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Les émeutes au Maroc, l’Algérie et la Tunisie

jeudi 12 juin 2008, par Rédaction

Les émeutes en Algérie, le Maroc et la Tunisie inquiètent les pouvoirs en place qui, à défaut de proposer des solutions, usent de répression.

Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie face aux émeutes.

L’Algérie, le Maroc et la Tunisie sont trois Etats du Maghreb qui tiennent le rôle d’un grand incubateur pour la production d’émeutiers. Des émeutes se sont en effet produites ces derniers temps chez nous dans divers endroits, en Tunisie, à Redeyef, et au Maroc, à Sidi Ifni, une ville portuaire récidiviste. Si chez nous, c’est le foot, les rivalités communautaires ou l’iniquité dans la distribution des biens sociaux, qui se trouvent à l’origine de la violence, chez les voisins, c’est essentiellement le chômage qui pousse les jeunes au désespoir et à l’affrontement. Lors des derniers chocs, des pertes humaines furent malheureusement enregistrées en Algérie et en Tunisie. Au Maroc, à Sidi Ifni, on en annonça également avant qu’elles ne soient démenties officiellement. Chez nous, à la lecture des bilans, c’étaient plutôt les brigades anti-émeutes et les biens publics qui seraient le plus à plaindre. A Redeyef, en Tunisie, on donna de l’armée, et les choses rentrèrent rapidement dans l’ordre. Les manifestants protestèrent contre de supposées irrégularités lors d’un concours de recrutement lancé par la CPG (Compagnie des phosphates de Gafsa). A Sidi Ifni au Maroc, la bataille fut longue, la ville s’enflamma pendant une interminable semaine après la proclamation des résultats d’un concours prévu pour recruter... trois employés. Mais si l’on n’y déplore pas de morts, les informations en provenance de la belle cité portuaire font état de comportements dégradants, ignobles.

Bien sûr qu’il ne s’agit pas là des quelque 80 émeutiers interpellés et passés à tabac. La presse marocaine rapportait, mercredi, les témoignages sur place sur l’« arrestation de femmes dépossédées de leurs biens et conduites dans un commissariat, où elles ont été contraintes d’ôter leurs vêtements, avant d’être soumises à des brutalités et à des actes humiliants ». De son côté, un communiqué de la courageuse Association marocaine des droits de l’homme dénonçait « les méthodes brutales utilisées par les forces publiques contre des citoyens et des citoyennes dans la rue et dans leurs maisons, les agressions physiques, les viols, les humiliations et les vols de biens, de portables, de bijoux et d’argent dans les habitations ». Des propos qui laissent clairement voir qu’il n’y a pas que les femmes qui ont été violées mais les domiciles aussi. Des propos qui ressemblent à s’y méprendre aux dénonciations sahraouies lorsque leurs populations subissent dans les territoires occupés la violence bestiale, le vol et les viols. Des actes qui rappellent immanquablement à nos mémoires algériennes les « bienfaits » et l’héroïsme de la soldatesque française durant la hideuse « nuit coloniale ». Le wali d’Agadir au Maroc a, bien sûr, démenti l’existence de viols dans les commissariats et dit que les autorités marocaines étaient disposées à enquêter là-dessus en cas de plainte. Mais le makhzen n’avait-il pas promis d’enquêter sur le drame de l’embarcation généreusement chavirée il y a quelque temps au large d’El-Hoceima ?

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant