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Le Maroc insiste sur la frontière avec l’Algérie

samedi 8 novembre 2008, par Rédaction

La frontière entre l’Algérie et le Maroc demeure fermée malgré les demandes répétées du roi Mohamed VI du Maroc pour sa réouverture.

La frontière entre l’Algérie et le Maroc.

Une fois encore, le souverain marocain est revenu à la charge pour revendiquer la réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc. Depuis les événements malheureux de l’été 94, durant lesquels la communauté internationale avait assisté avec stupeur à une « chasse systématique » au touriste algérien partout au Maroc et à son renvoi du territoire chérifien dans des conditions humainement inadmissibles, il est clair qu’Alger ne voit plus, depuis ce moment-là, les relations de bon voisinage de la même manière. Ni avec la même vision d’un Maghreb arabe que tout le monde aspire à faire sortir du ghetto de l’égocentrisme et des visions politiques étriquées. Non, entre Alger et Rabat, les rapports auraient pu sortir le plus vite de l’impasse actuelle. Le roi Mohammed VI du Maroc, quand il appelle les autorités algériennes à envisager rapidement la réouverture des frontières terrestres, a quelque part raison. Il a raison parce que, normalement, ces frontières ne devaient jamais être fermées. Est-ce la faute des Algériens si les autorités marocaines se sont illustrées par une versatilité et une amnésie politiques absolument ahurissantes à l’égard de l’Algérie ?

Ainsi, Alger ne peut vraiment envisager une normalisation des relations bilatérales avec le Maroc quand, du côté de Rabat, on s’évertue à scier la branche sur laquelle tous les pays de l’UMA sont assis. Car, si le roi du Maroc s’énerve, comme il l’a montré jeudi dans son discours à l’occasion de l’annexion du territoire sahraoui en 1975, et confond entre colonialisme et ouverture politique avec les pays voisins, que peut-on dès lors attendre d’un monarque mené « au doigt et à l’oeil » par ses propres conseillers, militaires et civils, ceux-là mêmes, et ils sont toujours présents et proches du Roi, qui avaient conseillé au défunt roi Hassan II d’imposer les visas aux Algériens et de les chasser manu militari du Maroc, à la suite de l’assassinat de deux touristes espagnols à Marrakech ? Et que dire de l’actuel chef de l’exécutif algérien, M. Ahmed Ouyahia, qui a été invité en juin 2005 par le chef du gouvernement d’alors, Driss Jettou - un fabriquant de souliers, de son vrai métier -, à ne pas venir à Rabat, alors que sa visite devait ouvrir de nouvelles perspectives entre les deux pays ?

Non, l’histoire entre les deux pays, si proche et si lointaine, aurait mérité une autre tournure, une autre issue. Mais à Rabat, on s’obstine à chercher le superflu, l’ouverture des frontières, le gain de quelques milliards de dollars tirés des touristes algériens, au lieu de trouver des solutions à des questions urgentes, notamment une normalisation globale des relations entre les deux pays. Là également, il y a une fuite en avant de M6, toujours mal conseillé, préférant une ouverture des frontières pour oxygéner l’Oriental marocain, asphyxié depuis 1994 avec le départ du dernier touriste algérien, plutôt que de proposer des états généraux des relations entre les deux pays pour aborder l’avenir dans de meilleures dispositions. A moins que, pour le jeune monarque marocain et une certaine classe au Maroc, l’Algérie et l’Algérien en particulier ne sont qu’une tirelire ambulante, des mamelles qui doivent arroser les régions de l’Est marocain.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran