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L’Amérique ne peut isoler la Russie

lundi 18 août 2008, par Rédaction

Les Etats-Unis d’Amérique tentent d’isoler la Russie en raison de l’invasion de la Géorgie mais la mission sera impossible car la Russie est trop puissante.

La Russie défie l’Amérique.

Isoler Moscou en réponse à son conflit avec la Géorgie n’est pas tenable sur le long terme pour l’Administration Bush. La Russie est tout simplement trop importante pour les Etats-Unis, selon les analystes. Washington a beaucoup à perdre si d’aventure les relations américano-russes retrouvaient leur niveau de la guerre froide : de la coopération sur les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen, aux accès vers l’Asie et l’Afghanistan, sans oublier le fait que la Russie soit un gros pourvoyeur d’hydrocarbures et de gaz. « Il me semble qu’il faudrait une sacrée bonne raison pour rompre les liens avec la Russie et revenir aux heures sombres de la guerre froide. Je ne pense pas que les événements en Géorgie nous fournissent encore cette raison », estime Charles Kupchan du Council on Foreign Relations. « Les deux parties ont bien trop besoin l’une de l’autre », juge-t-il. Depuis le début de la crise ouverte entre la Russie et la Géorgie, la réponse américaine a été surtout rhétorique. Très peu de décisions concrètes sont venues marquer la désapprobation des Etats-Unis, qui ont toutefois exclu Moscou de discussions au sein du G8 et annulé un exercice naval conjoint.

Avant-hier, Bush a haussé le ton contre les Russes, jugeant « absolument inacceptables » leurs opérations militaires en Géorgie. Le président américain comme sa secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, ont prévenu la Russie que son intervention dans l’ancienne République soviétique handicapait sa candidature au sein d’organismes internationaux comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Condoleezza Rice, experte en affaires soviétiques et parlant aussi le russe, a évité Moscou cette semaine alors qu’elle s’est rendue en Géorgie après une brève escale en France. Le département d’Etat fait savoir régulièrement qu’elle s’entretient avec son homologue russe Sergeï Lavrov, mais c’est aux côtés du président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, qu’elle a passé toute la journée de vendredi. Les relations bilatérales se sont détériorées graduellement ces dernières années. Les pommes de discorde sont nombreuses, comme le projet de bouclier antimissiles que les Etats-Unis ont proposé à la Pologne et à la République tchèque ou le soutien apporté à l’indépendance du Kosovo et à la candidature de la Géorgie à l’Otan. Pour les autorités américaines, il faut trouver le bon équilibre entre punir la Russie ou prendre le risque de ne rien faire au motif que Moscou est un partenaire stratégique. « Isoler la Russie ne fait pas vraiment partie des options possibles. La Russie ne peut pas être isolée, elle est trop grande, trop puissante », a prévenu l’ancien haut responsable du département d’Etat, Strobe Talbott.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant