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Gerhard Schroeder et Jacques Chirac plaident ensemble pour une Europe forte

mardi 26 avril 2005, par Hassiba

Le chancelier Gerhard Schroeder et le président Jacques Chirac ont plaidé ensemble mardi pour le oui au référendum en France sur la Constitution européenne, soulignant que seule une Europe dotée d’une forte identité économique, politique et sociale lui permettrait d’éviter son déclin.

Que ce soit pour résister aux importations de textile

Gerhard Schroeder et Jacques Chirac plaident ensemble pour une Europe forte.

chinois à bon marché ou à une libéralisation des services, créatrice de dumping social, les deux dirigeants ont affirmé qu’il n’y avait pas d’alternative à une "Europe sociale" et solidaire. Ce 5ème Conseil des ministres franco-allemand a été l’occasion pour le chancelier social-démocrate d’apporter un soutien très fort au "oui" au référendum du 29 mai en France, où le "non" reste en tête dans les sondages. Le "berceau" de cette "très belle idée" qu’est l’Europe unie, est la France, qui doit donc "rester fidèle à ses promesses", a-t-il dit. Le danger, a-t-il ajouté, est que la voix de l’Europe "s’affaiblisse", notant que certains pays "spéculent" déjà sans doute sur cet affaiblissement.

M. Chirac a affirmé que "voter oui" au référendum du 29 mai, "est faire le choix d’une Europe plus sociale, plus indépendante, plus puissante".

Au contraire, si le "non" l’emportait, "la France se trouverait sur le bord du quai alors que le train passe", a-t-il observé.

Très concrètement, le Conseil des ministres, le cinquième depuis janvier 2003, a montré son bon fonctionnement en adoptant quatre programmes de haute technologie, deux dans les techniques de l’information, et deux autres dans le domaine de la santé, qui regrouperont des consortiums d’entreprises et centres de recherche des deux pays.

Ces projets permettent d’avancer concrètement sur la route de l’Agenda de Lisbonne adopté en 2000, dont le but est d’accroître la compétitivité européenne face aux Etats-Unis et aux puissances émergentes (Chine, Inde, Brésil, etc).

La directive Bolkestein sur la libéralisation des services a rapproché à nouveau les deux hommes. "Elle n’existe plus", a dit Jacques Chirac, annonçant que Paris et Berlin allaient prendre "prochainement une initiative qui ne confond pas les objets (...) avec les hommes". "Les prestations de service doivent se faire dans le respect des règles minimum du pays où s’applique la prestation", a abondé M. Schroeder.

Appuyé par le chancelier, le président français a aussi déclaré qu’il fallait "trouver les moyens de maîtriser" les exportations de textile chinois, cette affaire étant "un témoignage supplémentaire de la nécessité de nous unir pour faire face en commun à la mondialisation", dans une nouvelle allusion au traité constitutionnel.

M. Schroeder a repris le même exemple pour illustrer que, selon lui, "les opposants à la Constitution qui se servent de ce genre de difficultés pour plaider pour le +non+ font un raisonnement totalement illogique".

"Ce sont justement des problèmes qu’il faut résoudre sur la base d’une position européenne commune. Si un pays durement frappé était seul, il aurait beaucoup plus de mal à se défendre", a-t-il fait valoir.

Un conseil commun de sécurité et de défense a par ailleurs été l’occasion d’affirmer que le traité constitutionnel permettrait à l’Europe de renforcer "sa capacité à agir au service de la sécurité du monde" et aux pays européens de s’assister mutuellement.

L’extension des compétences de l’Office franco-allemand pour la jeunesse et des mesures pour accroître la mobilité des Allemands et Français ont été les autres dossiers qui ont avancé lors de ce conseil.

Source : AFP