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Le Maroc, le trône et le Sahara Occidental

lundi 1er août 2005, par Rédaction

Le Maroc persiste dans ses déclarations à connotation colonialiste à propos du Sahara Occidental et joue la carte du terrorisme et de la sécurité pour justifier sa nouvelle stratégie.

Mohammed VI, le roi du Maroc.

Au lieu d’accepter les recommandations de l’ONU, le roi du Maroc, Mohammed VI, demande à l’instance onusienne de faire siennes ses positions en acceptant “une solution mutuellement acceptable qui recueille l’appui des Nations unies et confère une autonomie à nos provinces du Sud, dans le cadre de la souveraineté du royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale”.

Argumentant sa proposition, le roi dira que cette stratégie multidimensionnelle découle de “l’orientation résolument démocratique prise par notre pays”, et “traduit aussi notre volonté d’intégration maghrébine sur des bases saines et solides”. Il ajoutera que l’attachement du Maroc à cette thèse “tient compte de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité des peuples du bassin méditerranéen, ainsi que des pays du Sahel, frères et amis”. La “marocanité” du Sahara occidental “a également pour ambition d’empêcher cette région sensible de l’Afrique de se faire happer par l’engrenage du terrorisme et de la balkanisation, dont nul ne peut prétendre être à l’abri de leurs graves menaces et du chaos qu’ils recèlent”, a insisté Mohammed VI dans son discours. Continuant sur sa lancée, il annoncera avoir décidé “une restructuration du Conseil royal consultatif pour les affaires du Sahara, permettant d’y assurer une représentativité équilibrée et crédible à même d’en faire une force de proposition et une institution agissante et efficiente œuvrant pour l’essor de ces provinces, qui nous sont si chères, et pour la défense de leur marocanité”.

Le souverain marocain va plus loin en affirmant que l’attachement à la marocanité du Sahara “se pose en termes d’existence et non de frontières et de distances”.
Faisant référence aux dernières manifestations qui ont secoué plusieurs régions du Sahara occidental et du Maroc, mais sans les citer, le roi a salué les différents corps des services de sécurité marocains pour la gestion, comprendre répression, de ces incidents. Il n’a pas raté l’occasion de fustiger l’Algérie qu’il accuse de “mercantilisme politicien effrontément opportuniste voué à une exploitation vile et abjecte de la situation dramatique des prisonniers marocains détenus sur le territoire algérien, en violation flagrante des règles les plus élémentaires du droit humanitaire international”.

Pour le roi du Maroc, les réfugiés sahraouis sont “des déportés dont la situation représente une aberration inédite dans le monde”. Selon lui, “ces personnes ne sont pas traitées comme des réfugiées soit parce que le Haut-Commissariat aux réfugiés est d’empêcher de superviser leurs camps, de les recenser, et de s’assurer de leur identité, soit parce qu’ils sont privés du droit de retour librement consenti à la mère-patrie”.
Voilà un discours à connotation beaucoup plus colonialiste qu’une proposition constructive pour régler un conflit, classé comme dossier de décolonisation par les Nations unies.

Avec Liberté