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Le Maroc a peur de la poussée islamiste

jeudi 11 juin 2009, par Rédaction

Les élections municipales prévues au Maroc le 12 juin 2009 pourraient marquer une poussée du parti islamiste du PJD.

Campagne électorale au Maroc.

Le Maroc à J-1 d’une élection présentée comme « capitale » par le gouvernement Abbas El Fassi. Seul véritable enjeu des élections communales qui doivent se tenir demain : le taux de participation. Un remake du scénario des élections législatives de 2007 marquées par un taux de participation très bas, 37%, ndlr, très prévisible, selon les chefs de file des partis de l’opposition, pourrait précipiter la « chute » du gouvernement El Fassi. Un gouvernement qui a perdu le 29 mai dernier sa « majorité numérique » au Parlement après que l’« ami du roi », Fouad El Himma, président du Parti authenticité et modernité (PAM) ait décidé de se mettre en roue libre et de « basculer » dans l’opposition politique au Maroc. Un scénario kafkaïen. La hantise d’une abstention massive hante aussi bien le gouvernement du roi que l’armada de partis politiques, 34 au total, qui se disputeront les 27 795 sièges de conseillers communaux, ruraux et urbains. Dans les travées de l’Assemblée parlementaire marocaine, désertée en ce mercredi 10 juin par un nombre important de députés et de ministres, occupés à la clôture de la campagne électorale, les prévisions vont bon train. Qui des partis, virtuellement au « pouvoir » : Istiqlal, Parti de la justice et du développement (PJD), Mouvement populaire (MP), ou du tout nouveau Parti authenticité et modernité raflera la plus grande mise dans les 22 000 circonscriptions électorales.

Le PAM, le « tracteur » comme il se fait désigner, ici au Maroc, part avec la faveurs des pronostics et…du roi. Une vraie machine électorale, capable de créer la surprise ce vendredi. Incolore, inodore, la campagne électorale tire à sa fin, aujourd’hui, à minuit. A Rabat, capitale politique ou à Casablanca, poumon économique, dans les villes de l’Oriental marocain et du Sud, pas de signes majeurs la « kermesse » électorale. Elle n’a ni été au rendez-vous ni réussi à drainer les foules, quand bien les slogans affichés étaient charmeurs. « Tous pourris ? », s’interroge le magazine du makhzen L’actuel. Morosité, tiédeur, violence, corruption d’électeurs, recyclage électoral des notabilités, des serviteurs zélés du makhzen, la presse indépendante marocaine rapporte chaque jour les dérives qui ont émaillé une campagne, boycottée de bout en bout par les électeurs potentiels. 13 millions d’électeurs en tout. « On est dans l’escobarisation de la politique », commente le député PJD, Ahcène Daoudi, en faisant notamment référence à l’utilisation de l’argent sale dans le financement de la campagne par certains candidats. Pour chasser le spectre de l’abstention lors des élections municipales au Maroc, le gouvernement a pris pourtant les devants en renforçant dans les nouveaux code électoral et charte communale, la représentation féminine. La nouvelle loi adopte l’approche genre et contraint les partis en lice à présenter sur leurs listes 12% de candidates. Un système d’incitation financière à la représentation féminine est également mis en place au profit des partis, non sans secréter quelques situations cocasses. Des partis se réclamant de la gauche, contraints et intéressés, n’ont pas hésité, à ce titre, à présenter sur leurs listes des candidates drapées de niqab.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après El Watan