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Le Maroc accuse l’Algérie

mercredi 11 octobre 2006, par Bilal

Le Maroc qui dément le rapport du HCDH mais admet la nécessité d’une solution politique globale au Sahara Occidental, accuse l’Algérie d’entraver toute possibilité d’édification de l’Union maghrébine.

Le Maroc accuse l’Algérie

S’exprimant sur la chaîne satellitaire américaine d’informations émettant en langue arabe, Al-Hurra, le ministre marocain de la Communication a tiré à boulets rouges sur Alger, l’accusant d’être la source de tous les blocages dans la question du Sahara occidental. “L’Algérie entrave toute possibilité d’édification de l’Union maghrébine et bloque toute coopération fructueuse en vue de la constitution d’un bloc régional fort”, a affirmé tout de go Nabil Benabdallah.

Sans fournir la moindre preuve pour étayer son argumentation, le ministre de la Communication et également porte-parole du gouvernement marocain a parlé de flagrantes violations et de contradictions qui ont caractérisé les positions de l’Algérie devant la quatrième commission des Nations unies. Selon lui, elles augurent d’une “intention de contrarier le Maroc”. Accusant l’Algérie d’user “d’une sorte d’hypocrisie politique en arguant qu’elle n’est pas concernée par le dossier”, il rappellera, encore une fois, dans le but de tromper l’opinion publique locale et internationale, que “le Maroc a fait part de sa disposition de négocier de façon directe avec les frères algériens en vue de régler cette question”.

Incohérent dans sa démarche, il ira jusqu’à affirmer que la proposition d’autonomie des territoires sahraouis, dans le cadre de la souveraineté marocaine, est un projet “bénéfique” pour le Maroc, l’Algérie et l’ensemble des peuples maghrébins. Se cachant derrière l’hypothétique démocratisation du royaume, Nabil Benabdallah dira que le Consultatif, le Conseil royal pour les affaires sahariennes (Corcas), créé par le roi Mohamed VI dans la perspective de faire diversion sur la scène internationale, constitue une initiative visant à doter les populations du Sahara de larges prérogatives et leur permettre de gérer leurs affaires, et que c’est “une nouvelle preuve de la démocratie qui se consolide de jour en jour au Maroc”.

Depuis le début du conflit, il y a plus de 30 ans, le royaume alaouite n’a jamais cessé d’essayer d’impliquer l’Algérie dans la crise, en l’appelant à des négociations bilatérales, faisant fi d’ignorer la position inchangée et officielle d’Alger, qui a toujours encouragé les contacts directs entre le Maroc et le Front Polisario, seul moyen d’aboutir à un accord entre les deux parties. Cette sortie médiatique du porte-parole du gouvernement marocain fait probablement partie d’une stratégie élaborée par les conseillers du roi Mohamed VI dans l’espoir de limiter les dégâts occasionnés à la diplomatie marocaine par le récent rapport de la commission de décolonisation de l’Organisation des Nations unies, qui a détruit toute l’argumentation de Rabat dans sa thèse à imposer l’autonomie au Sahara occidental.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après Liberté