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Le niet américain au souhait de Sharon d’assassiner Yasser Arafat

dimanche 4 avril 2004, par Hassiba

“Notre position de telles questions - l’exil ou l’assassinat de Yasser Arafat - est très bien connue. Nous y sommes opposés et nous l’avons fait très clairement comprendre au gouvernement d’Israël”, a déclaré à la presse le secrétaire d’État américain adjoint Richard Armitage.

Cette réaction intervient à la suite des nouvelles menaces de mort proférées par Ariel Sharon en direction du leader palestinien Yasser Arafat vendredi matin. Devant la logique meurtrière du patron du Likoud, qui avait abouti à l’assassinat de cheikh Ahmed Yassine le chef spirituel du Hamas, et les conséquences désastreuses pouvant découler de ce crime, les États-Unis cherchent apparemment à calmer l’ardeur du boucher de Sabra et Chatilla. En effet, il y a lieu de constater qu’en s’attaquant à cheikh Yassine, Israël a provoqué une réaction de solidarité en chaîne au sein des mouvements islamistes de la région.

Ainsi, après la décision du chef du Hezbollah libanais, le cheikh Nasrallah, de mettre toutes ses potentialités militaires à la disposition du Hamas, c’est au tour de Moqtada Sadr de lui emboîter le pas. Il s’est déclaré prêt à répondre aux sollicitations de l’organisation islamiste palestinienne en exécutant des opérations armées quand elle le décidera. C’est dire qu’en s’en prenant au cheikh Yassine, Ariel Sharon a réveillé le sentiment anti-sioniste dans toute la région, particulièrement au sein des milieux intégristes.

Conscients des graves implications que pourrait provoquer l’assassinat de Yasser Arafat, les Américains refusent non seulement de donner leur feu vert à une telle action, mais prennent le soin d’avertir Israël de ne pas les mettre devant le fait accompli. Ils savent pertinemment que si le président de l’Autorité palestinienne fait l’objet d’une quelconque opération, ce sera l’embrasement généralisé au Proche-Orient.

La Maison-Blanche a réitéré à Tel-Aviv son opposition à la suite des réactions unanimes à travers le monde contre une éventuelle atteinte à l’intégrité physique du leader de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). L’Union européenne (UE) a vivement réagi vendredi dernier aux menaces d’Ariel Sharon de “liquider” Yasser Arafat. L’UE a rappelé à Israël que Yasser Arafat était “le représentant légitiment élu” du peuple palestinien et que toute atteinte à sa personne constituait une violation de la légalité internationale.

La position européenne a certainement pesé de tout son poids sur la réaction américaine rappelant à l’État hébreu son “niet” à toute action contre le président de l’Autorité palestinienne, y compris son expulsion. Selon des responsables US, l’Administration Bush réitérera à Sharon sa position le 9 avril prochain lors de son séjour à Washington et lui demandera de faire preuve de davantage de retenue vis-à-vis des Palestiniens.

Reste à savoir maintenant si le Chef du gouvernement israélien, sous la menace d’une inculpation judiciaire pour corruption, ne cherchera pas à faire diversion en lançant une opération d’éclat contre Yasser Arafat.

Yasser Arafat “se moque” des menaces israéliennes

Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a déclaré, hier, se “moquer” des menaces du Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui a laissé clairement entendre la veille qu’il pouvait être la cible d’un assassinat. “Pour moi, je m’en moque. Je me soucie uniquement de mon peuple”, a déclaré Yasser Arafat à Ramallah (Cisjordanie), où il est confiné depuis plus de deux ans au siège de l’Autorité palestinienne. Ariel Sharon a déclaré vendredi dans plusieurs interviews à la presse israélienne que “quiconque tuait un juif ou faisait du mal à un citoyen israélien ou encore faisait tuer des juifs, était une cible. Point final”.

K. A., liberte-algerie.com