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Le Maroc face à la menace salafiste

lundi 22 janvier 2007, par Souad

La récente arrestation au Maroc de 26 personnes de nationalité marocaine dans le cadre d’une opération antidjihadistes, suggère l’existence de liens de soutien financier et logistique avec le GSPC algérien et le groupe islamique combattant marocain.

Attentats terroristes de Casablanca, Maroc.

Selon le porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdallah, les personnes interpellées seront présentées à la justice conformément aux dispositions de la loi antiterroriste en vigueur au Maroc. Depuis le début de l’année 2007, la presse marocaine parle d’enlèvements d’islamistes à Tétouan, mais le ministre a démenti tout ce qui avait été dit en annonçant ces arrestations. Cette affaire intervient après l’arrestation, le mois de décembre dernier à Sebta, d’une dizaine de Marocains de nationalité espagnole en liaison avec le Groupe islamique combattant marocain (Gicm), dont un ex-détenu de Guantanamo. La découverte d’un kamikaze marocain qui s’est fait exploser en Irak et l’arrestation d’une dizaine de Marocains en Egypte et en Syrie ont permis de remonter la filière de recrutement jihadiste.

Les spécialistes du dossier sécuritaire marocains estiment que cette opération a été menée de concert entre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien, qui a désormais le leadership sur toutes les organisations djihadistes du Maghreb, grâce notamment à sa collusion avec Al Qaîda, et le Groupe islamique combattant marocain. Ils précisent aussi pour réconforter leurs concitoyens que le risque d’une contamination est de l’ordre de 10% dans l’état actuel du maillage sécuritaire et que le risque d’un retour au cycle des attentats est dérisoire, arguant du fait que les Moussaoui, Moutassadeq, Bahaji, El Guerbouzi, Houssaïni, El Azizi, les Benyaïch, les Mansour, les Berraj, et tous les Marocains de la filière milanaise, belge ou hollandaise, sont tous issus de l’émigration. En deux mots, les leaders du djihad sont dans leur quasi-majorité hors du Maroc.

Les jeunes Marocains qui ont réellement rejoint la « résistance » irakienne pour servir de bombes humaines à Baghdad, Baqouba ou Faloudja, n’étaient pas pour la plupart encadrés, ni intégrés dans des structures islamistes. De plus, les experts sécuritaires marocains affirment que leur chiffre est insignifiant comparé aux Marocains djihadistes qui opèrent hors du Royaume. « Ils ne sont probablement pas plus d’une vingtaine », précise une source sécuritaire marocaine. Une estimation que soutient Mohammed Darif, professeur de sciences politiques à l’université de Mohammedia et connaisseur des réseaux islamistes radicaux au Maroc. « La grande majorité de la centaine de Marocains arrêtés par l’armée américaine en Irak a été recrutée en Europe, en Turquie, en Syrie ou même en Iran, mais ils sont finalement très peu à venir directement du Maroc », affirme-t-il.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après l’Expression