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L’Afrique impuissante face à Robert Mugabe

jeudi 3 juillet 2008, par Kahina

L’Afrique a été incapable de prévenir le désastre présidentiel au Zimbabwe qui a permis au dictateur Robert Mugabe de se maintenir au pouvoir.

Robert Mugabe, le Zimbabwe et l’Afrique.

A défaut d’avoir eu le courage de prendre position sur la non-élection qui fut le second tour de la présidentielle au Zimbabwe, l’Union africaine s’est condamnée à ne pas donner le moyen de peser sérieusement sur le cours des évènements. L’appel à un gouvernement d’union nationale - solution naturelle dans des situations de crise - est vicié sur le fond par la légitimité reconnue au président Robert Mugabe. Comment un autocrate - qui a osé affirmer qu’il tenait son pouvoir de Dieu - pourrait-il sérieusement envisager un vrai gouvernement d’union nationale avec les représentants d’une opposition qu’il traite de manière véhémente de traîtres et d’agents de l’étranger ? Quand l’Union africaine fait mine d’ignorer que la population du Zimbabwe a majoritairement exprimé par les élections du 29 mars, où il y a eu une vraie compétition, son soutien à l’opposition, ce sont les bases mêmes du gouvernement d’union nationale qui deviennent impossibles.

Robert Mugabe, faussement élu à la veille du sommet de Charm el-Cheikh, est de facto adoubé par ses pairs et on le voit mal concéder à l’opposition autre chose que de faire de la figuration. Il y a une crise sérieuse au Zimbabwe, avec une inflation inouïe qui fait que les citoyens de ce pays payent des « milliards » pour acheter des choses banales, et cela commande un traitement sérieux. Morgan Tsvangirai n’a pas tort de fustiger la proposition de l’Union africaine et d’estimer que la seule base de discussion sérieuse ne peut partir que des élections du 29 mars, celles où les Zimbabwéens ont pu réellement, en dépit des difficultés, s’exprimer. Le sens de cette expression n’est pas un mystère : les citoyens de ce pays ont sanctionné un échec et choisi un changement. Or, l’Union africaine, sous une apparence de quête d’apaisement et de solution, ne prend pas acte de cette base de départ. En adoubant de facto la farce du second tour, l’Union africaine a pris une très mauvaise base de départ. Elle conforte Robert Mugabe au lieu de le presser à admettre que son pays aspire au changement.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran