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La fuite en avant de Iyad Allaoui

mardi 23 novembre 2004, par nassim

En dépit d’une situation sécuritaire catastrophique sur le terrain et des appels au report ou au boycott, le gouvernement irakien d’Iyad Allaoui persiste à vouloir organiser des élections à la fin du mois de janvier prochain.

Dans quelles conditions se dérouleront les élections générales irakiennes le 30 janvier 2005, si jamais le gouvernement de Iyad Allaoui les maintient à cette date ? Cette question taraude les esprits des observateurs de la scène irakienne, qui redoutent un bain de sang sans précédent à cette occasion.

En effet, rien n’indique que la situation sécuritaire pourrait s’améliorer pour faciliter la tenue de ce scrutin, certes décisif pour l’avenir de l’Irak. L’offensive de l’armée américaine contre Falloujah, même si elle a permis d’évacuer hors de la ville les centaines, voire les milliers de rebelles, n’a fait qu’envenimer les choses sur le plan politique. Considérée par certains comme un génocide contre le peuple irakien, cette opération de pacification n’a pas été du goût de nombreuses formations politiques qui n’ont pas hésité à la condamner. Pis, beaucoup de voix se sont élevées pour appeler au boycottage du rendez-vous électoral. Malgré les démentis des officiels du cabinet Allaoui, il n’en demeure pas moins que le nombre de partis politiques qui auraient décidé de ne pas prendre part aux élections serait de 47. C’est pratiquement la moitié de la centaine de partis composant le paysage politique irakien. Des informations non confirmées font même état de tractations que mèneraient le représentant spécial en Irak du secrétaire général des Nation unies, l’Algérien Lakhdar Brahimi, avec la classe politique locale en vue de parvenir à un consensus sur un éventuel report de ces élections. Une chose est sûre, imperturbable, le gouvernement de Iyad Allaoui ne veut rien savoir et prépare, comme si de rien n’était, le rendez-vous du 30 janvier prochain. Ni les évènements sanglants au quotidien ni les menaces de boycott ne semblent avoir d’effet sur l’homme de Washington. Allaoui minimise tout ce qui peut être interprété comme une entrave à l’organisation des élections. C’est la véritable fuite en avant et advienne que pourra. Sur le terrain, la situation est loin d’être maîtrisée, bien au contraire, comme le montre ce qui se passe à Falloujah où les poches de résistance sont réactivées.

Des rebelles, qui harcèlent les forces américaines dans certains quartiers de cette ville, ont affirmé aux correspondants de la presse internationale le retour progressif des milliers de résistants, qui ont fui momentanément les lieux, dans les prochains jours.
C’est à croire qu’il ne s’agit jusque-là que d’un repli tactique. Les prochains jours nous renseigneront davantage sur la capacité de la résistance à perturber les plans de guerre américains. Falloujah n’est qu’un exemple de l’insécurité et de la violence prévalant un peu partout en Irak, car à Ramadi, Bagdad, Mossoul, Latifayah et bien d’autres villes, la comptabilité macabre se fait toujours au quotidien. En attendant, Iyad Allaoui n’en fait qu’à sa tête et fonce droit devant lui.

Par Abdelkamel K., liberte-algerie.com