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L’Iran au menu du Conseil de sécurité

samedi 23 décembre 2006, par Kahina

La Russie n’a pas souscrit au projet de résolution imposant des sanctions à l’Iran, un texte dont le vote devrait avoir lieu ce samedi au Conseil de sécurité des Nations unies.

Le Conseil de sécurité se proncera sur les sanctions contre l’Iran

Après des révisions faites vendredi par la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne à la mouture initialement proposée, le représentant français, Jean-Marc de la Sablière, a confié aux journalistes : "Nous nous réunirons demain pour voter". Mais le délégué russe ne devrait pas recevoir d’instructions définitives d’ici l’issue de la rencontre, ce samedi matin, entre le président Vladimir Poutine et ses conseillers en matière de sécurité, dit-on de sources proches des discussions au Conseil. "Il nous faut maintenant contacter nos capitales respectives" pour des instructions, a déclaré de son côté le représentant permanent de la Chine au Conseil de sécurité, Wang Guangya.

Selon des sources diplomatiques proches du Conseil de sécurité, le représentant permanent de la Russie à l’Onu, Vitali Tchourkine, souhaite un assouplissement des clauses du projet de résolution gelant les avoirs financiers à l’étranger de onze personnalités et de douze organisations iraniennes associées au programme nucléaire et dont la liste figure en annexe du texte. La Russie, ajoute-t-on de même source, veut établir une distinction entre les activités acceptables que mènent ces organisations et celles liées à l’enrichissement ou au traitement de l’uranium ou les recherches sur les réacteurs à eau lourde, qui seraient interdites. "Nous n’avons jamais eu d’objection quant à un gel des avoirs en tant que tel. Mais nous voulons nous assurer que les activités parfaitement légales et innocentes qui n’ont rien à voir avec un risque de prolifération nucléaire puissent se poursuivre normalement. C’est dans notre intérêt", a dit Tchourkine.

Le diplomate russe préférerait qu’un comité des sanctions soit chargé par le Conseil de sécurité de déterminer précisément qui est susceptible d’être frappé par une telle mesure, plutôt que d’en recenser les cibles dans une liste annexée à la résolution. Cette résolution en cours de négociations est la conséquence du refus de l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement de l’uranium, que la résolution 1696 lui enjoignait de faire avant le 31 août. Le document proposé est placé sous l’article 41 du chapitre 7 de la Charte de l’Onu, qui rend ses recommandations obligatoires tout en limitant ses actions à des mesures n’ayant pas de caractère militaire. A Téhéran, le principal négociateur sur la question du nucléaire, Ali Larijani, a affirmé jeudi que son adoption n’amènerait pas la République islamique à suspendre ses programmes nucléaires mais qu’elle affecterait en revanche sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Synthèse de Kahina
D’après Reuters