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Le CPE plonge la France dans la crise

mercredi 29 mars 2006, par Samir

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté en France contre le contrat première embauche (CPE), alors que des grèves perturbaient notamment les transports publics.

La grève anti-CPE a été un succès selon les syndicats français.

La journée a été marquée par des incidents provoqués par ce que la police désigne par « les casseurs ». Les manifestants et les grévistes réclament le retrait du CPE, une revendication rejetée par le Premier ministre Dominique de Villepin qui, malgré la pression de la rue, campe sur ses positions. Tout comme les syndicats et les organisations estudiantines qui refusent même de dialoguer avant le retrait du CPE. Un mardi « noir » pour le Premier ministre Dominique de Villepin, isolé et plus que jamais dans une position inconfortable. Il doit faire face non seulement aux syndicats, opposition et organisations étudiantes, mais aussi à la montée de l’opposition au CPE dans son propre camp de la droite au pouvoir.

Son éternel rival à droite, Nicolas Sarkozy, a pris ses distances avec lui en prônant, pour la première fois, « la suspension » du contrat-jeunes. Soucieux de ne pas être emporté par la crise du CPE, le chef de l’UMP (Union pour un mouvement populaire, majoritaire au Parlement) a appelé au « compromis » sur le contrat première embauche, à l’origine de la fronde. Tout en évoquant des « modifications », Dominique de Villepin a réaffirmé, mardi, qu’il ne retirerait pas le CPE, sa mesure phare pour lutter contre le fort chômage des jeunes, que rejette une majorité de Français. Mais à une année de la présidentielle de 2007, véritable enjeu de cette bataille autour du CPE, la marge de manœuvre du Premier ministre français est étroite et son avenir politique compromis.

La crise du CPE risque de coûter cher à toute la droite et profiter à la gauche dans la course à l’Elysée. D’autant que les incidents qui ont émaillé les précédentes manifestations font craindre le pire avec le retour des violences dans les banlieues. Chaque jour, le débat sur le CPE, le chômage des jeunes et la précarité cède la place à un autre débat sur les casseurs et les violences qui accompagnent les manifestations en France. Les casseurs sont devenus un véritable phénomène de société qui inquiète même les Américains. Le gouvernement américain a invité ses ressortissants à la prudence s’ils visitent les villes françaises.

Le dialogue social est toujours dans l’impasse : les syndicats ont refusé une rencontre proposée par le Premier ministre, mercredi, en exigeant, en préalable à toute discussion, que le CPE soit retiré. Le CPE, réservé aux moins de 26 ans, prévoit que l’employeur peut licencier pendant deux ans sans avoir à fournir de motif. Près des deux tiers des Français (63%) désapprouvent le choix de Dominique de Villepin de maintenir le CPE et 83% souhaitent que le Président Jacques Chirac s’implique davantage dans le conflit.

Synthèse de Samir
D’après le Quotidien d’Oran