Accueil > INTERNATIONAL > L’Algérie choquée par l’enlèvement de ses deux diplomates

L’Algérie choquée par l’enlèvement de ses deux diplomates

vendredi 22 juillet 2005, par Samir

L’Algérie est à son tour touchée par la vague de violence en Irak avec l’enlèvement de deux de ses diplomates en poste à Bagdad. Les autorités algériennes se disent très préoccupées, suivent l’évolution de la situation et disposées à agir pour la libération des deux otages.

Un policier irakien devant l’Ambassade d’Algérie à Bagdad, ville où ont été enlevés les deux diplomates algériens.

Les deux diplomates algériens, Ali Belaroussi, 62 ans, marié et père de quatre enfants, et Azzedine Belkadi, 47 ans, célibataire, assuraient une « présence symbolique » de par leur qualité d’attachés d’administration, notamment pour le suivi des besoins administratifs de la petite communauté algérienne encore présente en Irak. Leur enlèvement s’est produit en milieu de journée alors qu’ils venaient de quitter la chancellerie pour rejoindre la résidence. Un des collègues des deux diplomates enlevés, Abdelwahab Felahi, qui se trouvait devant eux, dans une autre voiture, a raconté à la radio algérienne qu’il avait assisté impuissant à la scène.

« Je faisais le chemin inverse du leur, je venais de les croiser et, arrivé devant l’ambassade, j’ai aperçu, dans le rétroviseur, les feux de stop de leur véhicule s’allumer. Je savais qu’il y avait un problème », a-t-il expliqué. Il a ajouté que, « n’étant pas armé, il ne pouvait pas intervenir et, le temps de prévenir les policiers de faction devant l’ambassade, les kidnappeurs, les diplomates et leur véhicule avaient disparu », a souligné Abdelwahab Felahi.
Sitôt la nouvelle connue, les autorités algériennes ont d’abord tenu à mettre en place au niveau du ministère des Affaires étrangères un dispositif de suivi et à en informer les deux familles.

Tout en assurant qu’aucune revendication n’est pour l’heure intervenue, une source proche des Affaires étrangères a indiqué que « cette annonce a été vécue avec stupeur », en considération du « rôle tout symbolique » de l’ambassade d’Algérie à Bagdad et du statut purement administratif des deux personnes enlevées. Ali Belaroussi, en poste depuis deux ans, achevait pratiquement son séjour avant sa retraite, et Azzedine Belkadi était nouvellement affecté.
La position de l’Algérie n’a jamais changé depuis les origines du conflit irakien qu’il s’agisse du refus ferme de toute implication dans la coalition, du rejet de l’embargo ou de la demande incessante pour le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriales de l’Irak.

Une position confirmée par la première réaction officielle à Alger, après ces kidnappings. Le ministre d’Etat, représentant personnel du président Abdelaziz Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, a déploré dans une intervention à la radio algérienne qu »’on enlève des diplomates à Bagdad », « d’autant que l’Algérie entretient de très bonnes relations avec l’ensemble du peuple irakien tous rites confondus et toutes tendances confondues ».

Avec AP