression du soulèvement chiite dans le sud du pays en 1991, qui avait fait des dizaines de milliers de morts. Les marines ont demandé à la nouvelle brigade de traquer les combattants étrangers, qui, selon eux, ont organisé la résistance irakienne dans la ville. En vain, semble-t-il. « Il n’y a pas de combattants étrangers à Fallouja. Peut-être y en avait-il quelques-uns il y a un mois. Maintenant, il n’y en a aucun », a affirmé hier le général Latif. La formation de cette unité, accompagnée d’un retrait partiel des marines, a néanmoins ramené le calme dans la ville. L’heure est aux bilans. Paul Hunt, un des rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les droits de l’homme, a réclamé lundi la constitution d’une commission d’enquête indépendante sur le comportement des marines à Fallouja. Il écrit dans un communiqué qu’il existe des témoignages crédibles selon lesquels les forces de la coalition « se sont rendues coupables de graves manquements au droit international humanitaire et aux droits de l’homme à Fallouja au cours des dernières semaines ».

Selon certaines informations, jusqu’à 90 % des Irakiens tués au cours de l’offensive américaine étaient des civils non combattants, rapporte-t-il. Plusieurs responsables politiques irakiens ont eux aussi accusé l’armée américaine d’avoir infligé un châtiment collectif aux habitants de cette ville où quatre gardes américains avaient été tués et leurs corps, démembrés, brûlés et exhibés le 31 mars.

source : www.liberation.fr, d’après AFP, Reuters