Accueil > INTERNATIONAL > Grande-Bretagne : vers la victoire de Tony Blair

Grande-Bretagne : vers la victoire de Tony Blair

mercredi 4 mai 2005, par nassim

A la veille des élections législatives en Grande Bretagne, tous les sondages prédisent la victoire des travaillistes de Tony Blair.

Sauf à démentir

Tony Blair est assuré de gagner les élections en Grande Bretagne.

tous les sondages, les Britanniques s’apprêtent à offrir jeudi sans enthousiasme un troisième mandat historique au Premier ministre Tony Blair, persuadés, en dépit de leurs rancoeurs sur l’Irak, qu’il reste le mieux à même de diriger le pays. Alors que les législatives ont lieu jeudi au Royaume-Uni pour élire les 646 députés de la Chambre des communes, un dernier sondage créditait mercredi les travaillistes de M. Blair de 41% des intentions de vote, contre 27% aux conservateurs de Michael Howard (au plus bas depuis le début de la campagne électorale le 5 avril) et 23% aux libéraux-démocrates de Charles Kennedy, leur meilleur pourcentage. A la veille de ses 52 ans, Tony Blair, un habitué des records, devrait entrer ainsi dans l’Histoire comme le premier travailliste à obtenir trois mandats successifs de Premier ministre.

Mercredi, il a insisté sur le "choix fondamental" offert aux électeurs entre un "parti avec un sérieux programme de gouvernement" et un "retour vers le passé" avec les conservateurs, insistant une fois encore sur la nécessité de dépasser les différends sur l’Irak.

Mais l’euphorie qui avait marqué son arrivée à Downing Street en 1997, après 18 ans de règne conservateur, a largement disparu, et un tiers des électeurs restaient indécis à la veille du scrutin.

La campagne s’est sur la fin concentrée sur l’Irak, la guerre que l’opinion publique ne lui pardonne pas, persuadée que M. Blair lui a menti sur les raisons de se ranger aux côtés des Américains.

Après un début de campagne musclé concentré sur l’immigration, les conservateurs de Michael Howard, 63 ans, ont essayé d’exploiter cette confiance perdue, concentrant leurs attaques sur la personnalité de M. Blair accusé d’être un menteur. Mercredi, M. Howard a encore insisté sur la "confiance", la jugeant "très importante dans ces élections".

Mais les sondages n’ont quasiment pas bougé, les électeurs, rassurés par la bonne santé de l’économie, se disant d’abord préoccupés par la santé et l’éducation, et sans illusion sur l’intégrité de leurs hommes politiques.

Jusqu’au bout, M. Blair est resté soucieux de mobiliser les travaillistes dans la centaine de circonscriptions où se jouera l’élection. Dénonçant inlassablement le "danger" que les conservateurs reviennent "par la petite porte", en cas de forte abstention ou de vote protestataire en faveur des libéraux-démocrates, le seul parmi les trois grands partis à s’être opposé à la guerre en Irak. Charles Kennedy espère d’ailleurs en tirer profit jeudi.

Si la victoire des travaillistes ne semble faire aucun doute, l’avenir à court ou moyen terme de M. Blair dépendra de la force de leur majorité. Dans la Chambre sortante, ils avaient une avance de 161 sièges.

Sauf en cas de très forte majorité, M. Blair, désormais éternellement flanqué de son ministre des Finances et dauphin Gordon Brown devenu sa caution morale, pourrait, selon nombre d’experts, lui passer le relais dans un délai d’un an.

Tony Blair a déjà dit qu’il ne se représenterait pas pour un quatrième mandat. Mercredi, il a estimé possible de faire un nouveau "mandat complet" mais, a-t-il ajouté, "il va y avoir un changement à un moment donné", sans en dire plus.

Un remaniement ministériel pourrait intervenir dès vendredi et déjà la presse britannique s’interroge sur la place qu’y auront les "Brownites" et les "Blairistes".

La question de l’avenir de Michael Howard, qui avait pris les rênes du parti conservateur il y a 18 mois, est également posée. Déjà , certains au sein même du parti rappellent qu’en 1997, John Major avait démissionné dans les 24 heures suivant sa défaite, tout comme William Hague en 2001.

Source : AFP