Accueil > INTERNATIONAL > Le Maroc doit établir la vérité sur l’affaire Ben Barka

Le Maroc doit établir la vérité sur l’affaire Ben Barka

jeudi 25 octobre 2007, par Rédaction

Le Maroc doit tout mettre en oeuvre pour établir la vérité sur l’affaire Ben Barka selon l’avocat de la famille de l’opposant marocain Mehdi ben Barka.

L’enquête sur l’affaire Ben Barka piétine en France et au Maroc.

Un juge français demande cinq mandats d’arrêt sur des officiels marocains, dit-on de source judiciaire. "Ces mandats d’arrêt sont un coup de semonce et j’espère qu’ils feront bouger les autorités marocaines. Je ne souhaite pas que ces personnes soient arrêtées mais uniquement qu’elles parlent", a dit Me Maurice Buttin, l’avocat de la famille de Mehdi ben Barka, à Reuters. Il souhaite en outre que Nicolas Sarkozy intervienne. "Notre désir est qu’il fasse savoir aux Marocains que les commissions rogatoires (demandes d’entraide judiciaire : NDLR) doivent être exécutées", a-t-il dit. Le juge d’instruction parisien Patrick Ramaël demande cinq mandats d’arrêt, notamment contre le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine et à l’époque membre du cabinet du général Oufkir, homme de confiance du roi Hassan II. La démarche vise aussi Abdelkader Kadiri, ancien chef des renseignements militaires, qui était en 1965 capitaine, attaché à l’ambassade du Maroc à Paris. Le juge vise enfin Miloud Tounsi, alias "Chtouki", Boubker Hassouni, un infirmier, et Abdelhak Achaachi, trois hommes qui auraient mené l’enlèvement de Mehdi ben Barka.

A Rabat, dans les couloirs du Parlement marocain, où Nicolas Sarkozy a prononcé un discours, on s’étonnait de source marocaine autorisée de la coïncidence entre les fuites sur l’affaire Ben Barka en France et la visite d’Etat du président français. "Il faut chercher la vérité là où elle est. Le roi Mohammed VI du Maroc a dit en 1999 qu’il fallait chercher la vérité et que la famille Ben Barka avait le droit de savoir", déclarait ainsi un proche du souverain chérifien. "Mais il faut choisir le timing et le moment. Il y a trop de coïncidences." "Bizarre, bizarre, bizarre", résumait un autre responsable marocain interrogé par des journalistes, voyant dans ces fuites trois objectifs : nuire à Nicolas Sarkozy, nuire à Rachida Dati et "gâcher la fête" de ces retrouvailles franco-marocaines. On jugeait de même source que ces fuites étaient "contraires aux accords bilatéraux" en matière de coopération judiciaire entre la France et le Maroc et que "la procédure (n’avait) pas été respectée".

Synthèse de Rayane
D’après Reuters