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Les années de plomb au Maroc selon l’IER

vendredi 16 décembre 2005, par Kahina

Les années de répression qu’a connu le Maroc entre 1960 et 1990 auraient fait 592 victimes, un chiffre que remet en cause l’AMDH qui estime que l’IER n’est pas allé assez loin dans ses investigations.

Le roi du Maroc, Mohamed VI, affirme vouloir renforcer la démocratie et le respect des droits de l’homme dans le royaume.

L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), principal organisme indépendant du Maroc en ce domaine, a estimé que le résumé des investigations de l’IER n’allait pas assez loin, notamment dans l’identification des responsables d’abus susceptibles de faire l’objet de poursuites. D’après l’AMDH, environ 3.000 personnes ont été tuées durant la période considérée.

Le rapport de l’IER, qui a été créée sur l’initiative du roi du Maroc Mohamed VI, précise que 322 des victimes recensées ont été abattues par les forces gouvernementales au cours de manifestations, dont une en 1981 à Casablanca lors d’émeutes contre la hausse des prix des denrées alimentaires.

L’IER, qui a reçu 16.861 dossiers à étudier, a confirmé au moins 9.779 cas d’atteintes aux droits de l’homme allant des violences en détention aux exécutions extra-judiciaires, en passant par les "disparitions forcées", les "exils forcés" ou les sévices sexuels.

Les auteurs de l’enquête notent que les décès en détention ont diminué à mesure que le Maroc évoluait vers plus une grande tolérance envers les dissidents vers la fin des années 1990, avant la mort du roi Hassan II en 1999.

Selon le rapport, 109 prisonniers sont morts en prison dans les années 1970, chiffre qui tombe à neuf durant la décennie suivante et à deux au cours des années 1990.

L’AMDH juge pour sa part les chiffres de l’IER éloignés de la réalité. Son porte-parole Abdella Abdeslam a dit s’être attendu à des résultats incomplets parce que le Maroc n’a selon lui pas encore mis fin aux abus. D’après l’AMDH, 1.500 personnes furent tuées au cours de manifestations le 21 mars 1965, et de 500 à mille lors d’autres troubles en 1981.

Synthèse de Kahina
D’après Reuters