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Laurence Parisot, présidente du Medef

jeudi 28 juillet 2005, par Céline

Laurence Parisot, présidente de l’institut de sondages Ifop, a été élue à la présidence du Medef au premier tour de scrutin lors de l’assemblée générale de l’organisation patronale, au Cnit, à La Défense.

Laurence Parisot, présidente du MEDEF.

Laurence Parisot, la présidente de l’institut de sondages Ifop, qui était donnée grande favorite, a obtenu 271 voix des grands électeurs du Medef, contre 150 à Yvon Jacob et 85 à Hugues-Arnaud Mayer. Il y a eu deux abstentions. Laurence Parisot a vaincu l’hostilité de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), la principale fédération professionnelle du Medef, traditionnelle "faiseuse de rois" du patronat français, qui avait ouvertement fait campagne contre elle.

Laurence Parisot, qui aura 46 ans en août, succède à Ernest-Antoine Seillière qui préside désormais l’Unice, l’organisation patronale européenne, après avoir dirigé pendant sept ans et demi le Medef.

La nouvelle présidente, qui devrait être reçue au ministère du Travail dès ce mois-ci à l’occasion d’un second round de consultations sur le "plan d’urgence pour l’emploi", aura l’occasion de détailler le programme de son mandat lors du prochain temps fort du Medef, sa septième université d’été prévue du 29 au 31 août.

Pour réduire la "honte" du chômage de masse en France, Laurence Parisot prône, comme ses pairs, une réforme en profondeur du Code du travail.

Elle s’est fait connaître du grand public en janvier en affirmant à la tribune de l’assemblée générale du Medef que "la liberté de penser commence là où s’arrête le Code du travail". Mais elle a, depuis, nuancé son propos et se dit prête à "prouver que libéral ne veut pas dire antisocial".

L’élection de Laurence Parisot était largement pronostiquée depuis le retrait de la compétition, à la mi-juin, du tandem formé par Francis Mer et Guillaume Sarkozy. A la fin mai déjà, la direction du Medef, dans son avis consultatif, lui avait donné sa préférence en lui accordant près de la moitié de ses suffrages, 21 voix contre huit à ses deux challengers immédiats.

Laurence Parisot a bénéficié du parrainage d’Ernest-Antoine Seillière lui-même et de plusieurs grands patrons, François Pinault, Michel Pébereau ou encore Claude Bébéar.

Considérée comme la candidate des services, notamment la banque et les assurances, elle a su, au cours de sa campagne menée tambour battant, s’allier le commerce et plusieurs autres grandes fédérations professionnelles du Medef, comme la santé et le bâtiment.

Fille et petite-fille d’industriels, dont le grand-père avait fondé une entreprise de meubles en Franche-Comté, Laurence Parisot est née en août 1959 et dirige depuis 2002 Optimum, une PME "leader en France de la porte de placard" héritée de son père.

Directrice générale de l’institut Louis-Harris à 26 ans, P-DG de l’Ifop depuis 1990, elle est membre du conseil exécutif et du bureau du Medef depuis 2003.

Laurence Parisot siège depuis 2004 au Conseil économique et social et au conseil consultatif d’Ernst & Young et, depuis 2000 au conseil de surveillance d’EuroDisney. Elle a en outre rejoint en mai le conseil de surveillance de Michelin et, en juin, le conseil d’administration d’Havas.

Par Reuters