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Le Zimbabwe tente de sortir de la crise

mercredi 23 juillet 2008, par Samir

Les deux symboles de la crise au Zimbabwe, Robert Mugabe et Morgan Tsvangiraï, ont accepté la signature d’un accord-cadre pour aboutir à un nouvel ordre politique.

Vers la paix au Zimbabwe.

L’accord, qui semblait improbable il y a quelques semaines, s’est déroulé dans un grand hôtel de Harare. Les Sud-Africains, aidés par la Russie et la Chine, ont empêché les Occidentaux de sanctionner le gouvernement du Zimbabwe afin de sauver la médiation qu’ils mènent depuis de longs mois. S’il est tout à fait compréhensible que les Africains ne souhaitent pas une intrusion des Occidentaux - dont certains sont animés par des visées revanchardes -, ils devaient prouver qu’ils sont aptes à agir pour résoudre la crise. Les Sud-Africains, acteurs essentiels, ont été vivement critiqués - et non sans raison parfois - pour leur manque de fermeté à l’égard du pouvoir en place à Harare. Ils ont dû, pour préserver leur crédibilité, mettre la pression sur Robert Mugabe et le parti au pouvoir, le Zanu-Pf, pour accepter un compromis qui sorte le Zimbabwe du cercle vicieux. Ont-ils réussi ? Ce serait aller vite en besogne, mais un premier pas a été fait pour aller vers une solution qui ne peut être qu’une représentation démocratique réelle et sans faux-semblants.

Le « nouvel ordre politique » - et c’est valable dans de nombreux pays africains - sera démocratique où il ne sera pas. Les prochaines négociations, qui se dérouleront probablement à Pretoria, sous le parrainage de l’Afrique du Sud, permettront de savoir si le Zimbabwe est dans la voie d’une « solution permanente et viable ». C’est pour l’Afrique du Sud - qui représente dans cette affaire tout le continent - un test pour démontrer que sa politique de diplomatie tranquille est efficace et la dispense de hausser le ton. L’ingénierie politique africaine a tellement fait défaut dans la prévention des conflits qu’une réussite dans le dossier du Zimbabwe ne peut que redorer son blason. Il faut espérer que le président zimbabwéen a réellement évolué et qu’il n’est plus dans la posture du possesseur éternel du pays après en avoir été le libérateur. Un des succès les plus éclatants de son régime est d’avoir réussi, mieux que partout en Afrique, une alphabétisation du pays. Cette progression de l’éducation a, immanquablement, une incidence sur la perception des citoyens qui disposent des outils pour apprécier le succès ou l’échec d’un régime. Accuser son opposant d’être au service des Blancs pour rejeter l’alternance est faire insulte au bon sens. Le représentant de l’opposition fait preuve de réalisme en acceptant d’aller vers une issue concertée de la crise au lieu de tabler sur la pression occidentale, qui est en général très mal vue.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran