Accueil > INTERNATIONAL > Les Etats-Unis adoptent la position d’Obama sur l’Iran

Les Etats-Unis adoptent la position d’Obama sur l’Iran

mardi 22 juillet 2008, par Kahina

Les Etats-Unis ont à l’évidence adopté la position du candidat démocrate Barack Obama en acceptant de négocier avec l’Iran sur la question nucélaire.

La présence, samedi, du sous-secrétaire d’Etat William Burns aux discussions de Genève sur le programme nucléaire iranien a fait dire trop vite à des analystes qu’une dynamique de détente serait en train de s’amorcer dans les rapports entre les Etats-Unis et l’Iran. Ils ont dû certainement déchanter et remiser leur optimisme quand, vingt-quatre heures après la rencontre de Genève, Condoleezza Rice s’est adressée aux dirigeants iraniens en les menaçant de « mesures punitives si Téhéran ne cesse pas ses activités nucléaires sensibles ». Peu avant elle, le porte-parole du département d’Etat avait lui interpellé le peuple iranien en lui demandant de « comprendre que ses dirigeants doivent faire un choix entre la coopération qui apportera des bénéfices à tous et la confrontation qui ne peut conduire qu’à davantage d’isolement ». Les responsables américains reviennent, à l’évidence, à une ligne dure à l’égard de l’Iran, au constat que la preuve de leur volonté de détente qu’ils sont censés avoir fournie avec la présence à Genève de leur sous-secrétaire d’Etat, W. Burns, n’a pas eu d’effet sur les dirigeants iraniens, dont le négociateur à Genève s’en est tenu à la position de principe de son pays : celle du refus d’arrêter les opérations d’enrichissement de l’uranium.

Washington n’a jamais eu la naïveté de croire qu’il suffisait de la présence de l’un de ses hauts diplomates à la rencontre de Genève pour que Téhéran cède aussitôt sur ce point. Pourquoi alors brandir aussi vite de nouveau la menace, alors que le chef de la diplomatie européenne Javier Solana, en charge de la négociation avec les Iraniens, a estimé lui que si ce qui a été enregistré à Genève est insuffisant, il y a toujours des progrès dans ces discussions » ?. La menace que vient de proférer la secrétaire d’Etat américaine est inquiétante dans sa formulation. Rice n’a pas fait en effet état de recours à des sanctions contre l’Iran, mais a des « mesures punitives ». L’apparent revirement de la position américaine à l’égard de Téhéran sur le dossier de son programme nucléaire ne tient pas la route, comme le démontre le raidissement des propos de Condoleezza Rice. En fait, le semblant de détente à laquelle déclare vouloir parvenir l’administration US dans ses rapports avec l’Iran est destiné à servir de « preuve à charge » contre les dirigeants de ce pays, que l’on s’empresse d’accuser d’avoir refusé la main tendue américaine. Ce qui vaut « justification morale » pour recourir à la solution militaire contre leur pays. Si l’idée que la question du nucléaire iranien pouvait se régler pacifiquement par des négociations directes entre Washington et Téhéran a effleuré les esprits dans la capitale américaine, ceux qui y ont songé ont très vite renoncé à la défendre. Israël et le lobby sioniste aux Etats-Unis ne laisseront advenir aucune alternative dans la résolution du problème du programme nucléaire iranien, que celle de la destruction par la force des armes des infrastructures de l’industrie nucléaire de l’Iran.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran

Portfolio