La fronde gagne la Birmanie

Au moins une personne a été tuée et cinq autres ont été blessées par balles par les forces de sécurité birmanes, selon une source hospitalière, mais on ne sait pas s’il s’agit de moines ni s’ils participaient au défilé de quelque 10.000 bonzes. Les forces de sécurité, en nombre dans l’ancienne capitale de la Birmanie depuis mardi, ont également lancé des grenades lacrymogènes contre des groupes de moines qui tentaient de forcer les barrières bouclant la pagode de Shwedagon, point de départ de leur défilé. Selon des témoins, de nombreux bonzes ont été malmenés par la police anti-émeute et au moins 200 ont été interpellés. Ils rapportent avoir vu un moine au corps ensanglanté être évacué à la suite d’une intervention musclée des policiers.

En dépit de la présence de policiers et militaires armés de fusils, de matraques et de boucliers aux points névralgiques de Rangoun, un cortège d’une dizaine de milliers de moines et de militants démocrates a pu se former pour diriger vers la pagode de Sule. Nombre d’entre eux portaient des masques chirurgicaux pour atténuer les effets des gaz lacrymogènes. Bien que moins important que la veille et lundi, le flot des manifestants grossissait au fur et à mesure de sa progression à travers les rues de l’ex-capitale, délaissée l’an dernier par la junte au profit de Naypaydaw, une ville isolée de la jungle birmane, à près de 400 km au nord de Rangoun.

Synthèse de Céline
D’après R.euters