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Israël poursuit le massacre de palestiniens

jeudi 20 mai 2004, par Hassiba

La population palestinienne notamment celle de Ghaza faisait toujours face, hier, à la machine de guerre israélienne, avec cette fois-ci, le recours à l’aviation.

Et selon un bilan malheureusement provisoire, dix Palestiniens ont été tués, et plus de 30 autres blessés à Rafah, dans ce territoire devenu un champ de massacres, quand un hélicoptère israélien a tiré des missiles sur des Palestiniens qui protestaient contre l’agression en cours de l’armée. Le raid a eu lieu dans le quartier de Tal Al Sultan, dans le camp des réfugiés de Rafah, où des combats opposent soldats et hommes armés depuis mardi.

Treize morts

Ce qui porte à treize le nombre de Palestiniens, dont un enfant de treize ans, tués, hier par l’armée israélienne dans le quartier de Tal Al-Sultan. Mais ce sont quarante-sept Palestiniens à avoir été tués à Rafah, dont vingt mardi, et plus d’un millier d’autres se sont retrouvés à la rue dans cette localité, leurs maisons ayant été détruites par l’armée israélienne depuis le 12 mai. Et Israël n’aurait jamais du mener pareilles opérations et encore plus prolonger son occupation des ter-ritoires palestiniens et arabes, s’il n’y avait pas ce double standing dans les rapports internationaux ou plus généralement ce qu’on appelle le traitement à la carte ou au cas par cas. Et forcément, la situation imposée au peuple palestinien relance le débat récurrent sur la position de la communauté internationale à l’égard de cette question, qualifiée parfois de complaisante, sinon complice dès lors qu’il s’agit de couvrir les crimes israéliens et de tenter de falsifier une réalité qui est celle de l’occupation. Plus clairement, les Palestiniens sont dans l’obligation de résister afin de ne pas disparaître en tant que peuple, ce qui réglerait définitivement la question de l’Etat palestinien dont la création est envisagée depuis 1947 lorsque l’ONU avait décidé de créer Israël par une simple résolution. Et ce qui vient de se passer dans le camp des réfugiés palestiniens de Rafah dans la bande de Ghaza relance ce débat qui ne saurait s’accommoder d’indignation sélective ou qui cherche obstinément à mettre sur le même pied occupant et occupé, et plus grave encore, à nier l’existence de ce rapport. A cet égard, les organisations de défense des droits de l’homme dans les territoires occupés sont de plus en plus « frustrées » par l’incapacité de la communauté internationale de stopper les « violations » israéliennes contre les Palestiniens. Ce sentiment d’impuissance a été exacerbé par la destruction par l’armée israélienne de dizaines de maisons à Rafah, après le rejet par la Cour suprême israélienne d’appels palestiniens. La directrice d’une association de défense des droits de l’homme, affiliée à la Commission internationale des juristes, dit « en avoir assez de publier des communiqués de condamnation et des appels à l’aide ». « Nous ne savons plus ce qu’il faut faire pour amener Israël à mettre fin à ses violations des droits des Palestiniens », affirme-t-elle avec beaucoup d’amertume. Et de rappeler que « 190 pays ont signé la Convention de Genève (ndlr : sur la protection des populations civiles en temps de guerre), mais aucun d’entre eux ne bouge pour contraindre Israël à l’appliquer. Il est inutile par conséquent de publier des données et de lancer des appels à l’aide », ajoute-elle.

« Crimes de guerre »

Pourtant, cette association a publié, hier avec huit autres ONG israéliennes et palestiniennes, un message publicitaire en première page du quotidien Haaretz pour dénoncer ce qu’elles qualifient justement de « crimes de guerre » d’Israël. Ce sentiment d’impuissance est partagé par la plupart des organisations internationales. Comme Amnesty International qui a dénoncé la politique israélienne de destruction de maisons palestiniennes, estimant que « ces pratiques (étaient) contraires au droit international et (que) certains de ces actes (étaient) des crimes de guerre ». On relèvera tout de même que cette organisation ne traite que des effets de l’occupation sans jamais toucher cette question à l’origine du problème que vivent les Palestiniens. Ces hommes de terrain sont aussi palestiniens dont l’efficacité et la crédibilité sont incontestées. « Nous avons maintes fois mis en garde contre ce que l’armée israélienne pourrait faire à Rafah. Maintenant, l’opération a commencé et personne ne bouge », regrette Khalil Chahine, du Centre palestinien des droits de l’homme (PCHR), basé à Ghaza. « Oui, nous sommes frustrés », admet-il. Il a affirmé que le PCHR avait adressé une lettre « au ton très ferme » à l’Irlande, présidente en exercice de l’UE, critiquant l’inaction de cette dernière pour amener Israël à arrêter les démolitions. Pourtant, des pays trouvent le moyen de tenir des propos ambivalents. Ou qui cherchent à développer à tout prix l’idée de légitime défense israélienne, et dans un moindre cas de représailles israéliennes, ce qui amène à croire que les agresseurs sont les Palestiniens.

Par T. H. , elwatan.com