Le Maroc et l’autonomie du Sahara Occidental

M. Harston, qui succédera ainsi à l’Italien Francesco Bastagli, fera également office de chef de la Mission de l’ONU pour un référendum au Sahara occidental (Minurso), dont le mandat devra expirer en avril prochain. C’est en avril prochain que le Maroc compte présenter à l’ONU son projet d’autonomie pour le Sahara occidental, a annoncé jeudi également le ministre de la Communication, Nabil Benabdellah, à l’issue d’une réunion du gouvernement à Rabat. « Le Premier ministre, Driss Jettou, a exposé une première mouture du projet qui s’articule autour de trois axes : la souveraineté du Maroc, la prise en compte des particularités sociales et culturelles de la région et les critères internationaux en matière d’autonomie », ajoute l’AFP, citant le ministre de la Communication qui n’a néanmoins pas dévoilé la nature des propositions contenues dans cette mouture s’agissant des institutions de l’autonomie.

Le représentant du gouvernement marocain informera, par ailleurs, qu’une seconde phase de consultations sur le projet d’autonomie sera engagée auprès des partis politiques, des notables et des représentants des tribus sahraouies -ainsi qu’à l’échelle internationale- avant de présenter le projet devant l’organisation onusienne. L’annonce de cette information ne devrait pas faire réagir les autorités sahraouies, à en croire le responsable de la communication au niveau de l’ambassade de la RASD à Alger, joint hier par téléphone. « Il n’y aura pas de déclaration du gouvernement sahraoui pour la simple raison qu’il ne s’agit pas de la première fois que le Maroc fait une telle annonce sans respecter le délai avancé. Il faut savoir qu’avant de présenter son projet, le Maroc doit effectuer plusieurs contacts et entamer des pourparlers à plusieurs niveaux », nous précisera Mohamed Lamine Dabarra.

Pour rappel, le projet d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine avait été lancé en 2004 par Rabat, un projet que le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, n’a jamais accepté, ni dans le fond ni dans la forme. Depuis l’annonce du projet, il n’a eu, en effet, de cesse de réclamer du Maroc qu’il respecte ses engagements à l’égard de ce conflit en faisant appliquer la légalité internationale qui consacre le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Même les récentes résolutions adoptées par les Nations unies aussi bien au niveau de son Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale que de la commission de décolonisation, et qui vont dans le sens de cette revendication n’ont pas dissuadé l’occupant marocain d’aller au bout de sa démarche. A l’occasion de son 8ème sommet qui s’est tenu la semaine dernière à Addis-Abeba, l’Union africaine (UA) n’a pas manqué de réitérer son soutien au droit légitime du peuple sahraoui à se prononcer en toute souveraineté sur son devenir.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après la Tribune