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La crise persiste au Liban

mardi 13 mai 2008, par Bilal

L’instabilité politique persiste au Liban où le gouvernement du pro-américain de Fouad Siniora semble de plus en plus contesté.

Crise au Liban.

L’USS Cole en mission de routine en Méditerranée ? Les Libanais qui ne sont ni dans un camp ni dans l’autre ont de bonnes raisons de s’inquiéter que cette présence musclée ne vienne aggraver la situation. Quant à ceux qui, dans l’opposition libanaise, ont vu dans les mesures prises par le gouvernement de Siniora à l’encontre du Hezbollah une « décision américaine », ils ne peuvent qu’être confortés dans leur suspicion. L’équipe gouvernementale, à la légitimité fortement contestée, fait d’ailleurs planer le doute sur son acceptation des décisions prises par l’armée d’annuler les mesures controversées. Le général Michel Aoun n’a pas tort en soulignant que si l’opposition avait demandé depuis des mois un quota de 11 ministres, c’était pour éviter de laisser l’équipe en place prendre des décisions « qui font exploser le Liban ». Il y a en tout cas des similitudes frappantes avec ce qui s’est passé en Palestine. Un coup de force mené par les groupes de Mohamed Dahlan, avec l’encouragement appuyé des Américains, a été pris de vitesse par le Hamas qui a tranché par les armes à Gaza. La réaction musclée de l’opposition menée par le Hezbollah rappelle bien ce qui s’est passé là-bas. La comparaison s’arrête là.

Au Liban, contrairement à la représentation tronquée des médias occidentaux, on n’est pas dans une confrontation entre un gouvernement civil, laïc et antisyrien et une opposition ethnico-religieuse incarnée par le Hezbollah intégriste et pro-iranien. Pour tous les observateurs, ces catégorisations sont vides de sens. Les récents affrontements dans la montagne et à Tripoli le montrent sans ambiguïté : l’opposition intègre des forces sociales et politiques, des sensibilités politiques et confessionnelles qui se sont trouvé un dénominateur commun patriotique face à un gouvernement qu’ils accusent de faire le jeu des Américains. Et de vouloir réaliser, après l’échec israélien, par le biais de Libanais, le démantèlement de la résistance. On peut relever aussi que la dimension économique et sociale de la crise libanaise est totalement passée sous silence. La gestion économique du pays depuis l’ère du père de l’actuel dirigeant du Courant du Futur n’est guère reluisante. La reconstruction tant vantée n’a - inefficacement - touché que les secteurs et les régions favorables aux féodalités traditionnelles. Cette reconstruction bancale est à l’origine de la détérioration des équilibres financiers du pays. Le Liban est aujourd’hui un pays très gravement endetté, dont l’activité économique est loin de ce qu’elle devrait être pour résorber un taux de chômage important et la précarisation des conditions des couches populaires.

Synthèse de Bilal, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran