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La dérive xénophobe de l’Italie

mercredi 30 juillet 2008, par Samir

La politique mise en place par l’Italie pour lutter contre l’immigration clandestine a été jugée xénophobe par un responsable du Conseil de l’Europe.

Silvio Berlusconi, Italie et xénophobie.

« Une politique d’immigration ne peut être seulement inspirée par des préoccupations sécuritaires. La valorisation des droits fondamentaux et des principes humanitaires est largement absente des mesures prises, en ce moment même en Italie, qui risquent d’aggraver le climat de xénophobie », a signifié, hier, Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Des propos inscrits dans un rapport concluant une mission à Rome les 19 et 20 juin dernier. Une sorte d’enquête de proximité pour élucider les causes de tant de dérapages et de tensions permanentes entre Italiens et immigrés, tels la communauté des Roms ou certains Africains pris régulièrement à partie en Italie. Il faut se rappeler, en l’occurrence, de l’opération musclée opérée au lendemain de la victoire de Berlusconi, accédant de nouveau à la présidence du Conseil italien.

Thomas Hammarberg est donc diligenté discrètement pour s’enquérir de cette chasse aux sorcières « dans le contexte de l’adoption ou de la préparation dans des délais très brefs d’une législation permettant d’introduire des contrôles renforcés de la liberté de mouvement des Roms et des Sintis, de pénaliser l’immigration irrégulière et de durcir les restrictions à l’immigration » comme le stipule le rapport de la mission. Développant ses accusations sans équivoque, le haut fonctionnaire européen a réprouvé « le paquet législatif de sécurité qui donne toutes les apparences de viser les immigrés roms ». Il poussera son commentaire en citant, comme exemple, l’extrême recours à l’état d’urgence qui serait décrété pour trois régions de l’Italie. Enfin, analysant les fondements politiques de la pénalisation du délit d’immigration clandestine, Thomas Hammarberg a condamné cet esprit de stigmatisation et de marginalisation qui préside à la qualification pénale du phénomène migratoire : « Ces mesures peuvent compliquer les demandes d’asile des réfugiés. De plus, elles risquent d’ajouter encore à la stigmatisation et à la marginalisation sociales des immigrés, y compris des Roms. »

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant