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Le roi du Maroc s’exprime sur la frontière avec l’Algérie

jeudi 31 juillet 2008, par Kahina

Le roi Mohamed VI du Maroc s’est exprimé sur la frontière de son pays avec l’Algérie à l’occasion de son discours de la fête du trône.

Le roi du Maroc et l’Algérie.

Dans un discours marquant le 9ème anniversaire de son accession au Trône, le souverain marocain n’a pas raté cette occasion de médiatiser, une fois encore et à l’envie, le voeu, sinon les sollicitations du Maroc pour la réouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie. ’’Les différences de points de vue dans ce conflit (Sahara Occidental) ne sauraient justifier la poursuite de la fermeture des frontières’’, a-t-il souligné dans son discours prononcé dans la ville de Fès. La ville de Fès, distante de 300 km d’Oujda, la capitale de l’oriental marocain et proche de la ville algérienne de Maghnia, a été symboliquement choisie par Mohamed VI pour lancer son appel pour la normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc, une normalisation qui passerait, selon Rabat, fatalement et ’’impérativement’’ par la reprise de la circulation par voie terrestre des biens et des personnes entre les deux pays. Mais, en appelant à la réouverture des frontières, le monarque chérifien, ainsi que plusieurs responsables marocains, tentent en fait de cristalliser l’idée auprès de l’opinion internationale selon laquelle c’est l’Algérie qui bloque cette réouverture, mais surtout est responsable de l’état de la détérioration des relations entre les deux pays.

Sinon comment interpréter le fait que les responsables marocains, le roi étant en première ligne de ces attaques médiatiques à répétition, saisissent toute opportunité pour appeler Alger à répondre favorablement à leur appel de rétablissement des relations sur la base uniquement de l’ouverture des frontières. Ainsi, fustigeant la décision des autorités algériennes de ne pas céder aux ’’appels’’ du Maroc, le roi du Maroc croit que ’’cette mesure unilatérale est vécue par les deux peuples comme une sanction collective incompatible avec leurs liens de fraternité historique, les exigences de leur avenir commun et les impératifs de l’intégration maghrébine’’. Le Maroc, qui a supprimé les visas pour les Algériens en juillet 2005, 11 années après avoir décidé unilatéralement et sur un ’coup de sang’’ de les imposer aux dizaines de milliers de touristes algériens, aurait-il subitement perdu la raison, ou le sens de la mesure pour croire encore aujourd’hui qu’Alger est responsable des décisions inconséquentes et maladroites du Palais en ce moment-là, c’est-à-dire en août 1994, lors de l’attentat terroriste de Marrakech ? Ou bien que les Algériens oublieront à jamais les sévices et autres humiliations qu’ils avaient endurés ce moment-là ? Quand bien même les deux peuples restent toujours unis et toujours proches, malgré les vicissitudes des politiques et des conjonctures, il y a surtout cette dimension politique à aplanir entre les pays. Comment, deux années après avoir officiellement déclaré ’’persona non grata’’ un chef de gouvernement algérien à ne pas venir à Rabat, alors que celui-ci se préparait à discuter de grands dossiers, dont celui des frontières, et annoncer avec une grande malice politique que Rabat ’’continue de prendre des initiatives en toute sincérité et d’être à l’écoute de toutes les bonnes volontés pour rétablir des relations normales entre le Maroc et l’Algérie et bâtir un partenariat constructif avec ce pays voisin et frère’’.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran