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Le Maroc, terre de transit

mercredi 30 novembre 2005, par Bilal

Les tensions crées au Maroc par les immigrés clandestins sub-sahariens se sont apaisées après un mois d’octobre meurtrier où au moins 14 migrants africains auraient été tués par les polices marocaine et espagnole.

Des milliers d’immigrants africains transitent par le Maroc pour atteindre l’Europe.

Le Maroc et l’Espagne ont été accusés d’avoir violé des valeurs humanitaires. Entre 14 et 16 migrants africains ont été tués par balles, en octobre dernier, pendant leurs assauts collectifs sur les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla revendiquées par le Maroc.

Après cette première étape tragique, un autre drame a commencé avec des rapatriements vers leurs pays respectifs, mais également des refoulements et expulsions des migrants abandonnés en plein désert aride, sans eau ni nourriture. La presse marocaine parle encore d’une douzaine de nouveaux décès.

Mais, c’est seulement lorsqu’il y a eu des victimes que le "généreux" Occident a bougé. Il s’est enfin rendu compte que des êtres humains meurent chaque jour pour le partage des richesses accumulées par l’Europe au cours de plusieurs siècles d’histoire commune avec l’Afrique.

Des campagnes humanitaristes sont nées dans la foulée, et les deux pays indexés — le Maroc et l’Espagne — cherchent à se rattraper. Ils ont signé des conventions d’expulsion de clandestins tandis que leur attitude à l’égard des immigrés a relativement changé. Les rapatriements s’effectuent de manière ordinaire.

Il reste toutefois en suspens le sort d’une cinquantaine de demandeurs d’asile du camp de Guelmim, dans le sud du Maroc. La convention de Genève, de 1951, demande aux Etats signataires de protéger les réfugiés ; et le Maroc, qui l’a signée, est, par conséquent, tenu d’en respecter la teneur.

Avant les assauts collectifs sur Ceuta et Melilla, les migrants subsahariens étaient rarement inquiétés au Maroc, où ils se déplaçaient plus ou moins librement, même sans papiers réguliers. Dans les quartiers populaires de Rabat, tout le monde sait où ils habitent sans pour autant créer un quelconque problème.

Pays de transit, le Maroc vit une expérience nouvelle avec cette situation. N’ayant pas les moyens d’enrayer un phénomène d’une telle ampleur, le royaume a fermé les yeux. Même les aides de l’UE ne permettraient pas de contenir un tel flux de migrants.

La solution se trouve probablement ailleurs, avec la nécessité impérative de mettre en place une politique de développement dans les pays d’origine des migrants, a affirmé Lahlou à IPS. Le Maroc "respectait globalement" la convention de protection des réfugiés, "jusqu’aux derniers événements".

Synthèse de Billal
D’après Inter Press Service